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la vérité sur la fausse campagne

par provola

Publie le dimanche 22 janvier 2012 par provola - Open-Publishing

Hollande qui a tout d’un plat pays, n’avance jamais aussi bien qu’en se taisant, chaque fois qu’il entend expliquer son programme, il se prend les pieds dans le tapis de l’Elysée. Comme il n’a aucune autre idée que l’envie d’y arriver sans s’avouer, il n’aura de cesse de cacher ses contradictions qui le veulent adversaire de la droite alors qu’il n’est qu’un réformateur de la continuité conservatrice. Sa grande réforme est le rétablissement de la taxe TIPP sur les produits pétroliers, il a tellement peur que les Français se passent de fioul qu’il est prêt à se passer de pompe à flouse. Il veut rajouter 60 000 enseignants, en étant incapable d’affirmer qu’il ne s’agira pas d’un redéploiement. Il annonce son grand discours pour la fin du mois, il met de coté le programme socialiste qui a été la base du vote pour l’investiture socialiste lors des primaires.

On n’imagine pas que sa nomination l’incite à un autre comportement, remisant au placard les programmes qui sont faits de simples promesses.

Hollande n’est pas l’homme nouveau qu’on nous vend, forgé à l’héritage mitterrandien, son entourage ressemble à s’y méprendre aux clans de la grande bourgeoisie, ces gens-là ont gardé le gout des lustres d’antan, une écrevisse dans l’assiette, un œil sur les cours de la bourse.

Bayrou se veut résistant, artisan du vote protestataire décent, bon-chic bon-genre, en un mot bobo, antisystème, tu parles. A l’inverse des Le Pen et Mélanchon qui seraient des contestataires imprésentables, pourtant, on l’ a toujours vu aux cotés de la majorité de droite quand il s’est agit de défendre la ligne Maginot des bourgeois et si d’aventure les vents devaient être favorables, il serait obligé d’ouvrir sa majorité aux forces de gouvernement UMP ou PS, ou les deux à la fois ; on imagine un gouvernement composé à l’intérieur de Valls, à l’extérieur de Juppé, à l’écologie de Kosciusko-Morizet, au développement durable de Royal, à l’économie de Borloo, à la solidarité de Martine Aubry.

Une espèce de bric-à-brac insensé, un fourre-tout sans queue ni tête.

De Funès à 3 mois de l’échéance semble grillé, tel un poulet doré à la sauce pili-pili. Les mauvaises notes s’accumulent, les membres du gouvernement ont du mal à apparaître, seuls les snipers sans lendemains tels Morano ou Coppé osent encore s’afficher et défendre l’indéfendable. Le mot d’ordre de la majorité de droite est avant tout de ménager Mélanchon, tant que Mélanchon monte, Hollande ne peut que descendre.

Oui président, par le hasard des stratégies c’est la première fois que nos choix semblent convergents, mais attention n’en faites pas trop, pour l’amour de Dieu, si vous esquivez tant Mélanchon cela va le faire baisser, vous êtes tellement populaire qu’il suffit que vous disiez oui pour que l’on comprenne non.

Le Pen veut protéger les délaissés de la mondialisation, ramassant les oubliés de gauche comme on pêche les grenouilles en panne d’eau de pluie. Son leitmotiv c’est les immigrés, mais tout cela ne fait pas une météo sauf pour les grenouilles de gauche. Son sourire cache la dureté des maxillaires, le dossier du Ministère de l’intérieur est déjà bien chargé. Au plan des nouveautés, que du pain rassis, à part balancer l’euro par dessus bord, mettre des caméras de surveillance sur les 3000 km de la frontière, pour empêcher les basanés et le gruyère d’entrer.

Le reste fait appel à Jeanne d’Arc, aux Gaulois, aux Auvergnats qui ne parlent plus l’Occitan, aux Basques qui sont des Espagnols acceptables, aux Ritals qui peuvent retourner d’où ils viennent, aux Juifs qui n’ont pas de racines chrétiennes, aux Musulmans qui ont un accent, aux Grecs qui peuvent aller se faite foutre avec leur dette, aux Allemands qui devront se refaire le Mark, aux Anglais impurs, aux Portugais qui se verront attribuer une nouvelle carte de séjour, aux Africains qui sont bien trop noirs pour occuper les postes d’avenir. Tout cela Le Pen qui ne le dit pas le pense si fort qu’on le comprend entre les lignes du discours édulcoré, rouge à lèvres et langage djeuns.

Hollande qui ne pipe mot, Bayrou qui fait semblant, De Funès qui n’est pas encore candidat, Le Pen qui se la joue Marine mais qui garde ses réflexes racistes, la drôle de campagne qui ne veut pas dire son nom enfume plus qu’elle ne dévoile, la crise fait des ravages mais seulement chez une majorité de citoyens qui subit. Le discours est le même, diviser le peuple pour mieux régner, le prix de l’essence, le protectionnisme, le nationalisme, tous des conflits à la marge, sensés préserver l’essentiel, c’est à dire le pouvoir absolu dans les mains du capital.

Ainsi l’élite se frotte les mains, la concentration des pouvoirs et des richesses s’accélère à mesure que les mesures dictées par les marchés parachèvent le retour du bâton, le recul social, la précarisation. Les solutions de la bande des quatre mousquetaires reflètent la volonté de la bourgeoisie de regagner le terrain perdu par des siècles de luttes sociales, la mondialisation qui est une mise en concurrence globalisée génère un recul revendicatif sorte de pain béni aux yeux des possédants.

La résistance dont nous parlent les chantres de la rupture sous des formes de langage différentes n’est qu’une résistance aux forces de l’égalité.