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Apaches, blousons noirs, racailles

Publie le lundi 28 juin 2010 par Open-Publishing
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Apaches, blousons noirs, racailles

De nos jours on parle de l’adolescence en termes de troubles ou de symptômes en le considérant comme une maladie. Et si c’était la société qui était malade de ces jeunes ?

Apaches, blousons noirs, et racailles aujourd’hui soit apaches dans les faubourgs parisiens, blousons noirs des années 1950, « racaille » des cités de banlieue

On ne parle plus de l’adolescence qu’en termes de symptômes : anorexie, boulimie, hyperactivité, phobie scolaire, suicide... Des maisons sont réservées aux adolescents, elles sont toutes situées dans des ... hôpitaux. Alors, l’adolescence serait-elle devenue une maladie ?

C’est ainsi que l’on peut comptabiliser 40 000 tentatives de suicide par an (700 décès), la France est - après la Suisse - le pays où les jeunes se suicident le plus ci- et on avance comme explication le manque de perspectives réelles dans notre société, la violence ultime, l’indifférence des adultes à leur égard. Et si, derrière la « maladie adolescence », se cachait la maladie de la société selon l’anthropologue David Le Breton il y voit "dans la souffrance des plus jeunes, dans leurs conduites à risques, une supplique adressée à leurs aînés pour qu’ils reprennent enfin leur place... d’adultes."

Quant aux jeunes dans nos sociétés ce sont les nouveaux « pauvres » ;
Alors que pendant longtemps « le pauvre » en France était une personne âgée vivant en milieu rural. De nos jours il est plutôt jeune et vit en ville en France car les 18-25 ans ne bénéficient d’aucune couverture sociale.
Et le RSA jeune, qui devrait se mettre en place en septembre, ne concernera qu’une toute petite partie de cette population : ceux qui travaillent déjà.

De plus on constate un autre phénomène de société c’est que de nos jours le jeune constitue la variable d’ajustement de l’économie on ne lui propose que des stages,

Des CDD, des intérims, on compte 25% de chômage pour les jeunes en France et 40 % dans les quartiers difficiles.

Un exemple significatif citée par Louis Chauvel, sociologue à Sciences Po : « A l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir, il y avait à l’Assemblée Nationale, un député de plus de 60 ans pour un de moins de 40 ans. Aujourd’hui la proportion est de 9 pour 1, pire qu’en Corée du nord. »

Alors une société où l’adolescence est vue comme une maladie où le jeune n’a aucune place ainsi d’ailleurs que le sénior qui a perdu sa place dans l’entreprise,

Une société où les jeunes les séniors sont plus considérés comme un problème à gérer que comme une richesse.

Quel avenir avons-nous ?

Martine Lozano militante associative

Messages

  • Effectivement, cela va loin, il existe aujourd’hui de plus en plus rarement le système de "passation de pouvoir" que j’ai connu, des aînés vers les plus jeunes dans l’apprentissage dans tous les sens du terme, avec le phénomène de délocalisation de l’industrie, appelé de manière abusive "Mondialisation" et c’est des millions de jeunes qui se voient privés d’avenir. Ajouter à cela le bénévolat à coup d’ONG subventionnées à moindre coût, développé par les socialistes dans des secteurs professionnels relevant du "social" ...
    Je ne parlerai pas de l’exploitation éhontée de médecins, infirmiers, musiciens déjà formés, des ex-pays socialistes dans notre pays , et nous n’avons que quelques ravages causés par le Capitalisme sous sa forme ultra-libérale...
    Sur le plan sociétal et parallèlement, le développement du"jeunisme" et ses produits dérivés a contribué à creuser le fossé entre générations qui a aussi pour fonction un affrontement permanent comme celui existant et entretenu entre les différentes catégories sociales.
    Les "jeunes" seraient révolutionnaires et les "vieux" conservateurs et réactionnaires : On en arrive à dresser les jeunes exploités contre les vieux profiteurs, en oubliant ou en ignorant, que pas plus que la vieillesse ne sont des classes sociales.
    Je connais l’angoisse de jeunes de ne pas "être comme les autres" parce qu’ils sont pauvres comme je l’étais à leur âge ou parce qu’ils ont peur de l’être avec la toute relativité de cette notion quand les parents ne peuvent ou ne veulent payer des marques à leurs adolescents.
    La Bourgeoisie a réussi à mettre dans les têtes par la pub et les médias, un conformisme de valeurs consumériste, un standard de vie inatteignable par la majorité de nos jeunes : quelle solution ? Ne pas les laisser seuls, leur donner des limites qu’un jour ils franchiront quand ils arriveront à l’âge adulte et surtout les éduquer autrement qu’à écraser son voisin pour "arriver le premier", leur montrer l’amour et la solidarité, l’amitié, le partage, le respect des autres en particulier pour les plus faibles, les plus démunis . Ce n’est pas très tendance comme programme à développer, pas facile face au monde virtuel auquel ils sont confrontés, manipulés qu’ils sont par les "vieux et jeunes" capitalistes, à l’aide des "technologies de l’information."
    Avec la "bataille des idées" les initier à la lutte anticapitaliste, c’est chiant c’est sûr, mais avec cela on peut leur expliquer le monde. Cette opinion en vaut d’autres, mais elle a aidé à construire des jeunes au sens critique, mieux dans leur peau que d’autres JdesP

  • Dans les années 70 Gilles Servat dans sa chanson "lithanies pour l’an 2000" écrivait : "Avant que le siècle ne s’achève nous avons vaincu le cancer mais on ne meure pas moins qu’hier les suicides ont pris la relève. Je garde encore au fond de moi en ce mois de mai 2010 le souvenir de ces années 70 où l’on sentait tout ça venir"