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Wikileaks : la mort de deux journalistes en Irak (vidéos)

Publie le lundi 5 avril 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

Un site Internet diffuse les images d’une bavure américaine en Irak

de Elise Barthet

12 juillet 2007. Deux hélicoptères Apache de l’armée américaine survolent Bagdad. Un groupe d’hommes marche dans une rue déserte. Deux d’entre eux sont visiblement armés. Depuis l’un des hélicoptères, un soldat demande l’autorisation de tirer. Permission accordée. En moins de cinq minutes, plusieurs salves balaient la rue. Deux enfants sont blessés et une dizaine de personnes tuées. Parmi elles, deux employés de l’agence de presse Reuters : Saeed Chmagh, chauffeur de 40 ans, et Namir Noor-Eldeen, photographe de 22 ans.

La scène a été entièrement filmée de l’un des hélicoptères. A l’époque, un porte-parole de l’armée américaine déclare que les victimes ont été tuées dans un combat opposant l’armée américaine et des "insurgés". La vidéo classifiée que s’est procurée le site WikiLeaks, spécialisé dans la publication anonyme de documents confidentiels, prouve qu’il n’en était rien. Il s’agit bel et bien d’une bavure. Et l’armée américaine a tout fait pour la garder secrète.

Le 16 juillet 2007, Reuters a réclamé l’ouverture d’une enquête sur la mort de ses deux employés. Les autorités militaires avaient refusé, estimant que les soldats engagés en Irak avait respecté les lois de la guerre et leurs règles d’engagement. Au nom du Freedom of Information Act, loi qui autorise les citoyens à consulter tout document édité par l’Etat, l’agence de presse a essayé, en août 2007, de se procurer une copie de la vidéo. Une fois encore, l’armée s’y est opposée.

"CES IMAGES N’ONT JAMAIS ÉTÉ DIFFUSÉES..."

"Ces images n’ont jamais été diffusées... jusqu’à aujourd’hui", note WikiLeaks. Le site avait annoncé via Twitter, le 20 février, qu’il avait "finalement réussi à décrypter le fichier vidéo de l’armée, dans lequel des journalistes, parmi d’autres, se font tuer". Les documents ont été transmis par des informateurs (whistleblowers, littéralement "lanceurs d’alertes") au sein de l’armée. WikiLeaks précise qu’ils ont été analysés et recoupés avec les récits de témoins et de journalistes directement impliqués dans l’incident.

Le site n’en est pas à son premier fait d’armes. Depuis sa création, en 2006, il affiche un impressionnant palmarès. Rapports gouvernementaux, projets de loi, comptes divers... Si une grande partie du million de documents rendus publics n’ont pas fait la "une" de la presse, WikiLeaks a été à l’origine de nombreux scandales politiques et financiers. Il a notamment publié une liste des adhérents du BNP, le parti d’extrême droite anglais, des documents de travail sur les négociations secrètes autour de l’accord commercial anticontrefaçon (Anti-Counterfeiting Trade Agreement, ACTA), de nombreuses informations concernant le krach bancaire islandais de 2008 ou encore plus de 500 000 messages texte échangés le 11 septembre 2001.

Victime de sa popularité, le site a fait l’objet d’une centaine de procès et attiré l’attention de plusieurs agences de renseignements. En mars, il a diffusé une note du service de contre-espionnage de l’armée américaine étudiant le fonctionnement du site et concluant que WikiLeaks représente "une menace potentielle". Depuis l’annonce de la diffusion de la vidéo de la fusillade, le site a fait l’objet d’une surveillance accrue. Une pression, qu’il s’est empressé de relayer sur Twitter : "S’il nous arrive quoi que ce soit, vous savez pourquoi : c’est le film du 5 avril. Et vous connaissez les responsables."

http://www.lemonde.fr/ameriques/art...

Version courte

Version longue


Julian Assange, éditeur et co fondateur de WikiLeaks

http://littlealexinwonderland.wordp...

...par l’armée états-unienne, en Bit Torrent : Collateral Murder videos now available as torrent :

http://bit.ly/b24vnl (short)

http://bit.ly/a5iYMo (full).

Et il faudrait qu’on respecte ces p.tains de militaires, gendarmes et autres cr.sses ?

Messages

  • là il n’y a plus de doutes.... la vermine fasciste porte l’uniforme US

  • Visionner directement sur le site de wikileaks http://www.collateralmurder.com/

    Voir aussi un docu exceptionnel sur la légalisation de la torture sur http://www.mediapart.fr/content/tor...

  • Depuis l’annonce de la diffusion de la vidéo de la fusillade, le site de Wikileaks a fait l’objet d’une surveillance accrue et avertit sur Twitter : "S’il nous arrive quoi que ce soit, vous savez pourquoi : c’est le film du 5 avril. Et vous connaissez les responsables."

  • Le gravissime incident révélé par le site wikileaks.org - qui a eu lieu en juillet 2007 à Bagdad et a eu pour conséquence la mort d’un journaliste reporter d’images et de son chauffeur, employés de l’agence britannique Reuters, tués en même temps que d’autres Irakiens par les tirs d’un hélicoptère Apache - est un exemple de plus de ce que les Américains appellent un "cover-up" (en français, le mot "couvercle" est approprié). Car jusqu’à la divulgation de cette vidéo montrant l’attaque des forces américaines, l’état-major de l’US Army consentait tout juste à parler de bavure regrettable et de dégât collatéral, selon la terminologie en usage dans ce genre de circonstances.

    Il est vrai qu’en accompagnant, avec leur seul matériel de prise de vues, des groupes irakiens armés de kalachnikov et de grenades dans les rues de Bagdad en pleine insurrection, les deux journalistes ont pris des risques insensés, dont eux seuls pouvaient juger la pertinence. Mais les images vidéo et les liaisons radio entre le pilote de l’hélicoptère et son PC montrent autre chose : l’acharnement des Américains à mitrailler des blessés, même des enfants, clairement identifiés dans une voiture civile, leur autosatisfaction et leurs congratulations pour avoir atteint cette cible de choix. Et même, comble de l’ignominie, leurs rires gras après qu’un de leurs blindés arrivés sur la scène eut roulé sur le cadavre d’un Irakien.

  • La petite note encourageante, c’est qu’il y a des gens au sein de l’armée et/ou des services de renseignement qui alertent l’opinion en diffusant les photos et les vidéos des exactions qu’on veut cacher. Ils sont certainement très minoritaires mais au moins, ils existent ces gens dotés de conscience.