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refonder l’éducation

Publie le dimanche 29 novembre 2009 par Open-Publishing

Une fois le but fixé (c’est à dire être en mesure d’apporter le minimum vital à chacun et perpétuer l’humanité), les choses se compliquent quelque peu. jusqu’à maintenant, il ne fait de doute pour personne que c’est ainsi que raisonnent encore nos gouvernants actuels, et que leur volonté n’a de cesse de prétendre au même résultat. Et cela en utilisant le même moyen qui est proposé ici : l’éducation. il n’y a pas le choix, nos descendants seront d’abord des enfants.

Alors pourquoi changer, si la volonté générale existe, et surtout si l’éducation a pour mission de rendre réalisable cette volonté ?
Dans un système totalitaire on comprend que la volonté des dirigeants ne soit pas la même que celle des peuples soumis à son autorité, mais dans un système capitaliste ? un système qui, de plus, s’exécute dans un cadre démocratique ?

La réponse est simple, et tient en peu de mots : cela ne fonctionne pas. Des enfants meurent de faim, des adultes se tuent au travail, et le bonheur ne semble même pas toucher ce qu’on appelle l’élite de la société.
Il y a un gouffre gigantesque qui sépare la théorie capitaliste de sa réalisation, et cela fait maintenant plusieurs siècles que cela dure, sans que le gouffre se creuse d’autant en un point de la faille qu’il s’est rempli en un autre point.

Pour expliquer ce décalage flagrant, il n’y a pas trente-six solutions, mais seulement trois :

Soit la volonté générale n’est pas prise en compte par le système capitalisme , et nous sommes donc dans un système autoritaire
Soit l’homme est intrinsèquement mauvais, et l’injustice représente réellement la volonté générale, ce qui signifie qu’il faut accepter la mort d’enfants innocents comme corolaire du capitalisme
Soit l’argent corrompt l’âme humaine, et c’est lui qu’il faut supprimer pour faire correspondre la volonté générale et sa réalisation, et cela ne peut se faire qu’à travers l’éducation.

Le plus grand danger, lorsque l’on évoque l’éducation, c’est de la confondre avec la propagande : la première étant tournée vers l’ouverture, la seconde vers la fermeture (voir http://calebirri.unblog.fr/2009/04/... ) :

Bien entendu, la propagande est bien plus aisée à mettre en place, car l’individu n’est pas au centre de l’attention du système éducatif, pour des raisons politiques évidentes : le système tel qu’il est aujourd’hui ne visant qu’à la rentabilité, les désirs des « éduqués » passent après leurs résultats.

L’éducation est toute différente, mais aussi beaucoup plus difficile à construire : il s’agit de faire correspondre les désirs des futurs adultes avec les besoins des peuples, tout en ne nuisant à la liberté ni des uns ni des autres. Il s’agit de faire comprendre aux petits hommes que le monde ne peut pas être juste si les plus forts à l’école ne participent pas aux tâches les plus difficiles, tandis que les moins forts se les supporteront toute la durée de leur vie.
Il faut que tous comprennent que nous ne sommes évidemment pas tous égaux de par notre force physique, notre capacité logique, sensible, créatrice, mais que cela ne justifie en aucun cas qu’il faille punir les uns pour une absence de telle ou telle forme d’intelligence, ou de récompenser les autres pour la détenir. D’autant que l’éducation est justement le moyen de développer l’une ou l’autre de ces capacités, pour peu que celui qui la reçoive en ait la volonté.

Concrètement, cela signifie qu’il faudrait repenser l’école non plus en terme de réussite sociale (par rapport aux autres), mais de réussite personnelle (par rapport à soi). Et se baser sur cette volonté pour établir l’attribution des futurs emplois, afin que ce ne soit plus le niveau de salaire voulu qui détermine le choix des études mais plutôt le bien que peut apporter à soi-même (et donc aux autres) le choix de sa profession future.

Malheureusement, ce mode de pensée n’est pas simple à accepter, et on conçoit aisément la difficulté majeure que cela pose : l’adéquation des désirs individuels (sans prendre en compte les capacités, qui ne sont qu’un frein dans le temps) avec les besoins de la société.

Mais c’est cela aussi le rôle de l’éducation. à partir du moment où l’on envisage la suppression de la motivation financière dans le choix du parcours professionnel, on peut tout à fait envisager la possibilité de faire comprendre aux futurs citoyens la nécessité de donner du temps à la collectivité, de façon positive puisqu’alors le temps, ce n’est plus de l’argent. le concept du don peut encore parler aux enfants, et c’est sans doute librement consentie qu’une partie de l’éducation peut être inscrite dans le service rendu aux autres. En expliquant bien les choses, on peut tout à fait imaginer que cette adéquation se fasse somme toute assez naturellement, car tous nous sommes capables de comprendre que le monde ne peut pas fonctionner correctement si tous deviennent chanteurs ou acteurs.

Et aussi que l’apprentissage des tâches (physiques ou mentales) les plus rudes sont une expérience de souffrance au début, et de satisfaction lorsque la tâche est accomplie. Qu’un homme heureux n’est pas un homme oisif, mais un homme capable de souffrir pour apprécier le repos. Et surtout qu’un homme détenant de grandes responsabilités se doit, pour comprendre la tâche qui lui incombe, de passer par tous les postes qui sont sous sa responsabilité, afin de mieux saisir la valeur de sa propre tâche.

http://calebirri.unblog.fr