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Hôpital de Carhaix : un procureur zélé ?

Publie le lundi 16 août 2010 par Open-Publishing

De deux choses l’une. Soit c’est le fait d’un procureur trop zélé, soit le fait d’un procureur aux ordres qui applique les directives de ses supérieurs de la chancellerie et qui fait oeuvre de basse police politique.

Un peu plus de deux ans après la réouverture de l’hôpital de Carhaix la répression continue. L’état n’a pas renoncé à punir les défenseurs de l’hôpital de Carhaix auxquels il faut rappeler que le tribunal administratif avait donné raison en ordonnant la réouverture immédiate du service de chirurgie et de la maternité le 25 juin 2008. Mais que représente encore les décisions du Tribunal administratif ? Dans la pratique l’état ne tient aucun compte de ses décisions. A Lannemezan par exemple la maternité est restée fermée malgré le jugement du TA ordonnant sa réouverture.

Si à Carhaix, la décision du tribunal administatif a été suivie le jour même de la réouverture des services, c’est bien parce que la pression populaire a été efficace. C’est cela que le pouvoir veut à tout prix faire payer à la population et à ses élus.

Des manifestations, il y en a eu durant cette périodes. A Quimper, Châteaulin, Rennes, Paris et Morlaix. A chaque fois les défenseurs de l’hôpital ont su faire preuve de sang froid et de dignité. Ce ne fut pas le cas des forces de l’ordre qui n’hésitèrent pas à utiliser la violence à l’égard de manifestants pacifiques. C’est la manifestation de Morlaix (pourquoi cette manifestation en particulier ?) qui donne prétexte au procureur de la ville à une convocationite aigüe.

Qu’on en juge : en mai 2010, le maire de Carhaix est convoqué pour une audition qui durera plus de quatre heures. Le 11 août, c’est un salarié de la mairie qui est convoqué à son tour. Cela ne suffisait pas au procureur. On apprend aujourd’hui que sont convoqués mercredi 18 août le secrétaire général de la mairie ainsi que le directeur des finances de la ville.

Personne n’étant foutu de comprendre quels faits leurs sont reprochés, force est de constater que la convocation à répétition des employés de la ville ne vise qu’a entretenir l’insécurité parmi les défenseurs de l’hôpital. Personne ne pouvant imaginer que l’état vise -à travers le harcèlement dont sont victimes les salariés de la ville- à déstabiliser un maire qui a assumé ses responsabilités d’élu.

Est ce une manière d’intimider et de faire pression sur les défenseurs de l’hôpital, alors que parmi les 54 hôpitaux dont la liste a été publiée (retirée en catastrophe par Bachelot. 2012 approche !) au début de l’été figurait l’hôpital de Carhaix ? Ce serait bien mal connaître les Centre Bretons.

Il serait temps que cesse ce jeu pervers d’un état qui instrumentalise la justice à des fins purement politique. Comment comprendre et accepter que des salariés deviennent bien malgré eux les victimes de ce qui apparaît de plus en plus clairement comme la vengeance d’un état sur une population qui a su faire respecter ses droits.

En attendant, la plainte déposée fin 2008 par le collectif des femmes enceintes pour mise en danger de la vie d’autrui déposée devant le procureur... de Morlaix, n’a pas connu le début d’une instruction. Mais cela n’a sans doute rien à voir.

Des salariés harcelés, une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui qui dort sur un bureau. L’administration de la justice vue par le procureur de la république de Morlaix ne peut manquer de poser question.

Carland