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Raid israélien au large de Gaza : l’ONU réclame une enquête impartiale

Publie le mardi 1er juin 2010 par Open-Publishing
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de Alain Baron

A défaut d’une condamnation explicité de l’Etat hébreu, le Conseil de sécurité de l’ONU a fustigé ce mardi l’intervention militaire contre la flottille pro-palestinienne chargée d’aide humanitaire pour Gaza. Il a demandé une enquête sur cette opération ainsi que la libération immédiate des navires et des civils détenus.

Après une réunion de plus de douze heures, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé ce mardi "à lancer sans retard une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux", après le raid israélien de lundi contre des bateaux chargés d’apporter de l’aide humanitaire à Gaza.

Le Conseil "réclame la libération immédiate des navires ainsi que des civils détenus par Israël", poursuit la déclaration, qui est non contraignante mais a nécessité l’unanimité des quinze membres du Conseil pour être adoptée. Il "exhorte Israël à permettre aux pays concernés un accès consulaire afin de récupérer les corps des victimes et les blessés".

Le Conseil "regrette profondément les pertes en vies humaines et les blessures ayant résulté de l’usage de la force durant l’opération militaire israélienne dans les eaux internationales contre le convoi se dirigeant vers Gaza", ajoute le texte. "Dans ce contexte, il condamne les actes qui ont résulté en la perte d’au moins dix vies humaines et fait de nombreux blessés". Le Conseil "souligne que la situation à Gaza n’est pas tenable".

Enfin, "le Conseil exprime son soutien aux discussions de proximité (les négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens sous l’égide des Etats-Unis, ndlr) et exprime sa préoccupation du fait que cet incident survient alors que ces discussions sont en cours". "Il exhorte les parties à faire preuve de retenue et à éviter tout acte unilatéral et de provocation".

La veille, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon s’était dit "choqué" par l’assaut de l’armée israélienne sur la flottille pro-palestinienne en route vers Gaza.

Des commandos de la marine israélienne avaient pris d’assaut lundi la flottille transportant de l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, faisant au moins neuf morts dans les rangs des militants et menaçant Israël d’une nouvelle crise diplomatique internationale.

Les six bateaux de la flottille, qui avaient appareillé dimanche soir de Chypre, entendaient livrer 10.000 tonnes d’aide humanitaire aux 1,5 million de Gazaouis en brisant l’embargo naval mis en place par Israël le long du territoire palestinien.

Le ministre israélien du Commerce, Binyamin Ben-Eliezer, premier responsable israélien à avoir confirmé cette opération lundi matin, a exprimé "du regret pour toutes ces victimes". Selon les autorités israél iennes, qui parlent de quatre soldats blessés au moins, les commandos se sont heurtés à une vive résistance de membres de la flottille, armés d’armes à feu et de couteaux. "Au moment où quelqu’un tente de vous arracher votre arme, de voler vos armes, c’est là que vous commencez à perdre le contrôle", a expliqué Binyamin Ben-Eliezer.

Israël, qui a fermé les frontières de la bande de Gaza en 2007 lorsque le Hamas en a pris le contrôle, avait prévenu qu’il bloquerait le convoi formé par plusieurs organisations dont le mouvement Gaza libre. L’objet de cet embargo est d’empêcher que des armes soient livrées aux islamistes du Hamas qui contrôle le territoire côtier.

Condamnations unanimes

Cet assaut sanglant a aussitôt été dénoncé par la Turquie, qui a protesté contre une opération "inacceptable" et prévenu qu’ Israël devrait en supporter les conséquences. Ankara a d’ailleurs rappelé son ambassadeur en Israël.

En France, Nicolas Sarkozy a également réagi. Dans un communiqué, le président français a condamné "l’usage disproportionné de la force", exigeant "toute la lumière sur cette tragédie". "Le président de la République exprime sa profonde émotion devant les conséquences tragiques de l’opération militaire israélienne contre la ’flottille de la paix’ à destination de Gaza", indique le communiqué.

De son côté, Bruxelles demande une "enquête complète" des autorités israéliennes sur les circonstances de leur raid et réaffirme sa demande d’une ouverture "inconditionnelle" de Gaza à l’aide humanitaire et au commerce.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, évincé de Gaza par le Hamas en 2007, a décrété trois jours de deuil dans les territoires palestiniens. De son côté, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a dénoncé "un crime et un scandale politique et médiatique qui aura des conséquences sur l’occupation".

Par ailleurs, la Grèce, la Turquie, l’Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l’Autriche et l’Espagne, qui assure la présidence tournante de l’UE, ont convoqué les ambassadeurs israéliens pour leur demander des explications.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20100531trib000514316/raid-israelien-au-large-de-gaza-l-onu-reclame-une-enquete-impartiale.html

Messages

  • Dans l’après-midi, Ankara a saisi la Conseil atlantique. La Turquie est membre de l’OTAN. Si elle ne trouve pas la réponse qu’elle attend du gouvernement israélien, elle pourrait qualifier l’attaque d’acte de guerre et requérir l’aide militaire des Etats membres de l’Alliance en vertu de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord.

    quant aux states ils font confiance aux sionistes pour une enquête impartiale oauh !!!!!!