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Réforme des retraites, Le Havre dit toujours massivement non

Publie le dimanche 3 octobre 2010 par Open-Publishing
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La météo capricieuse n’a pas découragé les manifestant-e-s au Havre. Plus de 35 000 personnes étaient en rangs serrés dans les rues le 2 octobre.

de Paco

Les banderoles, les drapeaux… et les parapluies ont envahi les rues du Havre le 2 octobre. Le parcours sortait de l’ordinaire. Le passage devant le Pasino a offert un happening non prévu au programme de la Biennale d’art contemporain. Affiches syndicales, choux de Bruxelles et œufs… ont revu la déco de la façade et parfumé l’air. La composition du cortège différait également du dernier. De nombreux salariés du privé, peu habitués aux grèves, sont sortis de leur réserve pour dire non à la casse des retraites. « Nous avons compris que le gouvernement veut du nombre, alors nous sommes là », expliquent des gens qui ne sont visiblement pas des pros de la contestation.

Les responsables de l’intersyndicale n’auraient pas parié leur chemise sur le succès de la manifestation. Au bout du compte, près de 35 000 personnes comptabilisées. Officiellement, la police parle de 7 500 manifestants. En off, certains fonctionnaires tablent sur 30 000… Pas de démobilisation donc au Havre, malgré le morcellement des actions et journées de grève. Au contraire. Sans avoir besoin de tendre beaucoup l’oreille, n’importe quel observateur pouvait constater que dans tous les rangs des voix appellent à la grève générale.

Un texte de Gérard Mordillat, auteur et réalisateur de la série Des Vivants et des morts (à voir à partir du 6 octobre, à 20h35, sur France 2), me revient en mémoire. Dans l’Humanité du 18 septembre 2008, estomaqué par les furieux démolisseurs qui squattent le gouvernement, il demandait : « Jusqu’à quand allons-nous accepter cette morgue, ce cynisme, cette volonté destructrice de tout ce qui appartient au bien commun ? Jusqu’à quand allons-nous nous laisser battre sans autre réaction que les luttes qui se mènent sur le plan local ? Jusqu’à quand ? Avec son corollaire : quelle sera l’étincelle ? Le signal que tout le monde semble attendre et que personne ne paraît prêt à donner, ni les syndicats, ni les partis d’opposition… Peut-être est-il temps de leur remettre en mémoire, et pas seulement à eux, l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». »

L’insurrection qui vient… Nous l’attendons comme le désert attend la pluie.

Plus de photos des manifs du 2 octobre à Paris et en province sur le site de la Photothèque du mouvement social

Messages

  • Un meeting unitaire sur les retraites est prévu au Havre le lundi 11 octobre, à 20h, dans le grand amphithéâtre de l’université (cours de la République) avec Eric Aubin (responsable retraites CGT), Clémentine Autin (Fase), Olivier Besancenot (NPA), Annick Coupé (Solidaires), Cécile Duflot (EE), Gérard Filoche (inspecteur du travail), Elizabeth Labaye (FSU), Jean-Baptiste Prévost (UNEF) et des intervenants d’ATTAC, du PG et du PCF.