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Flottille de la liberté : « Nous n’avions pas d’armes à bord »

Publie le jeudi 3 juin 2010 par Open-Publishing
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de Caroline Stevan et Delphine Nerbollier et Nathalie Versieux

Expulsés d’Israël, les passagers de la « Flottille de la liberté » donnent leur version des faits

Tous les films et les photos, du côté des militants pro-palestiniens, ont été confisqués. Restent les mots. Expulsés en masse mardi et mercredi, les passagers de la « Flottille de la liberté » ont commencé à raconter l’assaut mené par les forces israéliennes dans la nuit de dimanche à lundi.

A Paris, Stockholm, Athènes, Istanbul ou Amman, les témoignages se ressemblent. A une exception près ; de nombreux activistes du Mavi Marmara – le plus grand de l’expédition, où 10 personnes au moins ont été tuées – assurent que les soldats ont tiré sans sommation, tandis que d’autres évoquent des contacts la veille de l’arraisonnement. « Ils nous ont demandé à plusieurs reprises, via la radio, de renoncer à notre projet. Ils ont prévenu qu’ils feraient usage de la force si nous continuions à avancer. Le capitaine a refusé de les écouter car nous étions dans les eaux internationales », explique Youcef Benderbal, du Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens. Le Français se trouvait sur le Spendova, une embarcation grecque.

Talat Can Soner, lui, est le capitaine du Gazze 1, un navire turc. « Des zodiacs nous ont entourés, ils ont fait des appels pour que nous fassions demi-tour. Je leur ai dit : « Nous sommes des citoyens turcs. Il n’y a pas de produits ou matériel illégaux sur ce bateau. Les passagers sont des civils, il n’y a pas d’armes à bord. » J’ai tout expliqué. Je leur ai dit qu’ils ne pouvaient pas me stopper. Malgré tout, ils ont répondu qu’ils nous tireraient dessus, qu’ils nous feraient couler… Toute une série de menaces. Ensuite, le capitaine du bateau Mavi Marmara nous a appelés : « Ils sont montés sur le pont, ils tirent, il y a des blessés ». On a vu les gaz lacrymogènes. Ils ont piétiné le capitaine. Ce n’est pas croyable ! »

L’assaut a été donné vers 3h30 du matin. « Autour du Marmara, trois énormes vaisseaux de guerre et une centaine de petits bateaux-commandos, a noté Nader Al Sakka, Allemand d’origine palestinienne. L’armée israélienne a commencé à tirer. Les petits bateaux lançaient des grenades, un hélicoptère est arrivé qui nous mitraillait du ciel. » D’autres témoins mentionnent des vedettes et des individus armés en commando. « J’ai d’abord vu des soldats foncer sur le Marmara et puis tout à coup, un homme cagoulé derrière moi, rapporte Youcef Benderbal, rentré mardi matin dans l’Hexagone. Je me suis souvenu des trois consignes qu’on nous avait données en cas d’attaque : protéger la cabine du capitaine avec nos corps – personne n’avait d’armes sur le bateau, protéger la salle des machines de la même manière et aller à la rencontre des Israéliens pour discuter. Je me suis approché du militaire en lui disant « We are pacifists, we are pacifists ». Il a hurlé qu’on devait s’asseoir par terre, il n’y a eu aucune résistance de notre côté. » Un ami de Youcef Benderbal est pourtant blessé à la mâchoire, un autre à la tête. Le capitaine s’agrippe à sa barre, il souffre aujourd’hui de multiples contusions. Plusieurs sources mentionnent l’usage d’armes électriques par les soldats de Tsahal.

« L’opération a duré environ 40 minutes, estime Nader Al Sakka. Les Israéliens parlent de 9 morts… J’en ai vu 15. Pour les blessés, je ne peux pas dire. Je n’en ai vu que trois parmi les soldats israéliens, mais c’étaient des blessés légers, qui pouvaient encore marcher. » L’Allemand certifie lui aussi qu’il n’y avait pas d’armes à bord : « Chacun des passagers a signé un engagement en ce sens. J’ai seulement vu deux personnes tenter de se défendre avec des bouts de bois trouvés sur le bateau. A aucun moment nous n’avons menacé la sécurité de l’Etat hébreu. » « Les Israéliens ont tué des volontaires avant même de débarquer sur le Marmara. Les gens ont ensuite résisté à mains nues pour se défendre », a indiqué l’avocat koweïtien Moubarak al-Moutawa à la presse arabe.

Sur YouTube, un membre de Tsahal, le bras en écharpe, donne une tout autre version des faits. Le visage flouté, il décrit un « lynchage » des siens à coups de tiges métalliques, de bouteilles de verre, de couteaux et de balles réelles. Le jeune homme assure encore que son groupe détenait seulement des pistolets de paintball.

« Après l’attaque, nous avons dû rester quatre heures les mains attachées, à genoux sur le pont, même les plus âgés. On nous a confisqué toutes nos affaires. Porte-monnaie, téléphones, passeports, médicaments… on ne nous a rien rendu. Je suis diabétique, je suis resté deux jours sans médicaments », fulmine Nader Al Sakka. Youcef Benderbal, lui, déplore les fouilles corporelles répétées, les interrogatoires, les photos et l’humiliation après le débarquement à Ashdod. Là, les militants ont eu le choix entre poursuites judiciaires et expulsion. La plupart ont choisi de quitter Israël.

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/491b405a-6e84-11df-a753-81ab41586d81/Nous_navions_pas_darmes_%C3%A0_bord

Messages

  • Quatre Libanais arrêtés lors de l’agression militaire israélienne contre la flottille d’aide humanitaire au large de Gaza ont été rapatriés et accueillis en "héros" mercredi soir à la frontière entre le Liban et les territoires occupés.

    Abbas Nasser et André Abi Khalil, un journaliste et un cameraman de la chaîne Al Jazeera, ainsi que Hussein Choukour et Hani Sleimane, qui a été blessé lors de l’agression israélienne, ont été accueillis par des jets de riz et de fleurs à leur arrivée au poste-frontière de Naqoura.

    Des dizaines de personnes les ont acclamés en agitant des drapeaux libanais, palestiniens et turcs, une manière de saluer la position d’Ankara qui a vivement critiqué Israël pour son agression militaire.

    Des représentants du président de la République, du Premier ministre et du président du Parlement, ainsi que des députés du Hezbollah, étaient également présents.

    Les quatre Libanais, l’air visiblement fatigué, ont été remis par Israël au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Hani Sleimane, blessé au pied par une balle, a été transporté à bord d’une ambulance.

    "On entend beaucoup parler de la sauvagerie israélienne, mais voir cela de près, c’est autre chose", a affirmé à la presse Abbas Nasser, affirmant avoir vu des "centaines de soldats armés jusqu’aux dents".

    "J’ai dit aux Israéliens qu’ils avaient tué mes enfants", a affirmé de son côté Hussein Choukour, dont la femme et les enfants avaient péri dans un raid israélien lors de la guerre israélienne contre le Liban en 2006.

    EUH LES FRANCAIS ACCUEILLIS PAR DES DRAPEAUX ISRAELIENS A ROISSY ET DES CRIS DE HAINE
    CHERCHEZ L’ERREUR