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Exclusion, pauvreté et mondialisation

Publie le vendredi 14 mai 2010 par Open-Publishing

La lutte contre la pauvreté que Le Service budgétaire et communautaire de Chicoutimi mène avec les groupes communautaires doit continuer. Dans cette lutte, il faut comprendre l’ampleur des enjeux mondiaux qui influencent localement les plus vulnérables de notre société. Nous sommes actuellement dans la pire crise de notre civilisation moderne. Pourtant, jamais les médias n’ont parlé de cette vérité. En effet, partout sur la planète, nous avons un seul combat.

Un seul combat contre la mondialisation, la spéculation et les guerres de conquête qui sévissent dans les pays du pétrole. Ces mouvements drainent toutes les ressources collectives et appauvrit les populations. C’est pourquoi nos gouvernements privatisent les services publics et se désengagent de la collectivité. La mondialisation et la spéculation limitent l’emploi au profit de la rentabilité des entreprises. Notre économie doit absolument revenir à une économie basée sur la productivité et non sur la spéculation car elle détruit les communautés. La spéculation doit donc être abolie à tout jamais. L’hégémonie sur les entreprises est telle que les forces de combat sont vite épuisées et l’entendement dépassé.

Dans notre travail, nous devons aider des gens aux prises avec des problèmes financiers. Des gens de la classe moyenne, des mères de famille seule, des hommes sans confiance ayant perdu leur travail, des itinérants cherchant une vie meilleure, des familles écrasées sous le poids des dettes, des assistés sociaux, des agriculteurs, bref toute la classe opprimée. Il y a du monde à aider tous les jours.

Les personnes qui sont aux prises avec des problèmes financiers ont une similarité de comportement. Par nécessité, et quelque fois pour essayer d’éviter la faillite, les dépenses essentielles seront réduites en premier. Cette façon de faire affaiblit la santé physique et mentale de l’individu. Ne pas payer son logement expose la personne à la rue. Ne pas se nourrir l’expose à la maladie. Voilà les problèmes sociaux qui découlent de la pauvreté et qui exclus des millions d’individus sur la planète. C’est un drame en soi de devoir choisir entre se loger ou se nourrir. Le choix ne devrait pas exister. De plus, l’endettement provient souvent de l’achat d’objets de consommation essentiels tels que se nourrir, se loger, s’habiller, se soigner, se déplacer pour aller travailler où pour s’éduquer. Certaines personnes peuvent aussi être victimes de harcèlement provenant des banques et des agences de recouvrement des cartes de crédit. Cela est une forme d’exclusion que vivent des milliers de personnes à travers les pays industrialisés présentement. Alors, à ce stade, le cercle vicieux de l’affaiblissement se renforce au niveau de l’estime de soi. La majorité des gens qui traversent cette épreuve peuvent se retrouver face à la faillite pour se libérer de leurs dettes. Mais après la faillite, le vrai travail de reconstruction commence. Souvent, les personnes ont des dépenses trop élevées pour leurs moyens, alors ils devront se réajuster à la réalité. L’aide sociale qui est l’aide de dernier recours au Québec peu aider une personne, mais il est extrêmement difficile de sortir du système, car ce dernier affaiblit et opprime. L’estime des personnes opprimées est tellement ravagée qu’elles devront aussi travailler à se reconstruire personnellement. Une double tâche : en plus de devoir garder le moral et la santé pour arriver à s’insérer sur le marché du travail et travailler pour des salaires de misère qui encourage le système de consommation qui détruit notre environnement et qui affaiblis. Ce qui est un drame pour plusieurs d’entre eux présentement, dans notre ville, dans notre province et sur la planète. Dans d’autres coins de pays, des peuples entiers sont présentement déracinés de leur terre pour laisser la place à l’impérialisme. Les ressources sont dans les mains des géants de la mondialisation, de la spéculation et de la guerre de conquête. Néolibéralisme, impérialisme, guerre de conquête, spéculation, mondialisation, pouvoir, domination ; tous des synonymes qui ont comme résultat, exclusion, pauvreté, culpabilité, racisme et oppression.

La méfiance règne envers ceux qui gouvernent. Les gouvernements ne voient pas le drame personnel et individuel qu’ils provoquent dans la vie de milliers de personnes à la suite de leurs décisions. Nous sommes témoins du plus grave crime contre l’humanité, soit perpétuer l’ignorance et d’opprimer les communautés. Abuser de la richesse collective des peuples coûtera très cher aux gouvernements. Car les classes opprimées deviendront tôt ou tard une classe révolutionnaire qui en aura assez de faire violer ses droits et se faire voler le fruit de leur labeur.

Nous sommes un tout. Ne l’oublions pas. Le cœur des êtres humains n’aime pas le mensonge et s’il se sent trahie, il souffre. Comme durant l’époque de l’inquisition, les médias d’aujourd’hui ne nous informent plus car le mensonge devient vérité et la vérité devient mensonge.

Maintenant, pour l’aide aux gens et aux collectivités dans les années qui suivront, il faudra user de beaucoup d’imagination et de solidarité pour que la crise planétaire soit vécue avec une compréhension commune des enjeux. Nous devons avoir des chefs allumés à cette réalité. Nous devons agir maintenant dans le sens de la plus haute mission qui existe sur terre, soit l’aide entre les êtres humains. Que nos chefs en soient inspirés.

Josée Séguin : Intervenante en consommation, Service Budgétaire et communautaire de Chicoutimi, Québec, Canada.

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