Accueil > Vendredi 13, Montreuil, rassemblement soutien aux Rroms

Vendredi 13, Montreuil, rassemblement soutien aux Rroms

Publie le jeudi 12 août 2010 par Open-Publishing

Vendredi 13 août 17h Mairie de Montreuil

Rassemblement pour soutenir le relogement des Rroms expulsés le 30 juillet

Cela fait maintenant plus de 10 jours que les personnes expulsées vendredi 30 juillet occupent un stade municipal.
Il y a un peu de passage sur le stade, pour un footing, une partie de foot, l’ordinaire du stade est un peu transformé. Des gadjé passent pour apporter de la nourriture, discuter, s’organiser pour la suite. Des policiers y viennent tous les jours, parfois accompagnés d’un voisin mécontent, d’une personne de la mairie pour annoncer l’expulsion pour le lendemain, pour maintenir la pression. Il s’agit de continuer à faire peur pour surtout empêcher toute installation, même pour quelques jours. Certains dans la municipalité ont peut être empêché l’expulsion immédiate du stade, ont soutenu les Rroms mais de fait la pression, la traque a continué.
Beaucoup de gens, habitants du quartier et d’ailleurs, passent au quotidien pour les aider, et exiger qu’ils puissent rester encore quelque temps sur ce terrain. Si ils s’installent ailleurs, il y a toujours le risque d’une expulsion immédiate.
Nous voulons trouver un autre endroit et empêcher d’autres expulsions.

Contact : numéro d’urgence anti expulsion 06 08 55 99 82

Rappel des événements

Vendredi 30 juillet à Montreuil, 7h du matin. Une maison occupée depuis sept mois est expulsée par la police et immédiatement détruite à la pelleteuse, devenant terrain vague inhabitable. La préfecture n’a fait qu’exécuter une décision de justice : à Montreuil comme partout, il suffit de squatter une maison abandonnée pour que son propriétaire s’y intéresse.
C’est l’été. Le Président de la République vient d’annoncer l’expulsion de tous les squats et campements dits illégaux de Rroms et gens du voyage. Il en veut 300 avant l’hiver. Le préfet qu’il a placé en Seine-St-Denis se doit de donner l’exemple. Avec cette seule expulsion, il met plus de 50 personnes à la rue, une dizaine de familles, une vingtaine d’enfants, dont plusieurs nourrissons. Bel exemple.
Vendredi la préfecture aurait aimé que tout ça se fasse dans le silence. Mais les Rroms expulsés, accompagnés de voisins et soutiens, s’installent aussitôt à Croix de Chavaux, devant l’office du tourisme. Une banderole est peinte et accrochée :
« La préfecture a détruit notre maison, nous en voulons une autre MAINTENANT. L’école Berthelot attend les enfants ».
Des tracts sont écrits, imprimés et distribués pour informer d’un rassemblement le soir même.
Les jours suivants, il faut trouver un bout de terrain pour dormir : ce sera d’abord le terrain en face du Palais des congrès, le fameux terrain expulsé pour une bonne tenue du salon du livre l’hiver dernier. Une nuit, et le lendemain à l’aube, la police chasse les Rroms de ce campement de fortune. Ils se retrouvent finalement place de la mairie, où se tient un concert, et sont bientôt rejoints par des soutiens. La mairie se contente de faire pression sur la police pour qu’elle n’intervienne pas (et ne gâche pas sa prestation culturelle), mais affirme n’avoir aucune solution à proposer, et refuse même une simple prise de parole au micro.
Le samedi soir, Rroms et soutiens se déplacent vers le haut Montreuil pour chercher un endroit où s’installer pour la nuit. Nous occupons depuis le stade municipal Alfred Wigishoff, boulevard de la Boissière. Nous nous sommes installés et la mairie n’a pas demandé l’expulsion. Certains voisins nous aident pour accéder aux douches du stade, apportent du café et des bâches ; d’autres, haineux, bougonnent et insultent.