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on fait quoi maintenant ?

Publie le vendredi 30 avril 2010 par Open-Publishing
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Bon. Nous ne sommes pas tous d’accord pour les solutions à apporter au problème, mais nous sommes toutefois de plus en plus nombreux à nous accorder sur le fait qu’il y a un problème. Ce problème ne date pas d’hier, et il est le résultat combiné de plusieurs facteurs : la cupidité de nos dirigeants, celle de nos « élites », celle des petites gens, sans oublier celle du système lui-même, point de convergence de toutes les cupidités particulières.

Pour certains, ce sont les dérives de ce système qui sont en cause, pour d’autres ce sont les dérives humaines qui conduisent à la situation que l’on connaît actuellement. Je ne rentrerai pas dans ce débat, qui pour moi est déjà tranché (je le répète assez par ailleurs), mais force est de constater que si les causes ne font pas consensus, les conséquences sont observables par tout un chacun, y compris dans sa vie personnelle ; et ça ne s’arrange pas. Pour tous donc , le diagnostic est le même : le monde capitaliste est malade, et risque de nous emporter avec lui.

De deux choses l’une à présent : soit on tente de le guérir, soit il faut l’amputer. Mais il est impossible de le laisser gangréner. Il semblerait qu’à ce sujet aussi les opinions sont différentes, selon qu’elles proviennent des pauvres ou des riches, pour cette simple raison : les riches possèdent un pouvoir que les pauvres n’ont pas, celui justement de le leur faire croire.

Bientôt, c’est plus qu’un rapport de force qui nous sera proposé, voire imposé si nous ne faisons rien. Car c’est bien la négation complète des droits fondamentaux des peuples qui nous attend, et cela sans coup férir.
La liberté d’expression, ce droit fondamental qui n’est pour l’instant que difficilement remis en cause par nos gouvernants, risque de se voir rapidement limitée à sa portion congrue, c’est à dire celui de les soutenir, sans plus avoir celui de les critiquer.

Encore qu’il faille dire quelque chose au sujet de cette liberté d’expression : si aujourd’hui il est encore possible de critiquer, est-il possible de proposer ? car quand on regarde la scène politique actuelle , on n’y voit rien d’autre que du « classicisme économique », rien qui puisse faire se rassembler les foules, et encore moins faire trembler les puissants. Les propositions émanant d’une autre branche de la politique dite “alternative”(qu’ils soient économistes, sociologues, juristes ou philosophes) n’ont pour le moment qu’un impact soit marginal, soit relayé parce que complaisant (même sans le vouloir) . Pour ceux dont la voix est différente, voire dissidente, leur exposition médiatique est négligeable, parce qu’elle est basée sur la seule force de structures circulant en cercles, comme les liens internet qui ne rassemblent en réalité que ceux qui vont chercher l’information (des « actifs »). Alors que le pouvoir dispose lui d’une position qui lui permet de s’introduire « de force », ou de « fait » dans l’espace et l’esprit de chacun (les « passifs »), par l’intermédiaire d’une grosse machinerie de pensée unique (télé plus radio plus communication administrative, affichage…)

Cela signifie que si les propositions alternatives tournent en rond dans un cadre de convaincus, elles n’ont pour ainsi dire aucun pouvoir de persuasion, car elles ne touchent pas l’opinion publique, seule à même d’exercer une pression sur un gouvernement dont la surdité s’auto-entretient (par le biais du bruit ambiant habituel qui couvre tout le reste). A grands coups de « buzzs », de polémiques savamment orchestrées, de faits divers instrumentalisés

Face à cette mainmise du pouvoir sur l’espace médiatique, il faudra bien quand même se réveiller, et peut-être tenter de trouver le moyen de faire porter plus haut et plus loin les voix dissidentes, afin qu’elles puissent toucher les consciences plus largement qu’elles ne le font actuellement (même si on avance doucement). Au début de la résistance, comme avant la révolution française, internet n’existait pas. Mais les informations passaient quand même, par des tracts,des journaux clandestins, et même le bouche à oreille. Au départ doucement, puis avec de plus en plus de force. Je crois qu’il est temps aujourd’hui de se préparer à nouveau, pour faire renaître cet état d’esprit, car aujourd’hui les moyens techniques nous rendent cette tâche possible mais plus difficile à accomplir ; car la multiplication des canaux médiatiques noie toute l’information dans un même bain, en mélangeant le vrai et le faux, l’utile et le superflu, le bon grain et l’ivraie. Mais il nous reste encore quelques libertés, et celle d’association en est une. Il faut que tous le mouvement contestataire se regroupe enfin, se rassemble, et mette en place une structure commune permettant d’avoir une visibilité commune assez nombreuse pour être entendue par tous. Il faut cesser de compter sur les politiques, qui n’ont au fond que les intérêts de leur propre classe sociale, bien éloignés de celui du peuple pour lequel ils sont censés oeuvrer.

