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Il faut construire une autre alternative, en dehors de la collaboration de classe

Publie le lundi 10 mai 2010 par Open-Publishing
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Par Dunières Talis

Depuis 2007, année de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française, la tendance qui a consisté à ferrer « ti-lapia », requins et crocodiles dans le marigot de la social-démocratie française, a connu un succès remarqué.

En dehors de la crise financière et ses conséquences désastreuses : délocalisations, fermetures d’entreprises, augmentation du chômage, baisse des salaires, la pêche au gros, moyen ou petit poisson social démocrate, a constitué la tendance politique principale de ces trois dernières années.

Cette dynamique et fructueuse campagne pélagique de Nicolas Sarkozy, parmi les petits camarades socialistes de Victorin Lurel, a été très mal vécue dans le landerneau des parlementaires UMP.

Ressentie comme une provocation, un mépris ou un rejet des « compétences » supposées des membres du parti présidentiel, cette campagne de recrutement social-démocrate a provoqué déception, grogne et révolte au sein de l’UMP.

Les résultats désastreux des dernières élections régionales pour Nicolas Sarkozy et son parti, ont contraint le président français à modifier quelque peu la trajectoire. Recrutant cette fois chez ses meilleurs ennemis, le villepiniste Tron et le chiraquien Barouin, barriques d’eau prestement versées sur l’incendie qui menaçait, éteignant les dernières braises, ont clos les dérives social-démocrates du président.

La chasse à courre présidentielle en milieu socialiste, a été quasiment miraculeuse. Les prises sont de « qualité ». Le gibier expérimente, connu, reconnu, est rompu aux « compromis » les plus osés, aux déclarations les plus invraisemblables.

La tâche de Nicolas Sarkozy a été d’autant plus facile, que le Parti socialiste diffusait par l’intermédiaire de nombre de ses dirigeants, un discours de collaboration de classe.

Michel Rocard, Bernard Kouchner ou Manuel Valls étaient de plus en plus proches d’une position droitière, néolibérale, au motif que « le système capitaliste avait définitivement gagné, que c’était la fin de l’espérance révolutionnaire, et qu’il fallait cesser de promettre des lendemains qui chantent », etc.

Mentalement, psychologiquement, intellectuellement, nombre de dignitaires socialistes étaient donc prêts, mûrs pour franchir le pas de la collaboration de classe. Tous l’ont fait sans état d’âme ! Jean- Marie Bockel, Eric Besson, Michel Rocard, Bernard Kouchner, Didier Migaud, Michel Charasse, Jack Lang, Martin Hirsh, ont tous rejoint Nicolas Sarkozy !

Premier secrétaire de la Cour des Comptes, membre du Conseil Constitutionnel, ministres, haut commissaire, chargés de diverses missions, ces hommes qui se déclaraient toujours de « gauche », occupent pourtant des positions importantes, pour aider Sarkozy à appliquer une politique entièrement au service des classes dominantes.

Il en est de même au niveau international pour Dominique Strauss-Kahn, dont la candidature a été activement soutenue par Nicolas Sarkozy, et pour Pascal Lamy. Ces deux socialistes encartés, sont respectivement président du Fonds Monétaire International (FMI) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Ces hommes sont au cœur du système capitaliste mondial, président deux de ses plus puissantes institutions imposés au monde entier par les multinationales, les féodalités financières, pour broyer, piller, écraser, affamer les peuples du tiers-monde en retard de développement.

Insensibles, indifférents aux injustices, aux inégalités, aux ravages causes par le capitalisme pour les peuples du Sud ainsi que ceux du Nord, ils dirigent en toute quiétude, le FMI et l’OMC, bras armés de ce capitalisme ravageur, à la satisfaction totale des multinationales de la finance, des féodalités pharmaceutiques, de l’armement, etc.

Pourtant, Dominique Strauss-Kahn, pilote en chef du FMI, rouleau compresseur mis à sa disposition par le capitalisme mondial pour l’écrasement des peuples du tiers-monde, est régulièrement cite par la majorité de la presse française, comme candidat socialiste de premier choix pour les prochaines élections présidentielles françaises. La classe ouvrière, le prolétariat de ce pays ne sont pas sortis de l’auberge !...

Le recul idéologique enregistré depuis deux décennies, depuis la disparition de l’ex-camp socialiste est considérable. Il est de plus en plus difficile aujourd’hui, de distinguer un dirigeant social-démocrate d’un dirigeant de droite, tellement leurs pratiques politiques se confondent. Ce que Tony Blair confirme en ces termes : « Les différences entre la droite et la gauche sont obsolètes ».

La classe ouvrière française, trahie par ses hommes politiques, par certains syndicats réformistes, a de plus en plus recours à des actions dures, intransigeantes pour s’accrocher, défendre ses derniers intérêts, menacés par la collaboration de classe, les délocalisations, les fermetures d’entreprises, l’irresponsabilité patronale.

« Rien ne fait plus mal aux travailleurs, disait Henri Krasucki, ancien secrétaire général de la CGT française, que la collaboration de classe. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classe, au contraire est la base de l’unité, son motif le plus puissant ».« C’est pour la mener avec succès, rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT ».« Or la lutte de classe n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse ! Renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière, à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement ».

Le doute n’est pas permis ! Les travailleurs de France doivent imposer une autre alternative, en dehors de la collaboration de classe entre Nicolas Sarkozy et la social-démocratie française. »

Dunières TALIS

Nouvelles Etincelles n° 375 • Jeudi 29 avril 2010

Hebdomadaire du Parti Communiste Guadeloupéen