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Contre l’extradition de Cesare Battisti : lettre à Chirac

Publie le jeudi 14 octobre 2004 par Open-Publishing

Monsieur le Président de la République

C’est avec consternation que nous venons d’apprendre le rejet du pourvoi en cassation de monsieur Césare BATTISTI par la Cour de cassation ce jour 13 octobre 2004. Cette décision nous interpelle, et vous comprendrez par la même, monsieur le Président, la force de notre propos à votre égard mais également à l’égard de la France, pays des Droits de l’Homme et du citoyen.
Cette décision nous interpelle parce que nous ne connaissons pas l’imbroglio juridique qui a conduit la France à revenir sur sa parole, la parole donnée à des militants italiens qui à tout égard ont mené une vie paisible sur notre territoire depuis tant d’années ; certains enseignant, d’autres écrivant, d’autres encore fondant une famille, assurés de ladite parole.

Dans cette affaire, je ne retiendrais pas l’ultime décision de justice. Je retiendrais le comportement de la France dont vous êtes le représentant, monsieur le Président.
Je retiendrais que pour des raisons obscures que je qualifierais de « politico-affairistes » vous êtes en train d’extrader au bout de plus de vingt années une personne dont un pseudo jugement, en Italie, a prononcé une condamnation à perpétuité sur lequel il sera impossible de revenir, alors que rien n’est avéré, ni prouvé. Les crimes qui lui sont soi disant reprochés relèvent de l’affabulation en l’absence de tout élément révélateur d’une culpabilité certaine. Cette condamnation est très ancienne et antérieure à des réformes successives à l’échelon du droit italien.

Rappelez-vous ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps à Gênes, monsieur le Président, lors d’un contre sommet où vous étiez présent. J’ai constaté les dérives exercées et instrumentées par les forces de répression, d’autres les ont arbitrairement et violemment subies.

Je suis consterné, car le Président François Mitterand avait donné sa parole concernant ces réfugiés politiques, et par conséquent celle de la France. Parole par ailleurs confirmée par l’arrêt de la Cour d’appel de Paris de 1991 prononçant la non extradition de monsieur Battisti qui revêt le caractère et l’autorité de la chose jugée. En tout état de cause, les droits de monsieur Battisti ont été et sont bafoués.

Aussi, en renonçant à cette parole donnée, en tant que citoyen je suis sali, souillé, j’ai honte. Reprendre la parole donnée ne fait pas honneur à mon pays patrie des Droits de l’homme.

Aussi, monsieur le Président, je demande que la parole de votre prédécesseur soit respectée, car il n’y a pas pire infamie que de déshonorer celles et ceux qui ne sont plus, quand ils et elles ont agi pour le respect des droits fondamentaux et de la liberté ; nonobstant le respect de la décision de justice de 1991.

Veuillez croire, monsieur le Président, en l’assurance de ma considération.

A ...., le .. octobre 2004

Prenez quelques minutes de votre temps pour envoyer un mail à Monsieur Jacques Chirac en vous rendant sur le site :

http://www.elysee.fr/ecrire/mail.htm

Si vous préférez envoyer une lettre par la poste, écrivez sans mettre de timbre (votre courrier est dispensé d’affranchissement), à l’adresse suivante :

Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris

http://www.vialibre5.com/ecrire-a-chirac.htm