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Gaza : le ministère des affaires étrangères conteste la version des militants français

Publie le vendredi 4 juin 2010 par Open-Publishing
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Scandaleux" et "inconvenant". Le moins que l’on puisse dire, c’est que le témoignage de Thomas Sommer-Houdeville sur l’attitude des autorités françaises vis-à-vis des militants pro-palestiniens en route vers Gaza agace au ministère des affaires étrangères. Car selon le Quai d’Orsay, tous les moyens ont été mis en œuvre pour rapatrier les Français détenus en Israël.

"Si nous n’avions rien fait, ils seraient encore là-bas", insiste, très irrité, un responsable du ministère à Paris. Selon lui, le consulat français de Tel-Aviv n’a pas ménagé ses efforts pour négocier le retour de ses ressortissants : "Les dix Français présents à bord de la flottille ne nous avaient pas informés avant de partir. Au lendemain de l’assaut, il nous a fallu un certain temps pour établir leur identité, en liaison avec les services israéliens. Le consul s’est ensuite rendu à la prison de Beer-Sheva, où il a pu rencontrer les détenus français."

D’après le récit de Thomas Sommer-Houdeville, les militants ont effectivement reçu la visite d’un officiel français, mais il s’agissait d’un "attaché culturel", Jérôme Chalençon, qui n’est resté "que 10 minutes". "Il a fait ce qu’il a pu, il a pris nos noms." Renseignements pris, Jérôme Chalençon occupe le poste de consul-adjoint à Tel-Aviv et, selon le ministère des affaires étrangères, il est resté deux jours à Beer-Sheva.

PLUS DE PAPIERS POUR RENTRER

Un problème se pose aux autorités : trois Français, parmi lesquels Thomas Sommer-Houdeville, ne disposent plus de leurs papiers d’identité. "Est-ce que leurs passeports ont été perdus, est-ce qu’ils les ont détruit ?", s’interroge le responsable du Quai d’Orsay. D’après Thomas Sommer-Houdeville, les documents sont encore en Israël, confisqués par les autorités, et les militants n’ont pu rentrer que grâce à l’intervention de l’ambassadeur de Grèce en Israël qui a réussi in extremis à se coordonner avec son homologue français à Athènes.

Du côté du Quai d’Orsay, on réfute cette version des faits. "D’abord, il y a eu une altercation à l’aéroport entre les militants et les Israëliens, et le consul est intervenu auprès des autorités israéliennes. Ensuite, ce sont le consulat de France à Tel-Aviv et l’ambassade de France à Athènes qui ont négocié avec les Grecs pour que les trois hommes puissent embarquer", explique le même responsable.

"Mais pourquoi la France n’a-t-elle pas affrété un avion, comme la Grèce et la Turquie ?", retorque Thomas Sommer-Houdeville. Pour le ministère des affaires étrangères, "la priorité était d’abord de les faire sortir de prison et tous les Français ne voulaient pas rentrer à Paris. Ensuite, la question de l’affrètement ne se pose que lorsque les personnes sont coincées ou que leur vie est en danger. Enfin, il ne faut pas oublier que tout s’est passé en Israël et que ce sont les autorités israéliennes qui ont décidé des modalités techniques des expulsions."

Elise Barthet

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