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MARIE-CHRISTIANE ARNAUD : A PROPOS DE CARMELO BENE ET DE L’ARTICLE DU SUPPLEMENT DU MONDE

Publie le vendredi 15 octobre 2004 par Open-Publishing
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A PROPOS DE CARMELO BENE ET DE L’ARTICLE DU SUPPLEMENT DU MONDE QUI ATTRIBUAIT L’ATTENTAT DE LA GARE DE BOLOGNE AUX BRIGADES ROUGES) :

"Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose"

J’avais envoyé ce texte à Jean Paul Manganaro, ami et traducteur de l’acteur Carmelo Bene.

"Voici ce que je lis dans "Le Monde" des 12/13 septembre 2004, supplément "Festival d’Automne", p.8, dans un article consacré à l’acteur Carmelo Bene et signé Brigitte Salino.

"Le 2 août 1980, un attentat des Brigades Rouges fait 85 morts et deux cents blessés dans la gare de Bologne. Un an plus tard, en mémoire et à l’invitation du Maire, Carmelo Bene donne "La Divine Comédie", de Dante.

Or, l’attentat de Bologne a été revendiqué le jour même par le groupe terroriste fasciste Nuclei Armati Rivoluzionari (NAR).
Le Réseau Voltaire publie même la photocopie de la "Une" de Paese Sera Della Domenica qui annonce l’attentat :
"Telefonate dei NAR :"Siamo stati noi".

Pour que vous compreniez mon souci, je dois ajouter que je fais partie des amis de Cesare Battisti, et que, sans approuver aucunement le recours à la violence des groupes d’extrême gauche de cette époque, je suis exaspérée que leur soit attribué tout et n’importe quoi d’une manière aussi impudente et par des journalistes.

Pouvez-vous m’aider à comprendre la nature de cette commémoration de protestation à laquelle Carmelo Bene aurait participé, et de quelle nature était alors son implication ?

Je vous en remercie.
Marie-Christiane Arnaud"
Jean Paul Manganaro vient de me répondre.

"Pardonnez-moi pour une réponse si tardive, mais je n’étais pas à Paris, et
sans courrier électronique. J’ai été aussi ému que vous quand j’ai eu
l’occasion de lire l’article et, en l’état actuel des choses, je ne saurais
pas vous dire d’où vient cette erreur, comment elle a pu se glisser dans ça.
Je compte avoir l’occasion de m’en excuser lors des rencontres à l’Odéon.
Quant à la question que vous me posez : lorsque l’année suivante la mairie de
Bologne décide de commémorer les morts du massacre, elle demande à C. Bene
de faire quelque chose et il propose une lecture de Dante, la dédiant "non
pas aux morts mais aux blessés de l’horrible massacre". Voilà tout.
Je suis entièrement à votre disposition si vous souhaitez en reparler.

Jean-Paul Manganaro"

A noter qu’il parle d’excuses, lui qui n’y est pour rien , et que nous attendons toujours les explications du Monde et de Brigitte Salino.

Voici la réponse que je lui ai faite :

"Merci de votre réponse.
Du Monde, je n’ai reçu que la réponse automatique qu’envoient les
ordinateurs, malgré mon obstination à les relancer.
Brigitte Salina, qui était censée me contacter ne l’a pas fait.
Bien entendu, ce n’est pas de vous que j’attends des excuses, mais si vous
avez l’occasion de rectifier, c’est vraiment important.
Comme vous le savez peut-être, Cesare Battisti est en fuite, qui
n’appartenait pas aux Brigades Rouges mais les journalistes, par facilité
plus que par erreur, et peut-être par malveillance), lui ont souvent donné
cette appartenance.
Par ailleurs, d’autres réfugiés italiens sont maintenant menacés eux aussi
d’extradition (alors que les auteurs des massacres de Bologne, de tant
d’autres attentats aveugles et de meurtres de militants ne sont menacés de
rien) et voilà maintenant qu’on attribue leurs crimes à leurs victimes !
Les militants d’extrême gauche n’ont pas pu résister à la spirale de
violence déchaînée par ces gens là, qui par contre sont toujours actifs, eux
ou leurs émules) et prêts à recommencer.
Plutôt que de regretter le passé, je souhaite que nous ne laissions pas
notre jeunesse s’isoler dans des logiques provocatrices et amères qui
pourraient aboutir aux mêmes drames.
Quand j’étais adolescente, j’avais écrit dans mon journal : "Nous n’avons
jamais été vieux, c’est normal que nous ne les comprenions pas. Mais eux,
ils ont été jeunes..."
J’ai 60 ans, et je me souviens de ne pas oublier."

Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres. Sachant la paresse de certains journalistes qui se contentent si souvent de copier, les dépêches d’agence et les articles de leurs confrères, mais improvisent aussi au gré de leurs angoisses, attendons nous à ce que l’attentat de Bologne et ses 85 morts -sans compter les blessés, dont probablement certains sont handicapés à vie- soit un jour attribué à Cesare !

Marie-Christiane

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