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quartier du Petit Bard Montpellier

Publie le vendredi 1er avril 2005 par Open-Publishing

Communiqué, Montpellier samedi 26 mars 2005

Un budget de réhabilitation du quartier du Petit Bard a fini par être débloqué par la municipalité, lEtat et lAgence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU). Il doit encore être finalisé et mis en uvre dici 2011. Malgré les sautes dhumeur du pittoresque président de région, nous, habitants du quartier, avons eu gain de cause quant à la reconnaissance du caractère inhumain des conditions de logement qui nous sont imposées depuis des dizaines dannées. Que demandons-nous de plus ?

Le quartier du Petit Bard, « plus grande copropriété de France », « copropriété la plus dégradée de France » selon M. Marc-Philippe Daubresse ministre délégué au logement, nest pas seulement constitué de bâtiments à rénover, à démolir, à repeindre dici cinq ans Le Petit Bard, cest prés de 800 familles : des milliers dhommes, de femmes et denfants, locataires et petits propriétaires endettés et éprouvés par des années de charges exorbitantes, de détournements de fonds et de conditions de vie insalubres.

Aujourdhui, ces hommes, ces femmes et ces enfants continuent à vivre dans linsalubrité et linsécurité, ils continuent à être rackettés de charges astronomiques pour combler les gouffres financiers creusés par les gestions successives Et surtout, ils ne savent pas ce que les programmes de rénovation concoctés en haut lieu préparent pour leur avenir, pour leurs familles, pour leurs enfants. Ils ne savent pas où, quand et dans quelles conditions ils seront relogés.

Quatre points importants qui nous font craindre que la « réhabilitation » ne soit quune opération immobilière pour des profits financiers privés et institutionnels :

Les charges - Les habitants continuent dêtre harcelés par ladministrateur du syndic de copropriété : Appels de fonds divers ; provisions de charges plus importantes que se qui se pratique dans les quartiers les plus huppés de la région ; poursuites et menaces de poursuites pour des arriérés dont lillégitimité est manifeste Cela au moment même où bon nombre de gros propriétaires privés ont bénéficié darrangements et de compromis lors du rachat de leurs appartement, ce qui les blanchit au passage de leur responsabilités dans les années de gestion frauduleuse.

Linsalubrité et linsécurité - A part quelques travaux de réparation des points les plus dangereux (notamment dans la grande tour), la vétusté et linsalubrité des bâtiments est toujours la même. Les travaux durgence nont pas été engagés sérieusement pour : les installations électriques et gazières, les caves, les cages descalier, la propreté et lhygiène générale Après lincendie meurtrier de juin dernier, il ny a toujours pas dextincteurs au Petit Bard. Et nous en oublions.

La spoliation des petits propriétaires - Au moment même où laccession à la propriété est présentée comme un objectif stratégique des pouvoirs publics, lOPAC-ACM appuyé par ladministrateur de la copropriété mène au Petit Bard une véritable campagne dexclusion de la propriété ! Des familles modestes qui pendant des années ont épargné pour être un jour propriétaires de leurs logements se voient acculées et contraintes de vendre à des conditions qui sapparentent à de lescroquerie : Entre 15 000 et 20 000 euros pour un F4 ! ! ! Le résultat en est que ces familles ne pourraient plus jamais espérer acquérir leur logement, et que lOPAC-ACM aura fait des affaires juteuses sur le dos des ménages modestes. Une fois la réhabilitation terminée, ces appartements vaudront plusieurs fois leurs prix et pourront être cédés à des ménages plus aisés.

Labsence de concertation véritable Depuis les déclarations solennelles de juillet 2004 promettant une réhabilitation rapide en concertation avec les habitants (voir déclarations publiques de M. Daubresse, ministre délégué au logement et à la ville ; de Mme Mandroux, maire ; de M. Idrac, préfet, de M. Valat, président de lOPAC-ACM ; de M. Bouillé, conseiller général et adjoint au maire, de M. Fleurence, maire adjoint à la démocratie de proximité, de M. Raymond, administrateur judiciaire du Petit Bard), les pratiques ne font que démentir les promesses.

Les pouvoirs publics font tout pour contourner toute participation des habitants aux décisions qui les concernent au premier chef. En faisant traîner les choses en longueur et en refusant toute transparence, ils donnent limpression de vouloir nous avoir à lusure.

AUJOURDHUI NOUS DECLARONS QUE NOUS NE BAISSERONS PAS LES BRAS ET QUE NOUS NE LAISSERONS PAS AVOIR A LUSURE. DANS LIMMEDIAT, NOS DEMANDES SONT LES SUIVANTES :

 Un moratoire sur les arriérés de charges et un alignement des provisions de charges sur les montants en vigueur dans les quartiers comparables au Petit Bard.

La mise en uvre immédiate de travaux de réhabilitation et de sauvegarde pour les éléments de vétusté, dinsalubrité et dinsécurité les plus importants.

Une négociation transparente et collective des conditions de normalisation de la situation des petits propriétaires, de léventuelle cession de leur bien, de leur éventuel relogement.

Lorganisation dans les prochains jours dune table ronde réunissant toutes les institutions et organismes compétents et les représentants désignés en Assemblée Générale ouverte de lassociation Justice pour le Petit Bard, expression organisée des habitants du Quartier.

Les habitants, locataires et petits propriétaires du quartier du Petit Bard ; lAssociation Justice pour le Petit Bard

Soutenus par le MIB