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Témoignage de Ken O’Keefe, ancien marine US, survivant du massacre du Mavi Marmara

Publie le mardi 8 juin 2010 par Open-Publishing

Témoignage de Ken O’Keefe, ancien marine US, devenu citoyen irlandais en 2001, ayant survécu au massacre du Mavi Marmara

« Tout ce que j’ai vu en Israël ce sont des lâches avec des fusils »

mardi 8 juin 2010 par NewsOfTomorrow.org

(Source : Planète non violence)

« …Les prostituées de la propagande israélienne peuvent cracher leur bile abjecte tout leur soul, les commandos sont des meurtriers, nous sommes des défenseurs, et cependant nous avons combattu. Nous nous sommes battus non seulement pour sauver nos vies, non seulement pour notre cargaison, non seulement pour le peuple de Palestine, nous nous sommes battus au nom de la justice et de l’humanité. Nous avions entièrement raison de le faire… »

Ce sont les mots de Ken 0’Keefe un ancien Marine US qui vient juste d’être déporté d’Israël après avoir survécu au massacre du Mavi Marmara.

En 2002, O’Keefe a pris l’initiative de ce que d’aucun considérait comme un effort donquichottesque : un effort pour empêcher la guerre en Irak en positionnant des volontaires occidentaux comme boucliers humains sur des sites stratégiques en Irak. L’action Vérité Justice Paix (Truth Justice Peace - TJP) a échoué mais la passion d’O’Keefe pour suivre ce que lui dictait sa conscience a continué de se manifester avec la même vigueur.

Ci-dessous un extrait d’une déclaration faite par O’Keefe lors de son arrivée à Istanbul vendredi après avoir été expulsé d’Israël.

« Je me souviens qu’on m’a demandé lors de l’action du TJP en Irak si j’étais un pacifiste j’ai répondu par une citation de Gandhi en disant que je ne suis pas passif. Au contraire je crois en l’action, et je crois aussi dans l’auto défense, 100%, sans aucune réserve. Je serai incapable d’être témoin passif du massacre de ma famille par un tyran, et l’attaque du Mavi Marmara c’était comme une attaque sur ma famille palestinienne. Je suis fier d’avoir été épaule contre épaule avec ceux qui refusent de laisser l’armée israélienne de voyous exercer son pouvoir sans lutter. Et oui nous nous sommes battus.

Quand on m’a demandé, au cas ou il y aurait une attaque israélienne contre le Mavi Marmara, est ce que je me servirais de la caméra, ou bien est ce que je défendrais le bateau ? Je me suis engagé avec enthousiasme à défendre le bateau. Bien que je soutienne beaucoup la non violence, en fait je crois que la non violence doit toujours être la première option. Cependant je me suis joins à la défense du Mavi Marmara comprenant que la violence pourrait être utilisée contre nous et que nous serions obligés d’utiliser la violence comme moyen d’auto défense.

J’ai dit cela directement aux agents israéliens, probablement du Mossad ou du Shin Bet, et je le redis encore maintenant, le matin de l’attaque j’ai été directement impliqué dans le désarmement de deux commandos israéliens. C’était un acte par la force et non négociable pour enlever leurs armes aux commandos qui avaient déjà tué deux frères que j’avais vus ce jour là. L’un des frères a reçu une balle mortelle directement dans le front dans ce qui s’apparente à une exécution. Je savais que les commandos étaient entrain d’assassiner quand j’ai retiré un pistolet de calibre 9mm de l’un d’entre eux. J’avais cette arme dans mes mains et en tant qu’ex Marine US avec l’expérience de l’usage des armes c’était totalement en mon pouvoir d’utiliser ce pistolet contre le commando qui était peut être le meurtrier de l’un de mes frères. Mais ce n’est pas ce que j’ai fait ni ce qu’ont fait les autres défenseurs du navire. J’ai mis l’arme de côté, enlevé les balles, de véritables balles de plomb, je les ai séparées de l’arme et j’ai caché celle-ci. J’ai fait ceci dans l’espoir que nous repousserions l’attaque et pour pouvoir montrer cette arme comme preuve lors d’un procès criminel pour assassinat de masse contre les autorités israéliennes.

J’ai également aidé physiquement à enlever à un commando son fusil d’assaut qu’un autre frère a jeté à la mer. Moi et des centaines d’autres connaissons la vérité qui tourne en dérision l’armée israélienne brave et morale. Nous avions entre nos mains trois commandos complètement désarmés et impuissants. Ces gars étaient à notre merci ils étaient hors d’atteinte de leurs compagnons meurtriers à l’intérieur du navire et entourés de 100 hommes voire plus. J’ai regardé dans les yeux de ces trois gars et je peux vous dire qu’ils avaient en eux la crainte de Dieu. Ils nous ont regardés comme si on était eux et je n’ai aucun doute qu’ils ne croyaient pas qu’ils survivraient ce jour là. Ils avaient l’air d’enfants apeurés face à un père abusif.

