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vues sur le nucléaire

Publie le jeudi 15 avril 2010 par Open-Publishing
1 commentaire

Vous ne trouvez pas qu’on parle beaucoup de nucléaire en ce moment ?
Sanctions contre l’Iran, traité de non prolifération, sommet sur la sécurité nucléaire…en quelques jours, il est souvent question de nucléaire, et avec cela de défense…et d’attaque !

Bombe nucléaire… voilà deux mots qui font peur. Mais à qui ? il faut quand même savoir que la bombe nucléaire n’est ni l’arme la plus destructrice (si on regarde en nombre de morts par rapport au temps qui passe), ni la plus nouvelle. De nombreux pays la possèdent, et pas que des amis : on appelle ça la dissuasion, fonctionnant sur le principe du « c’est toi qui a commencé ». Cette bombe-là, j’ai du mal à l’imaginer, car d’une part les bombes d’aujourd’hui sont si puissantes qu’elles engendreraient une catastrophe sans nom (y compris au niveau de l’environnement), et d’une autre parce qu’un tel « échange de politesses » serait la porte ouverte à la destruction totale (et inutile) de tous côtés.

Il y a aussi « le bluff », qui consiste à faire croire que l’on possède la bombe, et surtout qu’on a la capacité de la faire fonctionner, au bon moment et au bon endroit, ce qui suppose une infrastructure un peu plus complexe que le fait de posséder quelques tonnes d’uranium enrichi.

Ensuite, il faut quand même bien s’imaginer que les pays qui se targuent de la posséder (quand bien même s’ils sont « du bon côté » du fameux ‘Axe du mal’ dessiné par monsieur Bush et son équipe), ne sont pas assez fous pour attaquer les premiers sans avoir suffisamment de soutien après ça ! En effet, que ferait l’Iran avec la bombe ? Sur qui l’envoyer, et avec quelles conséquences ?
S’il est bien une chose dont il faut être absolument certain, c’est que la bombe iranienne ne fait pas véritablement peur à Israël, et encore moins aux Etats-unis !

Mais cette bombe nucléaire, elle fait donc peur à qui ? à nous seulement, les éternelles victimes de l’envoûtement médiatique, les conditionnés de la propagande… et c’est bien sûr pour cette raison qu’on nous brandit la menace iranienne (de la même manière qu’on nous brandissait les armes de destruction massive irakienne, souvenez-vous), ou la menace terroriste, ou les deux réunies : en effet, qui peut croire à la capacité technique et logistique (transformer l’uranium enrichi en bombe et la balancer là où l’on veut)d’un groupe terroriste qui a commis ses précédents attentats avec des cutters ? quelle formidable puissance se cacherait derrière une telle énigme ? à la rigueur, il n’y aurait plus vraiment besoin de se parer des masques du terrorisme !

Non, vraiment, l’explication la plus plausible est celle, une fois de plus, de la machination pure et simple : le fait de brandir la menace du nucléaire iranien, ou terroriste, c’est juste le moyen de pression utilisé par les Etats-unis et leurs alliés pour provoquer une réaction justifiant l’intervention militaire. Bien sûr, l’Iran doit être réellement tenté de posséder cette fameuse bombe pour atteindre à la dissuasion, et cela doit jouer sur le flou entretenu par son régime dans le cadre du bluff. Mais les Etats-Unis ne veulent pas prendre de risques, et les tractations pour parvenir à un accord sur des sanctions font partie des subtilités médiatiques destinées à montrer publiquement la bonne volonté démocratique des futurs agresseurs. Et lorsque l’on regarde ne serait-ce que l’agenda du président français cette semaine, on peut se faire une idée de l’origine géographique du commencement des hostilités (Shimon Peres pour Israël jeudi, Catherine Ashton pour l’Europe vendredi, puis dans la foulée Cheikh Nasser Mohammed Al Ahmad AL-SABAH pour le Koxeit). Il suffirait presque d’un petit pas grand-chose pour que l’on assiste à l’embrasement tant redouté…

En fin de compte, ce n’est sans doute pas la bombe qui intéresse tout ce petit monde, elle nous intéresse seulement nous, le peuple. Ce qui intéresse les dirigeants de tous les camps, c’est de donner suffisamment de travail et de loisirs aux peuples, pour qu’ils continuent à voter (ou non ) pour valider périodiquement leur asservissement. Et en ces temps de crise, ils savent ce que le capitalisme exige pour repartir : une bonne purge…par la guerre. Des emplois, l’unité nationale, des usines qui tournent, des dirigeants pris pour des sauveurs, la restriction des libertés acceptée, et bien sûr le nombre de victimes, qui arrangerait bien le problème des retraites ! c’est pour cela que les bombes, c’est bien gentil mais les morts ne travaillent pas pour remplir les poches de leurs maîtres.

Et vous pouvez en être sûrs, là-dessus ils sont tous d’accord !

Caleb Irri

http://www.calebirri.unblog.fr

Messages

  • Les centrales nucléaires qu’elles soient iraniennes ou françaises sont à exclure sans aucune condition de toutes orientations pacifiques.
    La bombe atomique sert que des intérêts extrèmes, et, le fait de la posséder n’exclue pas une attaque tout autant extrème, elle ne protège pas le pays qui la possède, et aujourd’hui les armes qui peuvent être utilisées peuvent être plus redoutables pour l’avenir d’un pays que l’envoi d’une bombe atomique qui verrait alors probablement un conflit généralisé en très peu de temps.

    Il apparaît que si l’on doit parler de l’Iran on ne peut que reconnaître le danger potentiel pour la paix mondiale d’une tentative d’armement nucléaire qui se trouve être avec un peu de logique celle d’une impasse car étant là le moyen d’entrer en conflit ouvert avec des éventuels embrasements, rappelant que Bush (pour ne nommer que lui...) a prétexté que l’Irak possédait des armes de destructions massives pour utiliser la force armée et certainement de nouvelles armes...

    La pollution par l’U 238 n’est pas sans conséquence aujourd’hui (atteintes génétiques, cancers etc)...la planète étant ronde qui peut penser ne pas respirer de ces isotopes, ceci écrit en passant ?

    Ceci écrit l’Iran aurait dû évoluer vers des centrales solaires et donner ainsi l’exemple d’une volonté de paix incontournable, et ne laissant pas de place ainsi à d’éventuels conflits d’autant que le Pakistan (pour ne nommer que ce pays...) a un rôle peu crédible dans l’évolution du nucléaire dans certains pays... bref, avec la crise économique actuelle il y a des situations qui autorisent certaines puissances à trouver bien des intérêts à s’engager dans des situations très conflictuelles...l’histoire est un éternel recommencement...hélas, et je crains personnellement le pire, tant l’homme est inconscient...pour ne pas conclure.