Accueil > Malheureux qui communistes...

Malheureux qui communistes...

Publie le lundi 29 mars 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

de LILIAN ALEMAGNA

Fin de la trêve, retour des embrouilles pour le PCF. Confrontés aux départs annoncés de membres du courant « réformateur » et aux prétentions présidentielles de leur camarade du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, les lendemains électoraux s’annoncent agités chez les communistes, réunis ce week-end en conseil national.

moins d’élus aux régionales

Si la direction se félicite des résultats obtenus par les listes Front de gauche (6,95% dans 17 régions), le bilan comptable est mitigé : 170 000 voix de plus, par rapport aux européennes de juin, mais à peine 125 élus (dont 95 PCF) contre 185, tous communistes, en 2004. L’alliance avec le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon, la Gauche unitaire (GU) de Christian Picquet et d’autres petites formations de la gauche radicale « n’a pas permis d’obtenir autant d’élus qu’on l’espérait, convient Pierre Laurent, coordinateur national du PCF et successeur annoncé de Marie-George Buffet. Mais cette perte est due à la place importante prise par le PS et Europe Ecologie, pas à notre stratégie. » Eric Coquerel, secrétaire national du PG, renchérit : « C’est un affaiblissement numérique, mais un renforcement politique. » Inacceptable pour le député (PCF) du Rhône, André Gerin : « Les faits sont là. La baisse du nombre d’élus communistes dans les régions s’ajoute à la perte de 30 villes en 2001. »

Les Réformateurs s’en vont

Critiquée, la direction PCF l’est aussi par ses opposants réformateurs. Dans un appel lancé mercredi, ils annoncent leur intention de quitter le parti en mai et dénoncent un « raidissement dans la pratique démocratique » du PCF. « Les conditions sont réunies pour qu’il y ait un départ massif de communistes, élus comme militants », a prévenu le député de Seine-Saint-Denis Patrick Braouezec, doublé par Pierre Laurent dans la course à la tête de liste Front de gauche en Ile-de-France aux régionales.

Accompagné d’autres députés, comme Jacqueline Fraysse ou François Asensi, Braouezec a choisi de s’investir plus dans la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), association dont les rénovateurs sont déjà membres aux côtés de Clémentine Autain. « C’est un départ à contretemps, commente Patrice Bessac, porte-parole du PCF. La dynamique du Front de gauche apparaît comme un des trois piliers d’une alternative à gauche. Ils s’en vont au moment où on marque des points. »

L’encombrant Mélenchon

Mais plus que ces départs, les prétentions présidentielles de Jean-Luc Mélenchon, intéressé par le costume de candidat Front de gauche pour 2012, ne devraient pas tarder à cristalliser les tensions PCF-PG. « Une grande partie des communistes ne voudra pas faire sa campagne », prévient d’emblée un responsable du PCF. « La question est de savoir quelle candidature permettra d’atteindre le score le plus élevé. Aujourd’hui, je n’en vois pas d’autre », répond Eric Coquerel au Parti de gauche.

Comme les communistes doivent en discuter lors de leur congrès de juin, Pierre Laurent botte en touche : « Il faut prendre cette échéance sur la question du projet, pas celle de la candidature. »« La réalité est que la direction ne veut pas de candidat en dehors du parti ! » critique le refondateur François Asensi. Mélenchon ? « Ce n’est pas une bonne idée. Il est trop marqué PS. » Pour éviter un face-à-face PCF-PG, le député du Val-de-Marne Pierre Gosnat propose « une grande personnalité incontestable de la gauche antilibérale », non encartée. Qui ? « Dans la mouvance idéologique du Front de gauche, il y a des gens de grande qualité qu’on ne voit pas forcément », se contente-t-il de répondre. Eric Coquerel prévient : « Il ne faut pas recommencer la machine à perdre [les comités antilibéraux, ndlr] de 2007 et arriver avec plusieurs candidats. » Et finir avec kyrielle de prétendants à la gauche du PS.

Quid du Front de gauche ?

Mais au-delà de 2012, les divergences avec le PG sur la poursuite du Front de gauche donnent déjà du souci place du Colonel-Fabien. Pour être « présents dans les luttes », et « élargir l’union aux mouvements syndical, social et intellectuel », pas de soucis. En revanche, pour mettre en œuvre ce « Front populaire du XXIe siècle » au PCF, on parle d’organiser, on propose des débats « ouverts à tous », destinés à construire un « projet » pour 2012. Ils reprennent ainsi l’idée d’« assises du Front de gauche », proposées par Christian Picquet.

Chez Jean-Luc Mélenchon, on est d’accord à condition qu’il y ait « assurance de se présenter ensemble aux autres élections », maintient Eric Coquerel. Mais ce « paquet cantonales-présidentielle-législatives », maintes fois proposé par le PG, les communistes n’en veulent pas. Pierre Laurent évacue :« Il n’y a pas de refus de notre part de s’inscrire dans la durée, mais il faut prendre les étapes les unes après les autres. » En somme, il est urgent d’attendre.

http://www.liberation.fr/politiques/0101626952-malheureux-qui-communistes

Messages

  • Que de la cuisine électorale. Beurkkkkkkkkkk !

  • Mais quand et surtout par qui le PCF sera considéré comme un vrai parti démocratique ???

    Quand il était selon certains, replié sur lui même, vivant en otarcie, les communistes étaient traités de staliniens et autres noms d’oiseaux.

    On lui a demandé de s’ouvrir aux autres et pour certains, c’était une sommation. Pour la cause, on lui demandait même de repartir de zéro s’il le fallait, de laisser ses élus sur le champ d’honneur de cette cause, la Gauche de la gauche.

    Aujourd’hui, alors qu’il essaye avec d’autres de construire le Front de gauche, on en voit verser des larmes de crocodiles sur les élus estampillés PCF justement perdus pour la cause.

    Ceux là lui prêtent encore des intentions machiavéliques.

    Ceux là ne seront véritablement content que lorsqu’il n’y aura véritablement plus un seul élu estampillé PCF.

  • C’est dingue. Et c’est ça que certain-e-s appellent "de la politique" ???????????