Mais ils n’ont pas eu à affronter un ennemi aussi cruel qu’eux. Au lieu de cela une femme leur a apporté les premiers soins et finalement ils ont été relâchés, meurtris et blessés c’est sûr, mais vivants. Pouvant vivre un autre jour. Capable de sentir le soleil au dessus de leur tête et l’étreinte de ceux qui les aiment. Pas comme ceux qu’ils ont assassinés. Malgré la tristesse d’avoir perdu des frères, ressentant de la colère pour ces types, nous les avons laissé partir. Les prostituées israéliennes propagandistes peuvent cracher leur bile abjecte tout leur soul, les commandos sont des meurtriers, nous sommes des défenseurs, et cependant nous avons combattu. Nous nous sommes battus non seulement pour sauver nos vies, non seulement pour notre cargaison, non seulement pour le peuple de Palestine, nous nous sommes battus au nom de la justice et de l’humanité. Nous avions entièrement raison de le faire.

Alors que j’étais emprisonné en Israël, moi et les autres nous avons été soumis à des abus sans fin et des actes flagrants de manque de respect. Des femmes et des personnes âgées ont été physiquement agressées. On nous a refusé la nourriture l’eau et l’accès aux toilettes. Des chiens ont été utilisés contre nous, nous-mêmes nous avons été traités comme des chiens. Nous avons été maintenus en plein soleil dans des positions de stress les mains attachées à tel point que le sang n’y circulait plus. Ils nous mentaient en permanence, en fait je suis impressionné par leur capacité à mentir avec désinvolture et routine, c’est vraiment remarquable. Nous avons été abusé de toutes les façons imaginables, et moi-même j’ai été battu et secoué au point que j’ai perdu connaissance… et j’ai été de nouveau battu en prison.

Dans tout cela ce que j’ai le plus remarqué c’est que c’étaient des lâches... Et pourtant je vois aussi en eux des frères. Parce que peu importe ce que sont les agents israéliens et leur gouvernement, ils restent mes frères et mes sœurs et pour l’instant j’ai seulement pitié d’eux. Parce qu’ils renoncent à la chose la plus précieuse qu’a un être humain, leur humanité.

Pour conclure : Je voudrai lancer un défi à tous ceux qui se référent à Gandhi, toute personne qui pense qu’elle le comprend, qui le considère comme l’une des plus grandes âmes de notre temps ( en gros presque tous les dirigeants occidentaux ), je lance un défi sous la forme d’une question. S’il vous plaît expliquez moi comment nous, les défenseurs du Mavi Marmara, ne sommes pas l’exemple moderne de la nature même de Gandhi ? Mais d’abord lisez les mots de Gandhi lui-même.

« Je crois vraiment que, là ou il n’y a que le choix entre la lâcheté et la violence, je conseillerai la violence… Je préférerai que l’Inde aie recours aux armes pour défendre son honneur plutôt qu’elle devienne lâchement le témoin impuissant de son propre déshonneur ». Gandhi.

Et finalement je lance un défi de plus. Je défie tout critique de mérite, de discuter publiquement avec moi sur une grande scène de nos actions ce jour là. J’aimerai tout spécialement discuter avec un dirigeant israélien qui nous accuse d’avoir mal agi, cela me ferait un immense plaisir de me confronter à vous. Tout ce que j’ai vu en Israël ce sont des lâches avec des fusils, donc je suis prêt à vous voir dans un nouveau contexte. Je veux discuter avec vous sur une scène la plus grande possible. Prenez le comme un défi ouvert et voyons jusqu’à quel point les dirigeants israéliens sont courageux. »

Je doute qu’il n’y ait un seul responsable israélien qui ait suffisamment de tripes pour relever le défi de 0’Keefe. Au lieu de cela l’armée israélienne a publié une affirmation risible :

« Ken O’Keefe ( né en 1969) un citoyen américain et britannique, est un activiste radical anti israélien et un agent de l’organisation terroriste du Hamas. Il a essayé d’entrer dans la Bande de Gaza pour former et entraîner une unité de commandos pour l’organisation terroriste palestinienne. »

L’armée israélienne a épelé correctement son nom et donné sa bonne date de naissance - mais ensuite il y a des erreurs et de fausses accusations. O’Keefe a renoncé à sa citoyenneté américaine en Mars 2001. Il est maintenant citoyen irlandais et palestinien bien que se décrivant comme « en vérité un citoyen du monde ».

Si l’armée israélienne avait ne serait que la plus petite preuve qu’O’Keefe allait à Gaza pour entraîner une unité de commandos du Hamas, je suis sûr qu’il ne serait pas actuellement à Istanbul mais dans une prison israélienne en attente de son procès. (Lors d’une interview sur Al Jazeera qui se trouve sur le site anglais de l’article d’origine, il réfute effectivement les affirmations d’Israël)

Mais quand O’Keefe dit que tout ce qu’il a vu en Israël ce sont des « lâches et des fusils » il fait remarquer une vérité fondamentale révélant la nature de l’état juif.

En tant que nation qui se délecte à écraser ses opposants, Israël agit avec l’état d’esprit de tout tyran : il ne se sent convaincu de sa force que quand il a en face de lui un opposant faible.

Manquant de courage pour se considérer comme d’égal à égal, Israël agit dans un monde caractérisé par la domination et l’oppression.

Paul Woodward - 06/06/2010

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