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Le gendarme radié dénonce "l’illégalité flagrante" de cette mesure

Publie le samedi 27 mars 2010 par Open-Publishing

Le gendarme radié des cadres pour manquement au devoir de réserve, Jean-Hugues Matelly, souhaite "faire constater l’illégalité flagrante" du décret concernant sa radiation, a-t-il déclaré dans une interview au Parisien samedi.

"Il s’agit simplement de faire constater l’illégalité flagrante de ce décret et l’atteinte qu’il représente aux libertés fondamentales", indique M. Matelly, qui a déposé un référé devant le Conseil d’Etat.

Ensuite, "quelle que soit la décision du Conseil d’Etat, il faudra déposer un recours et cela peut prendre des mois, voire des années", ajoute-t-il, précisant qu’il "compte plus sur le débat public que cette affaire semble susciter pour faire progresser la question".

M. Matelly, qui a été sanctionné pour avoir critiqué publiquement le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l’Intérieur, assure ne pas comprendre la sévérité de cette sanction : "je pense que ma liberté de ton dérange", déclare-t-il.

Certes, "il doit forcément y avoir une limite dans la liberté d’expression", reconnaît-il. Mais "ce concept n’est pas défini par la loi. Il est déterminé au cas par cas et le curseur se déplace selon les gouvernements", fait-il remarquer.

Il estime qu’"en France, les militaires sont libres de s’exprimer tant qu’ils restent dans la ligne du parti au pouvoir", alors qu’ils sont "bien plus libres dans le reste de l’Europe et aux Etats-Unis".

"Ce n’est pas la première fois que je suis sanctionné pour manquement au devoir de réserve. Mais je l’avais toujours été en tant que gendarme. Et cela n’avait pas été jusqu’à la radiation", poursuit-il, estimant avoir pris ses précautions en signant l’article en cause en sa qualité de chercheur et non de gendarme.

Le chef d’escadron (commandant) Matelly s’était exprimé publiquement en tant que chercheur du Centre national de la recherche scientifique, fin 2008, en critiquant, notamment dans un article de presse, le rapprochement police-gendarmerie au sein du ministère de l’Intérieur, effectif depuis le 1er janvier 2009.

Il a été radié des cadres jeudi par "mesure disciplinaire" par un décret du président de la République pour "manquement grave" à son obligation de réserve.

http://www.lexpress.fr/actualites/1/le-gendarme-radie-denonce-l-illegalite-flagrante-de-cette-mesure_858501.html