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Un tollé international après l’assaut sanglant d’Israël

Publie le mardi 1er juin 2010 par Open-Publishing

Les réactions d’indignation ont afflué du monde entier lundi après qu’une intervention israélienne contre une flottille d’aide humanitaire pro-palestinienne, dans les eaux internationales au large de Gaza, a fait une dizaine de morts.

Une raid jugé « disproportionné » par nombre d’Etats, dont la France. Dans la soirée, le Conseil de sécurité de l’ONU était réuni. « Choqué », le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a souhaité « qu’une complète soit menée pour déterminer comment un tel bain de sang a pu avoir lieu ». L’occasion pour une majorité de de demander la levée du blocus de Gaza. La Turquie a obtenu la réunion d’urgence de l’OTAN mardi à Bruxelles.

> Côté israélien, le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a apporté « son entier soutien » à l’action menée. S’il a dit « regretter » les pertes de vies humaines, il a affirmé que les soldats israéliens « étaient forcés de se défendre ». Une déclaration qu’il a faite depuis Ottawa (Canada) où il se trouve en visite de travail. En milieu d’après-midi, le chef du a décidé d’annuler son voyage et de rentrer sur le sol hébreu où le niveau d’alerte a été élevé « pour faire face à d’éventuels désordres » parmi les Arabes israéliens qui ont manifesté et appellent à la grève générale. Devant l’ONU, le représentant d’Israël a accusé la flottille d’avoir eu des buts non humanitaires. « Quel genre d’activiste humanitaire exige de contourner les Nations unies, la Croix Rouge et les autres agences reconnues internationalement ? », a-t-il demandé, niant toute crise humanitaire dans la bande de Gaza.

> Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a qualifié de « massacre » l’opération militaire menée par Israël, et décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. Dans la soirée, la direction palestinienne a exigé que les responsables « du crime de piraterie barbare » israélien soient traduits devant la justice internationale en tant que « criminels de guerre »,

« Nous appelons tous les Arabes et les musulmans à se soulever devant les ambassades sionistes dans le monde entier », a déclaré de son côté un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.

> La Turquie, d’où provenait certains bateaux, « ne restera pas inerte et silencieuse au sujet de cet acte de terrorisme d’Etat inhumain », a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan de Santiago du Chili, où il était en visite, avant de rentrer dans son pays au plus vite. « Cet incident déplorable, qui a eu lieu en pleine mer et constitue une violation claire de la loi internationale, peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales », explique un communiqué. Il a ajouté par la suite que les bateaux avaient été « strictement contrôlés » et qu’ils ne contenaient rien d’autre que « de l’aide humanitaire » et des « volontaires civils ». Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a affirmé qu’Israël avait « perdu toute légitimité internationale », lors du débat au Conseil de sécurité. Pouravaient été « strictement contrôlés » et qu’ils ne contenaient rien d’autre que « de l’aide humanitaire » et des « volontaires civils ». A Istanbul, environ 10 000 personnes ont protesté sur la place Taksim.

> Les Etats-Unis. Barack Obama a demandé lundi à connaître « le plus vite possible » les circonstances exactes de l’abordage sanglant, lors d’une conversation téléphonique avec Benjamin Netanyahu.

> Pour l’Egypte, le président Hosni Moubarak a dénoncé « l’usage excessif et injustifié de la force par Israël et la perte de vies innocentes », indique cette déclaration publiée alors qu’il se trouve à Nice pour le sommet Afrique-France L’ambassadeur d’Israël au Caire a été convoqué. On lui a fait de égyptienne « protestation » égyptienne. Quelque 70 personnes portant des drapeaux palestiniens se sont rassemblées devant le siège du ministère des Affaires étrangères, au Caire. Les manifestants, parmi lesquels des députés et des responsables des Frères musulmans, ont réclamé la rupture des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu et le renvoi de l’ambassadeur d’Israël.

> Au Liban, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, et le mouvement chiite Hezbollah ont condamné lundi l’assaut israélien qualifié « d’étape dangereuse et folle qui va exacerber les tensions dans la région », selon le Premier ministre. A Beyrouth, des centaines de manifestants ont appelé à la fermeture des ambassades israéliennes dans les capitales arabes. Des milliers de Palestiniens ont également manifesté dans les 12 camps de réfugiés. 

> En Iran, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé « l’acte inhumain du régime sioniste ». A Téhéran, quelque 100 personnes se sont réunies à l’extérieur des bureaux de l’ONU et protesté contre le raid, criant « Mort à Israël ».

> L’Union européenne a demandé une « enquête complète » des autorités israéliennes sur les circonstances du raid, a indiqué un porte-parole du chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.  En Allemagne, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lundi avoir téléphoné à ses homologues israélien et turc Benjamin Netanyahu et Recep Tayyip Erdogan pour exprimer sa « profonde inquiétude » après le raid israélien meurtrier

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