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Canal+ renvoyé en procès pour l’espionnage présumé de Bruno Gaccio (video)

Publie le lundi 30 août 2010 par Open-Publishing
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Canal+ et d’anciens responsables de la sécurité du groupe, soupçonnés d’avoir espionné des salariés de la chaîne cryptée, dont Bruno Gaccio, ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris par une juge d’instruction, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.

Bruno Gaccio a été l’auteur des Guignols de l’info pendant 15 ans, de 1992 à 2007.

http://www.lepoint.fr/societe/canal-renvoye-en-proces-pour-l-espionnage-presume-de-bruno-gaccio-30-08-2010-1230179_23.php


Bruno Gaccio espionné : Canal+ et cinq barbouzes bientôt jugés ?

Par Augustin Scalbert | Rue89 | 23/03/2010 | 19H30

L’histoire avait fait beaucoup de bruit en 2005 : Canal+ aurait espionné Bruno Gaccio, alors chef des Guignols de l’info, ainsi que sept autres de ses salariés. Le parquet de Paris a requis le renvoi en correctionnelle de la chaîne et de cinq personnes, dont Gilles Kaehlin, ancien patron des « services » de Canal+, et Pierre Martinet, un ancien de la DGSE qui avait révélé l’affaire. Ce dernier répond à Rue89.

Printemps 2005 : Pierre Martinet publie un livre, « Un Agent sort de l’ombre », aux éditions Privé, et l’envoie au parquet. Au milieu de ses souvenirs de la DGSE, où il a passé cinq ans, une partie du livre (80 pages sur 386) est consacrée à son passage chez Canal+.

La chaîne l’a recruté quand il a quitté les services, fin 2001. Il en est parti mi-2003. Ecœuré, dit-il, par les méthodes de Canal+, qu’il décide donc alors de raconter.

« Je peux être condamné pour recel et violation de la vie privée », dit aujourd’hui Pierre Martinet, qui fera partie des personnes renvoyées en correctionnelle si le juge d’instruction suit les réquisitions du procureur. A ses côtés, il retrouvera son ancien patron, l’ex-directeur des moyens généraux de la chaîne à péage, Gilles Kaehlin.

Fin 2002, Gaccio mène la contestation contre la nouvelle direction

Cet ancien des Renseignements généraux, chargé autrefois de la protection de la jeune Mazarine Mitterrand, avait été recruté par Pierre Lescure à la fin des années 90. En 2002, ce dernier est parti.

Quelques mois après l’arrivée de Martinet à Canal, Gilles Kaehlin et son adjoint, Gilbert Borelli (un autre ex-policier), lui auraient, affirme-t-il, demandé d’enquêter sur Bruno Gaccio. Le Guignol en chef a pris la tête de la fronde contre la nouvelle direction de Canal+, chapeautée par Xavier Couture.

Selon Martinet, Kaehlin et Borelli lui ordonnent au fil des mois de constituer un dossier complet contre Gaccio : photos, écoutes, filatures, épluchage des comptes et de factures. Et pourquoi ne pas « coincer » l’humoriste ?

Agression à coups de pioche, cocaïne dans le scooter…

Toujours d’après Pierre Martinet, ses deux patrons lui proposent, en plus de la « procédure » habituelle de renseignement, de tendre des pièges à Gaccio : cacher de la cocaïne dans son scooter, lui envoyer une prostituée qui déposerait plainte pour viol après avoir couché avec lui… Il aurait même été envisagé de l’agresser à coups de pioche pour calmer ses ardeurs de « Che Guevara » de Canal+. Aucun de ces plans ne sera mis à exécution.

En mai 2005, Bruno Gaccio s’exprimait sur cette affaire sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle. (Voir la vidéo)

Pierre Martinet l’affirme, les « services » internes de Canal+ étaient très actifs. Huit personnes surveillées se sont portées partie civile, selon Le Monde. Parmi elles, un directeur technique, Michel Rocher, qui a été licencié pour faute lourde avant d’être blanchi par la justice en 2008. Pierre Martinet :

« Kaehlin avait une flopée de contacts chez les flics et dans l’informatique. Les autres enquêteurs ont récupéré les listings de téléphone, les comptes, les antécédents judiciaires…

Pour Michel Rocher, ils ont entièrement monté un dossier financier, avec des fausses preuves, montrant qu’il avait détourné de l’argent de Canal+ pour acheter des sociétés au Mexique. Grâce à ma dénonciation, il a pu être innocenté et a touché 160 000 euros d’indemnisation. »

Le parquet accrédite les déclarations de Martinet

Selon Le Monde, Gilles Kaehlin et Gilbert Borelli se sont contentés de « hausser les épaules » pendant l’instruction, disant qu’il ne servait à rien de faire passer Martinet pour un fou, puisque « il y arrive tout seul ». Kaehlin s’est toujours défendu en qualifiant les accusations de Martinet de « tissu de mensonges » et « d’affabulations ».

Le quotidien rapporte que le parquet accrédite au contraire « les déclarations constantes de Pierre Martinet ».

De son côté, s’il sait ce qu’il risque, Pierre Martinet semble espérer la clémence des magistrats. « On peut me comparer à un repenti », dit-il.

L’ex-espion, qui travaille toujours dans le renseignement privé (comme Gilles Kaehlin, qui a quitté le groupe Canal+ en 2005), explique pourquoi il a décidé de dénoncer cette affaire à la justice :

« Il est évident que ça a fait vendre mon livre. Mais si je l’ai fait, c’est avant tout parce que ces pratiques donnent une très mauvaise image des anciens de la police et des services secrets. »

Le juge d’instruction doit désormais décider s’il renvoie ces cinq personnes (en plus de la chaîne en tant que personne morale) devant le tribunal correctionnel. Une fois l’affaire jugée sur le fond, on passera aux poursuites en diffamation intentées par Gilles Kaehlin contre Pierre Martinet et son éditeur, Guy Birenbaum.

http://www.rue89.com/2010/03/23/bruno-gaccio-espionne-canal-et-cinq-barbouzes-bientot-juges-144141

Messages

  • Le fondateur de WikiLeaks dénonce un complot du Pentagone

    Visé par une procédure judiciaire en Suède où il a été accusé de viol puis blanchi, le fondateur de WikiLeaks, l’Australien Julian Assange, a ouvertement dénoncé hier un complot, peut-être ourdi par le Pentagone, pour « détruire » son site avant la publication de nouveaux documents compromettants sur la guerre en Afghanistan.

    « Je ne sais pas ce qui se cache derrière (ces accusations).Mais nous avons été avertis que, par exemple, le Pentagone nous jouerait de vilains tours pour nous détruire », affirme Assange dans un entretien exclusif accordé au tabloïd suédois « Aftonbladet ».

    WikiLeaks s’est attiré les foudres de l’administration américaine en publiant récemment quelque 77 000 documents confidentiels de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. Et, le 14 août à Stockholm, Assange avait promis la prochainepublicationdes15 000autres documents classifiés.

    Or vendredi soir, deux femmes ont raconté à la police suédoise avoir été, l’une violée et l’autre agressée par le fondateur de WikiLeaks. Quelques heures plus tard seulement, le parquet estimait qu’en fait Assange « n’était pas suspect de viol ». En revanche, l’enquête pour agression se poursuit.

    http://www.leparisien.fr/abo-politique/le-fondateur-de-wikileaks-denonce-un-complot-du-pentagone-23-08-2010-1040076.php