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L’affaire Cesare Battisti

Publie le jeudi 14 octobre 2004 par Open-Publishing

Association pour la Défense d’un Espace Européen des Libertés (ADEEL)

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Saint Denis, 1° Octobre 2004

L’affaire Cesare Battisti

L’affaire Cesare Battisti est une démonstration et de l’acharnement du gouvernement Berlusconi dans la répression et du camouflage des intérêts de la bande Berlusconi sous couvert de la guerre contre le terrorisme. À son tour l’affaire Battisti alimente la vague de mesures répressives et “de prévention” qui déferle sur l’Europe et qui frappe communistes révolutionnaires, syndicalistes combatifs, travailleurs avancés, partisans de l’autodétermination des petits nations (basques, corses, bretons, sardes par ex.), immigrés, surtout arabes et islamiques.

Cesare Battisti fait partie des quelques centaines d’italiens qui à la fin des années 70 et au commencement des années 80 se sont réfugiés en France. En 1985 les “copains” Bettino Craxi (chef du gouvernement italien) et François Mitterrand (président de la République Française) ont conclu un accord, connu en France sous le nom de “doctrine Mitterrand” : l’Ètat français aurait donné de facto un statut de réfugié à tout italien demeurant en France qui avait laissé tomber la “lutte armée” et qui n’aurait participé à aucune activité révolutionnaires en France.

Pourquoi l’accord Craxi-Mitterrand en 1985 ? Bettino Craxi était depuis 1976 le chef du Parti Socialiste Italien. Silvio Berlusconi était alors son parrain. Berlusconi et la Mafia avaient permis à Bettino Craxi d’affranchir le PSI de la dépendance économique du PCI, et donc de devenir enfin un parti autonome vis-à-vis du PCI. À son tour Bettino Craxi assurait à Berlusconi l’aide de l’Ètat italien pour bâtir son empire médiatique en Italie et à l’étranger, tisser ses maguilles financières dans les paradis fiscaux et renforcer son réseau criminel international.

À l’époque Berlusconi avait acquis La Cinq à Paris, Telecinquo à Madrid (ou le “copain” Gonzalez était le chef du gouvernement) et d’autres chaînes TV ailleurs. Craxi avait besoin d’en finir en Italie avec la lutte armé et les Organisations Communistes Combattantes (Brigate Rosse, Prima Linea et autres). Il avait besoin de donner une voie de sortie de la lutte armée à tous ceux qui voulait la laisser tomber. Mais il lui était impossible de faire approuver par le Parlement italien une loi d’amnistie.

Toute proposition de ce type faite par un parti au Parlement déclenchait des manoeuvres démagogiques des autres partis, manoeuvres nuisibles sur le plan électoral. La solution fut l’accord avec le “copain” Mitterrand. À son tour Mitterrand voulait éviter à tout prix que les besoins de la survivance dans l’illégalité ne poussent les réfugiées italiens à nouer des relations avec des organisations révolutionnaires françaises. De là l’accord Craxi-Mitterrand en 1985.

Pourquoi en 2002 le second gouvernement Berlusconi a demandé et obtenu de Jacques Chirac l’accord pour l’extradition d’au moins 15 réfugiés italiens qui vivent en France depuis plusieurs années sur la base de l’accord Craxi-Mitterrand ? Pourquoi demande-t-il l’extradition avec tant d’acharnement ?

En 2001 Berlusconi et sa bande de fascistes, racistes, spéculateurs, mafieux, cléricaux, aventuriers ont été désignés pour gouverner l’Italie par une large coalition de puissants groupes impérialistes : le Vatican, la Confindustria, les Agnelli, les Américains, les sionistes, des puissants groupes impérialistes européens. Berlusconi avait promis d’éliminer en vitesse les acquis des travailleurs italiens que les gouvernements de Centre-gauche (Prodi, D’Alema, Amato) éliminaient seulement pas à pas.

