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Contribution au bilan du processus unitaire

Publie le vendredi 26 mars 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

Les élections régionales passées, il est l’heure de tirer les bilans au sein de la gauche radicale.

On nous a dit, et on continue à nous le dire, que dans la majorité des régions, l’unité n’a pas pu se réaliser à cause de l’intransigeance du NPA, de son refus de « mettre les mains dans le cambouis », de sa volonté de faire cavalier seul pour plumer la volaille communiste ou mélenchoniste, ou pour se draper dans la posture stérile de la « pureté révolutionnaire ».

Or, cette vision des choses relève d’une contre vérité qu’il convient de rectifier, afin de dissiper tous les malentendus.

Le NPA a bien été à l’initiative pour essayer de réunir la gauche radicale, et il a tenté jusqu’au bout de parvenir à un accord, aussi bien au niveau national qu’au niveau des régions.

Le NPA est d’accord pour défendre ses idées au sein même des conseils régionaux, il est d’accord pour avoir des élus et pour « mettre les mains dans le cambouis » selon l’expression consacrée, afin de faire aboutir les idées que nous défendons.

La seule divergence avec certains camarades du Front de Gauche réside dans la participation aux exécutifs sous domination PS et Europe Ecologie.

Le NPA est d’accord pour fusionner ses listes avec celles du PS et d’EE afin de ne pas risquer de faire passer la droite à cause d’une triangulaire au résultat incertain. Mais en gardant notre indépendance et notre liberté de vote au sein du conseil régional, cela va de soi.

Si dans certaines régions, comme le Limousin, il n’y a pas eu de désaccord avec nos partenaires du Front de Gauche sur cette question, dans d’autres régions et notamment en PACA, des divergences sont apparues avec le PC.

Celui a exigé du NPA qu’il participe à l’exécutif régional sous la domination du PS et de Vauzelle, sans quoi le NPA n’était pas qualifié pour rejoindre un front commun de la gauche radicale.

« La participation à l’exécutif est une question de premier tour » a affirmé le PC des Bouches du Rhône lors des négociations NPA-Front de Gauche, fermant ainsi la porte à l’unité.

En revanche, ce qui s’est passé dans la région Limousin est exemplaire à plus d’un titre.

L’unité a pu aboutir dès le premier tour avec toutes les forces de la vraie gauche, à la suite de longues discussions portant sur le programme et sur l’attitude de ses élus.

Liberté de participer à l’exécutif régional, indépendance et liberté de vote, tel était le contenu de l’accord entre nos différents partis.

En réalisant 13% des voix au premier tour, la liste d’unité FdG-NPA a donc tout naturellement proposé au PS une fusion technique de ses listes, afin de battre la droite et de garantir à notre liste une présence au conseil régional proportionnellement au nombre de voix obtenues.

Le PS a refusé la présence du NPA sur cette liste fusionnée. Le Front de Gauche n’a pas cédé devant le diktat du PS et a maintenu notre liste au second tour, permettant à celle-ci de passer de 13% à 19% des voix, et obtenir davantage d’élus que ce qui était escompté.

Nos camarades du PC et du PG ont indiqué, le soir du second tour, qu’ils ne demanderaient pas de postes de vice présidents, qu’ils ne participeraient pas à l’exécutif et qu’ils garderaient leur totale indépendance et leur liberté de vote.

C’est exactement la position du NPA.

Ce qui a pu se faire en région Limousin aurait pu et aurait dû se faire ailleurs, notamment en PACA.

L’extraordinaire dynamique de l’unité sur des bases programmatiques claires et sur l’indépendance vis-à-vis du PS et d’EE a été payante en Limousin, au-delà de nos espérances.

C’est cet exemple qu’il faut généraliser dans toute le pays, afin que la gauche radicale puisse franchir un cap, s’affirmer comme une alternative solide et durable face à la droite et au social libéralisme, et devenir une force crédible et attractive pour ces millions de gens qui ne veulent plus de la droite ou de la gauche libérale.

La balle est désormais dans le camp de nos camarades du Front de Gauche : ou bien ils continuent de vouloir unifier « toute la gauche », énième mouture d’une gauche plurielle qui a tant désespéré, ou bien ils s’affranchissent de la tutelle du social libéralisme.

Pour nous, le combat unitaire n’est pas terminé, et nous continuerons sans relâche à nous battre pour que l’unité de la vraie gauche se réalise enfin !

François Alcaraz

NPA Var

Messages

  • Bravo camarade , il faudra le redire sans cesse pour bien situer les responsabilités...

  • Toujours la même erreur (ou le même déni) :

    le problème ne vient pas des alliances (ou du manque...) mais de la quasi inexistence du vote ouvrier pour le NPA (le FG ce n’est pas beaucoup mieux)

    et il serait bien qu’un jour les responsables du NPA analysent cela plutôt que de continuer à parler cuisine politicienne...

  • j’espere egalement que le PC dans les alpes maritime sortira de la ligne "solidaire mais seulement avec le PS", et realisera qu’une alliance avec le NPA etait la seule solution. Une fois de plus le PC a refusé l’union en faisant porter le chapeau au NPA. C’est dommage, mais l’histoire n’est pas fini...et la raison finira par l’emporter !

  • J’ai redis, en direction de section d’Aubagne, ma critique vis à vis de la fédération de n’avoir pas poussé les négociations avec le NPA-LO jusqu’au bout afin d’un accord clair pour les régionales pour avoir un score à 2 chiffres dans les bouches du rhône et entre 5 et 10 dans le Var et les Alpes-maritimes .Le vote des communistes n’a pas porté sur cette question et c’est bien dommage .Je reste persuadé de l’unité programmatique de tout le courant révolutionnaire , débarassée du poids du PS bourgeois auquel se sont habitués certains élus et dirigeants communistes . Le poids du FN en PACA mérite une attention soutenue dans les quartiers populaires où il nous dispute les couches sociales appauvries,aigries,mettant dans le même sac tous les politiques .

    Notre section d’Aubagne prend toutes les dispositions politiques nécessaires pour contribuer à cette unité sans faille pour conduire une lutte anti-capitaliste efficace dans un front populaire à la mesure du danger fascisant de la droite et de ses alliés.
    La crise est là et bien là et la bourgeoisie fera tout pour garder son pouvoir d’une manière ou d’une autre .L’utilisation du FN pour canaliser le mécontentement et la colère fait parti de sa stratégie actuelle . Nos divisions empêchent le peuple de se tourner massivement vers nous et certains communistes jouent les apprentis sorciers en ne prenant pas garde à cette manipulation bourgeoise . Les réponses doivent être rapides face à la dégradation tous azimuts du pays . Le bocal gestionnaire de la gauche dans les territoires n’intéresse pas le citoyen en crise, en désarroi psychologique majeur .Les militants doivent prendre conscience de cette urgence alors que déjà l’UMP et le PS fourbissent leurs armes Présidentielles comme nous le voyons dans les médias aux ordres . Sarko remet de l’ordre dans la cacophonie de ses troupes et Villepin joue à De Gaulle comme recours en cas d’une dégringolade sans rémission de son "coquin" de classe au sein de la bourgeoisie.

    Les grandes manoeuvres pour maintenir le peuple sous la houlette capitaliste , alors qu’il s’en détourne , est en cours et il doit nous mobiliser dans l’unité créatrice et une grande vigueur idéologique contre tous les nantis qui détruisent le Pays et son peuple .

    Le Limousin peut faire des petits très vite car il y a URGENCE ;

    Amitiés révolutionnaires , Bernard SARTON,section d’Aubagne