Que ceux qui croient en un monde sinon meilleur, du moins plus juste, montrent l’exemple et s’assoient tous à la même table pour réfléchir à des propositions concrètes, sans préjugés électoraux ni intérêts particuliers. Que ces propositions soient expliquées, diffusées, par tous les moyens qui sont à notre portée, et que les volontés d’avancer ensemble dépassent les intérêts particuliers. Car les idées sont là, les volontés également. La seule chose qui manque sont les moyens de les diffuser.

Ce n’est pas qu’ils n’existent pas, mais les canaux de diffusion alternatifs sont trop épars, pas assez visibles. Lorsque l’on suit un peu l’actualité “alternative” ne serait-ce que sur internet, on s’aperçoit rapidement que ce monde est vaste mais désorganisé : pour ne prendre que mon cas, ma “revue de web” augmente ses liens chaque jour, et cela me prend un temps fou, pour parfois un tour pour rien, parfois pour retomber toujours sur la même chose. Le fait est que les bonnes volontés qui se mettent au service de cette sorte de “presse alternative” ne sont pas non plus financés (et pour cause, ils sont véritablement indépendants), et il est très rare de voir ses participants vivre de leurs écrits, qui se font donc pour la plupart en dehors des heures de travail, et qui pour certains coûtent aussi de l’argent. J’en vois même qui, régulièrement, abandonnent ou sont tentés de le faire, et d’autres qui se lassent de chercher des réponses qu’ils ne trouvent jamais, et qui cessent de pratiquer car lassés, blasés par toutes ces critiques du système qui ne conduisent jamais à aucune construction, à aucun effet concret.

C’est pour toutes ces raisons qu’il faudrait réellement penser à réunir toutes ces bonnes volontés autour d’un même projet commun, une sorte de plate-forme informative et critique qui ne soit pas qu’un agrégateur de liens ou de sites, mais un véritable organe de presse alternative. Que tous les blogueurs et autres commentateurs de l’actualité puissent se faire les porte-voix d’une autre manière d’informer, plus unitaire et plus puissante, qui serait à même de porter plus haut les voix contestataires… que se retrouvent réunies en un même lieu les critiques politiques, mais aussi des médias. Qu’ils décryptent et analysent ensemble l’actualité, de manière non objective mais réellement engagée. Il faut agir, maintenant, et proposer aux peuples autre chose que ce qu’ils sont habitués de recevoir. Si une telle plate-forme venait à voir le jour, elle pourrait être le point de départ d’une réflexion sur la société différente, plus largement populaire et par le nombre, et par la force.

Un tel lieu pourrait également devenir l’origine d’un plus vaste mouvement, rassemblant dans une même réflexion commune les véritables changement dont nous avons et besoin, et envie. Car il ne s’agit plus aujourd’hui de se contenter de sauver ce qui peut encore l’être, mais tout simplement d’exprimer clairement notre volonté, et nos propres solutions. Que le peuple reprenne le pouvoir qui doit être le sien : nous serons alors de nouveau en démocratie.

Caleb Irri

http://www.calebirri.unblog.fr

Messages

  • Cher,

    Le chemin et le saut d’un mouvement minoritaire partiel,sectoriel a un mouvement majoritaire global est en cours mais encore invisible.

    Vouloir le rendre visible c’est se heurter a tous ceux qui ont interet a retarder cette affirmation.

    Les interets sont divergents et antagoniques c’est la lutte en cours partout, sur les blogs et dans la vie....

    L’autonomie doit avoir une assise materielle, lieux,entreprises,medias de masse etc...

    La creation de cette base materielle est tentée mais l’autonomie se paye cher, un luxe d’intransigeances que seule la crise globale revelera...juste.

    En attendant on avance avec des bouts de ficelle...vers la masse critique.