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Assemblée de Corse : Discours d’installation de Dominique BUCCHINI

Publie le samedi 27 mars 2010 par Open-Publishing

Mesdames, messieurs, Cher(e)s Collègues,

Vous m’avez confié la fonction éminente d’organiser et de présider vos libres débats. Je mesure l’honneur qui m’est fait et la responsabilité qui est la mienne.
L’Assemblée de Corse est devenue, en près de trois décennies, le réceptacle de tout ce qui concerne, agite, et passionne les Corses. Elle est le creuset de nos espérances collectives, quelles que soient par ailleurs nos différences ou nos divergences.

Pour avoir participé à ses travaux depuis la naissance de notre institution, je sais que notre assemblée ne peut mériter la confiance populaire si elle s’écarte, si peu que ce soit, du respect scrupuleux de l’intérêt public.

C’est ce principe intangible qui guidera mon action de président : la défense sourcilleuse, en toutes circonstances, de l’intérêt général.

Voilà ma doctrine, voilà mon engagement.

Et il n’y a aucune contradiction, bien au contraire, entre mes convictions personnelles bien connues -elles orientent mes choix depuis 40 ans- et les missions que vous m’avez confiées aujourd’hui . Mieux, c’est dans un engagement sans faille au service des « spoliés de la terre » que prend tout son sens et toute sa force la notion même d’intérêt général Le message de Jean Nicoli, adressé à la Corse au moment suprême, est une véritable boussole pour toute action publique digne de ce nom . Je le conserve précieusement dans mon esprit et dans mon cœur. Et je propose qu’il continue longtemps d’éclairer nos débats et nos travaux.

Cher(e)s collègues,

Je n’oublie pas que chacun d’entre nous, quelles que soient ses options propres, détient une parcelle de la souveraineté populaire et que la règle qui s’impose à tous, en commençant par le Président, dans une assemblée élue, c’est le respect de cette légitimité. Soyez persuadés que les traditions républicaines de respect et de loyauté seront maintenues et défendues. C’est d’autant plus important que nous avons, ensemble, une grande tâche à accomplir : défendre nos populations, leurs emplois, leur cadre de vie, leur avenir ; valoriser notre environnement, notre langue et notre patrimoine ; faire vivre la démocratie dans notre assemblée.

Et nous devons remplir ces missions dans un contexte rendu plus difficile par la crise internationale, par les restrictions budgétaires nationales et par la perspective peu rassurante d’une nouvelle réforme des collectivités territoriales.

Ce contexte n’est pas de nature à nous faire renoncer. Il doit au contraire stimuler nos énergies, développer notre sens des solidarités, aiguillonner notre détermination à avancer vers le progrès.
La Collectivité Territoriale de Corse dispose de compétences importantes. Elle est la collectivité de France métropolitaine la plus décentralisée. C’est un avantage indéniable qui ne saurait être compromis par la réduction des moyens financiers dont elle doit disposer pour satisfaire aux besoins du développement et du mieux vivre auquel nos compatriotes aspirent.

La Corse a besoin de démocratie et de transparence. Nous contribuerons à les développer en donnant à notre Assemblée un plus grand rôle, une meilleure capacité de contrôle et d’évaluation, davantage d’efficacité et de visibilité politiques.

Mes chers collègues, Nous l’avons vécu ici même, et sur tous les bancs, nous sommes trop souvent prisonniers d’habitudes, parfois même de préjugés sclérosants. Je vous propose de rompre avec ces comportements, et d’engager sans tarder une large concertation dans tous les domaines où une modernisation et une ouverture s’imposent. Je pense en particulier à la valorisation des travaux du Conseil Economique Social et Culturel. Il nous faudra également développer une action dynamique de coopération inter-régionale et affirmer davantage notre implication dans les affaires européennes. Je veillerai donc à ce que nos travaux soient mieux connus dans leur diversité comme dans leur qualité. Une assemblée délibérante se fait respecter par la qualité et le niveau de ses débats publics. Nos échanges peuvent être contradictoires, vifs et animés. L’essentiel est qu’ils restent empreints de courtoisie et de respect mutuel. Nous sommes tous comptables de l’image de la Corse et nous veillerons ensemble à la valoriser.

Ma méthode de travail sera le dialogue et la concertation. Cette attitude ouverte est attendue par tous les Corses, je le sais. Je sais également que la volonté de construire et l’esprit de responsabilité sont présents sur tous les bancs de cette assemblée. Je suis donc confiant pour l’avenir, car nous allons nous mettre au travail, tous ensemble, et chacun avec ses options propres, pour engager la Corse sur la voie d’une démocratie moderne et apaisée,

Quelles que soient nos opinions politiques, nous sommes tous au service de la Corse. Nous nous inscrivons tous dans une grande tradition , celle de Paoli et des Lumières, celle de la Révolution de 1789 qui a tant apporté aux droits de l’homme et du citoyen, celle de la Résistance qui a fait de la Corse le premier morceau de France libéré.

Il nous appartient de travailler , quelles que soient les difficultés, et même si nous n’avons pas tous la même idée de la Nation, à construire collectivement quelque chose de neuf qui sera la contribution originale de la Corse à un ensemble national et européen plus démocratique, plus prospère, plus solidaire. Cette solidarité sera d’autant plus forte qu’elle se ressourcera aux valeurs républicaines de Liberté, d’Egalité, de Fraternité.

Pour chacun d’entre vous, sur tous les bancs, je forme des vœux sincères et chaleureux, pour l’exercice de nos fonctions électives tout au long de cette mandature de quatre ans. Je souhaite à notre assemblée, un fructueux travail au service de la Corse.

Tanti auguri pa oghje e pa dumane…

E, in viaghju, s’accunciara a somma…

 http://infurmazione.unita-naziunale...