Accueil > Algues vertes : l’agriculture malade de ses industriels

Algues vertes : l’agriculture malade de ses industriels

Publie le lundi 26 juillet 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Le 22 juillet 2010 une marche à réuni une soixantaine de personnes à Binic pour saluer la mémoire de Thierry Morfoisse mort il y a un an en transportant des algues vertes. Pour Les associations de défense de l’environnement c’est bien l’hydrogène sulfuré produit par la la décomposition des algues qui est à l’origine du décès de Thierry Morfoisse qui travaillait au transport de ces déchets de l’agro business.

Conséquence directe d’une agriculture intensive qui a tourné le dos au plus élémentaire bon sens, la prolifération des algues vertes est devenue un problème de santé publique. En octobre dernier le préfet des Côtes d’Armor dans un rapport de 14 pages à François Fillon exposait clairement la responsabilité de la filière agricole devenue une immense machine à polluer. Depuis le gouvernement à tranché et s’est rangé au diktat des industriels...

En trente ans on est passé d’une agriculture paysanne à une « agriculture » dite intensive qui est la traduction appliquée à l’agriculture de la doctrine libérale. Sous prétexte de modernisme et de de rationalisation économique les industriels de l’agro business ont détruit l’agriculture paysanne.

Les industriels ne sont pas des philanthropes. Leur seul but est de faire de l’argent avec les leurs production. Ils ont par exemple imposé le maïs qui pour eux présente tous les avantages : il est gourmand en engrais et qui plus est nécessite l’emploi de pesticides en grande quantité. A l’autre bout de la chaîne , les abattoirs ont imposés leurs normes afin de standardiser la production.

La prolifération des algues vertes est exemplaire d’une agriculture qui marche sur la tête. Pesticides antibiotiques, nitrates... on trouve de tout dans l’eau. Les nitrates charriés par les rivières sont la cause directe de la pollution par les algues. Pour toute personne sensée, la solution paraît évidente. Un modèle agricole failli qui hors le fait d’avoir détruit l’agriculture paysanne menace directement la santé humaine devrait en toute logique être remis en cause pour reconstruire une agriculture débarrassée des empoisonneurs de tous poils.

Pourtant au lieu de revenir à une agriculture saine et traiter le problème au fond on préfère ramasser les algues aux frais du contribuable. Bien qu’absurde ce choix est également logique même si il s’oppose au bien commun : la pollution est devenue un marché porteur et des industriels se sont positionnés sur ce marché (comme la SAUR, qui dans le Morbihan est attributaire d’un marché de collecte des algues).

La double peine appliquée à tous les contribuables par des industriels qui imposent leur loi aux politiques. La pollution continuera et il faudra en tant que contribuable payer pour les conséquences et les dégâts qui en résultent . Il faudra assurer les bénéfices des actionnaires de ces fossoyeurs de l’agriculture.

Les algues vertes sont une des nombreuses armes que ces démiurges braquent sur nous en toute conscience et avec le sentiment d’une impunité totale. Mais les algues vertes ne sont pas une fatalité. Il s’agit comme toujours d’un choix de société donc de choix politiques au sens noble du terme...

quelle agriculture voulons nous ?

Une agriculture industrielle polluante, ou une agriculture paysanne qui respecte l’environnement et fourni des produits de qualité ?

Carland

Messages

  • Le pire, comme les porcherie industrielles commencent à être mal vue sur les côtes bretonnes, au lieu de réduire leur nombre et favoriser une agriculture moins productiviste, ils délocalisent et on commence à voir des demandes d’autorisations d’implantations sur les côtes vendéennes. On déplace le problème, le productivisme étant plus important que la santé des citoyens...

    Quand on aura saturé les terres avec les rejets, on assistera au même phénomène qu’en bretagne, et apparition certaine de l’ulve sur les côte vendéenne !

  • Et, comme ci ça ne suffisait pas :

    Le 16 juin, l’Assemblée Nationale a cédé une fois de plus devant l’offensive des organisations professionnelles du cochon. À la demande de députés bretons, emmenés par M. Le Fur ( UMP ), un amendement relève désormais le seuil d’autorisation pour les porcheries, de 450 à 2000 places, et pour les poulaillers, de 30 000 à 40000 places.

    L’État se priverait ainsi d’un moyen de contrôle de la production de lisier, et ouvrirait encore plus le robinet de la pollution. À l’heure où les marées vertes envahissent nos plages, où les algues bleues ( cyanobactéries ) prolifèrent dans nos rivières, cette Loi du Lisier Maximum serait une trahison des engagements pris par le gouvernement pour lutter contre ces pollutions, et une capitulation en rase-campagne devant les pollueurs.
    Nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens à rejoindre les associations signataires, à s’opposer à cette décision en signant la pétition demandant son retrait. Plus que jamais nous avons besoin d’elles et d’eux pour s’adresser en leur nom aux parlementaires, pour leur dire que la Bretagne n’est pas une porcherie, que c’est vers la qualité et non la quantité qu’il faut se tourner, qu’il faut diminuer le nombre de cochons ( 600 au km2 en Côtes d’Armor pour une moyenne nationale de 50 ), et non permettre son augmentation clandestine.
    Organisons la résistance pour que l’eau de nos rivières n’ait plus l’odeur de lisier, et nos plages celle des algues vertes en décomposition.
    Si cette mesure n’est pas retirée, nous demanderons à l’Europe de sanctionner la France, devenue alors un véritable État voyou en matière d’environnement.

    http://www.cyberacteurs.org/actions...