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Le G8 environnement contestés par les écologistes

Publie le jeudi 8 mai 2003 par Open-Publishing

Accélérer la mise en oeuvre du plan d’action pour le
développement durable adopté en septembre dernier à Johannesburg, tel est le
principal enjeu de la réunion des ministres de l’Environnement des huit pays
les plus riches du monde qui se tient de vendredi à dimanche à Paris.

Les écologistes et les altermondialistes voient dans cette réunion
préparatoire au sommet d’Evian, qui se tiendra du 1er au 3 juin, le
rassemblement des pays "les plus pollueurs" de la planète. Ils manifesteront
samedi à Paris et à Angers, où aurait dû se tenir la réunion, déplacée dans
la capitale par crainte des manifestations.

Trois thèmes clés du plan d’action de Johannesburg seront abordés lors de
cette réunion présidée par la ministre française de l’Ecologie Roselyne
Bachelot : la mise en place d’une "gouvernance internationale en matière
d’environnement", la "consommation et la production durables" et le
développement de l’Afrique. Une attention particulière sera apportée aux
problèmes d’accès à l’eau.

Ces trois thèmes sont particulièrement chers à la France et à Jacques
Chirac, qui en a fait une des priorités de sa présidence du G8. Le président
français milite notamment pour la création d’une organisation mondiale de
l’environnement.

Au plan mondial, l’environnement est en effet géré par une myriade de
petites organisations face aux quelque 150 accords internationaux passés
dans ce secteur. Sans grands moyens, les deux organisations les plus
importantes, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), et
le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), n’ont aucun poids face à
l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les écologistes jugent dérisoire cet ordre du jour, notamment après la
"guerre du pétrole" menée par les Etats-Unis en Irak. "Cette gouvernance
mondiale de l’environnement est à l’opposé de ce que nous voyons
aujourd’hui", s’est insurgée jeudi Mireille Ferri, porte-parole des Verts.
Lors d’une conférence de presse, les Verts ont dénoncé "l’écologie
compassionnelle" de Jacques Chirac, qui "met en avant le principe de
responsabilité mais ne l’applique pas" et "refuse de s’attaquer aux causes"
de la dégradation de l’environnement.

Les Verts, mais aussi Attac, Greenpeace, la Ligue communiste révolutionnaire
(LCR), le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) ou l’Union nationale des
étudiants de France (Unef) appellent à manifester samedi après-midi "à vélo,
à rollers et à pieds" pour "ne pas laisser quelques dirigeants, retranchés
derrière le mur de l’argent et la logique de répression, imposer leurs
décisions à l’ensemble de la planète".

Le programme de la réunion prévoit une rencontre des ministres avec la
société civile dès vendredi après-midi.