En réalité Berlusconi a renforcé son empire financier et son réseau criminel dans le monde et il a noué des relations importantes, mais il n’a pas pu tenir ses promesses avec les autres groupes impérialistes, sauf les Américains et les sionistes. Ses mesures réactionnaires et musclées ont suscité une grande mobilisation des travailleurs italiens : grèves, manifestations, etc. alors que les patrons veulent la paix dans leurs usines.

La sanglante répression de la manifestation contre le G8 et l’assassinat de Carlo Giuliani (Gêne, juillet 2001) n’ont pas arrêté les manifs : au contraire ils leur ont donné un plus grand élan. Le gouvernement Berlusconi n’a pas même réussi à soutenir les Agnelli qui voulait fermer leurs usines d’auto FIAT et vendre à Général Motors leur part du marché des voitures. Le gouvernement Berlusconi a du céder face à la mobilisation des ouvriers FIAT, et d’une grande partie de la population avec eux, justement en Sicile et dans d’autres régions ou Berlusconi avait recueilli le plus de votes.

Même la Mafia ne veut pas d’agitations ouvrières dans son fief. Le strict asservissement du gouvernement Berlusconi aux groupes impérialistes USA dans leur aventure en Iraq et contre le renforcement de l’UE a détourné les groupes impérialistes européens de Berlusconi. L’expédition d’Iraq n’a pas procuré des grands avantages à la bourgeoisie italienne : les Américains arrachent toute chose pour eux.

Le Vatican, les Agnelli, la Confindustria ne veulent plus de Berlusconi et de sa bande. La Confindustria à démissionné son président pro-Berlusconi, Antonio d’Amato, et à élu un nouveau président, Luca Cordero di Montezemolo, président aussi de FIAT, un fidèle de la famille Agnelli. Berlusconi cherche à survivre à n’import quel prix. Il a bien sûr encore l’appui des Américains et des sionistes. La liaison entre Berlusconi et les Américaines date des années 90, lorsque les Américains l’ont sauvé des juges de Manipulite qui, pourtant avec l’appui juridique et la protection des Américains, ont chassé du pouvoir et du pays son protégé Craxi. Il a donné aux Américains des garanties qu’il ne suivra jamais l’exemple de son protégé Craxi qui avait osé défier leur volonté (rappelons l’affaire Achille Lauro - Abu Abbas - Sigonella).

Il est entre les mains des Américains : ils peuvent à tout moment lui faire le coup qu’ils ont fait à son protégé Craxi. Fort de leur appui, Berlusconi cherche aussi l’appui des couches plus militaristes, réactionnaires et revanchardes de la classe dirigeante et de l’Ètat italien.

Voilà pourquoi il veut montrer que son gouvernement est capable de faire respecter la volonté de l’Ètat italien partout dans le monde. De là son acharnement pour avoir de la France, du Nicaragua, de l’Espagne l’extradition des rescapés des “années de plomb”, pour qu’ils payent “leur dette à la justice italienne”.

Il est aux démocrates français de juger pourquoi Jacques Chirac et son entourage avec les extraditions des réfugiés italiens donnent un coup de main à Berlusconi et à ses efforces pour survivre. Mais il est évident que la vague de mesures répressives et “de prévention” qui déferle sur l’UE ne frappe pas seulement communistes révolutionnaires, syndicalistes combatifs, travailleurs avancés, partisans de l’autodétermination des petits nations (basques, corses, bretons, sardes par ex.), immigrés, surtout arabes et islamiques.

Elle enfonce toute la société européenne dans une boue de magouilles, de chantages et des réseaux criminels d’Ètat. Elle ouvre la voie à un futur noir si elle n’est pas contrecarrée avec force par les couches populaires.

S’opposer à l’extradition de Cesare Battisti et des autres réfugiés italiens !

Battre la bande Berlusconi et déjouer ses tentatives de survivre à sa faillite politique !

Résister à la vague de mesures répressives et “de prévention” que déferle sur l’Europe sous couvert de “guerre contre le terrorisme” !

Signez la Protestation rédigée par Me Giuseppe Pelazza, l’avocat italien de Cesare Battisti, contre les autorités françaises qui aident les autorités italiennes dans leurs activités répressives :
http://appello-pc.tripod.com/appfr.html