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IL FAUT SE REMUER

Publie le vendredi 15 octobre 2010 par Open-Publishing
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Réforme des retraites : les agriculteurs inquiets

Par Eric De La Chesnais

Le président de la Mutualité sociale agricole plaide pour une retraite par points adossée au système par répartition qui permettrait aux bénéficiaires d’avoir une retraite plus digne. Elle s’élève actuellement à 700 euros en moyenne, loin du seuil de pauvreté.

• Gérard Pelhate s’inquiète des conséquences de la réforme :

En présentant ce jeudi le rapport d’activité du deuxième régime de protection sociale en France, le président de la Mutualité Sociale Agricole, Gérard Pelhate, est monté au créneau sur le front des retraites. Il ne cache pas sa déception lui qui est à la tête d’une institution dont la moitié des 27,6 milliards d’euros de prestations annuelles a été versée l’an dernier pour les retraites. « Par rapport à la crise agricole actuelle que nous traversons, passer de 60 à 62 ans nous pose des soucis car nous n’avons plus l’outil de préretraite pour sortir les agriculteurs qui ont du mal en fin de carrière, déplore Gérard Pelhate. Nous préfèrerions aujourd’hui une réforme plus systémique que paramétrique, une réforme qui revoit la conception de la retraite par répartition ». D’après lui, « un socle de solidarité » pour les ayants droits qui ont eu des carrières à faibles revenus, la retraite par répartition, serait complété par « un revenu proportionnel aux revenus et à la carrières des cotisants, sur l’ensemble de sa carrière avec un système par points ». De quoi permettre à chaque bénéficiaire de savoir où il en est dans sa retraite. Il vaut mieux car en fin de vie professionnelle la somme que touche l’agriculteur est maigre : 700 euros mensuels auxquels il faut ajouter 90 euros de retraite complémentaire. Pour le conjoint c’est encore plus dérisoire, moins de 500 euros. On est loin du seuil de pauvreté fixé à 900 euros.

Une situation qui illustre un peu plus la misère que traversent aujourd’hui les agriculteurs. D’après le rapport d’activité de la MSA, l’augmentation du nombre des bénéficiaires du RSA s’élève à près de 13% en seulement six mois. Leur nombre est ainsi passé en juin 2009 de 25 314, -date de la création du revenu de solidarité active-, à 28.570 en fin d’année. Les deux tiers ont bénéficié aux salariés relevant de ce régime de protection sociale. Le tiers restant aux exploitants eux-mêmes, ce qui illustre le mal être de cette profession. « Pour qu’un agriculteur s’inscrive au RSA, c’est qu’il est vraiment au bout du rouleau et n’a pas d’autre solution car il s’engage en contrepartie à ne plus jamais être exploitant », confirme Michel exploitant laitier.

Une autre mission moins connue du grand public mais toute aussi importante dans le rôle de la MSA, est celui de l’accompagnement social dans les crises. L’an dernier, la mutuelle a consacré une enveloppe de 100 millions d’euros pour échelonner le paiement des cotisations sociales des agriculteurs. Et dans le cas les plus désespérés, l’institution a pris en charge l’intégralité des charges sociales soit 30 millions d’euros au total. Au regard de ces chiffres le désespoir est dans le pré est plus qu’une fiction, c’est une réalité. Dans ce sens la MSA avec l’InVS va lancer très prochainement une enquête précise sur le suicide dans le milieu agricole, un nombre en forte augmentation que certaines associations agricoles estiment même à 800 personnes par an. Un chiffre ni confirmé, ni démenti par la MSA.

http://www.lefigaro.fr/retraite/2010/10/14/05004-20101014ARTFIG00609-reforme-des-retraites-les-agriculteurs-inquiets.php

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