Accueil > D’après cet article (ouest france), l’état ne peut meme pas utiliser les (...)

D’après cet article (ouest france), l’état ne peut meme pas utiliser les fameux stocks de pétrole !

Publie le dimanche 17 octobre 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

La France possède 17 millions de tonnes de carburants en stocks. Mais elle ne peut pas s’en servir sans l’autorisation de l’Agence internationale de l’énergie. Qui, sans doute, dirait non.

Raffineries en grève

Les grèves contre la réforme des retraites se poursuivent dans les douze raffineries françaises. Elles se durcissent même. Les expéditions de carburants (essence et gasoil) sont bloquées dans neuf d’entre elles. Et certains dépôts sont également touchés, comme à Bassens en Gironde. A priori, il n’y a pas de raison que le mouvement s’arrête prochainement. « Cela se radicalise de plus en plus. La remise en cause du mouvement ne se pose même plus », a indiqué un responsable CGT de la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-Maritime). Sept usines sur 12 ont commencé à arrêter leur production. Une seule fonctionne encore normalement, celle d’Esso à Port-Jérôme, en Seine-Maritime.

Ruée dans les stations-services

Cette situation fait craindre le pire aux automobilistes. Ils semblent être de plus en plus nombreux à se précipiter dans les stations-service pour remplir réservoirs et jerrycans. Sans aucune raison puisque, pour l’instant, il n’y a pas de pénurie de carburants en France. Ce vent de panique assez irrationnel explique pourquoi les stations de certaines villes ou agglomérations sont à sec. Mais elles seront réapprovisionnées. Cela peut demander un peu de temps.

Vers la pénurie ?

Ce matin, le secrétaire d’État aux Transports a déclaré qu’« il n’y aura pas de pénurie d’essence à la pompe ». Dominique Bussereau estime que « nous avons ce qu’il faut pour au moins un mois ». À condition que les automobilistes ne se ruent pas sur les pompes… Le secrétaire d’État leur adresse un message : « N’allez pas remplir votre réservoir, ou remplir des stocks d’essence, vous n’en avez pas besoin. »

Cet optimiste est moins partagé par les professionnels du secteur. L’Union française des industries pétrolières juge que si la grève se poursuit, la situation deviendra difficile dès le milieu de la semaine prochaine. L’Union des importateurs de produits pétroliers (UIP) ne fait plus de pronostics… Mais les deux structures appellent le gouvernement à réfléchir dès aujourd’hui à l’utilisation des stocks stratégiques. Pas simple. De son côté, la FNTR demande un déblocage prioritaire des stocks.

La France a des stocks...

La France, comme tous les pays de l’OCDE (1), a l’obligation de détenir des stocks stratégiques de produits pétroliers. Actuellement, ils représentent 27 % des 63 millions de tonnes de carburants (essence, gasoil, kérosène, fuel domestique, fuel lourd) vendus chaque année en France, soit 17 millions de tonnes. Ce qui revient à 98,5 jours d’autonomie.

Ces stocks sont placés sous la responsabilité du Comité professionnel des stocks stratégiques pétroliers (CPSSP) qui dépend de la Direction générale de l’Énergie du ministère de l’Écologie. Ils sont gérés de deux façons : soit directement par la quarantaine d’opérateurs (raffineurs, distributeurs) qui ont alors la charge de les conserver et de les entretenir ; soit ces compagnies en confient une partie au CPSSP.

… inutilisables

Avec 98,5 jours d’autonomie, le gouvernement peut voir venir. Sauf que… Si ces stocks stratégiques lui appartiennent, il ne peut pas en disposer d’un simple claquement de doigt. Il doit demander l’autorisation à l’Agence internationale de l’énergie, qui dépend de l’OCDE. Or, ces stocks ne peuvent être utilisés qu’en cas de conflits, d’embargo pétrolier, de rupture d’approvisionnement en cas de conflit entre deux pays producteurs (2). Mais pas en cas de crise sociale…

Si la France ouvre les vannes sans en demander l’autorisation, elle se retrouvera en infraction. Elle doit, en effet, toujours détenir 27 % des ventes enregistrées l’année précédente. Pour l’instant, la consigne est claire, comme l’explique Jean-Marc Tenneson, délégué général du CPSSP : « Nous avons reçu des instructions de la Direction de l’Énergie. Pas question de toucher aux stocks stratégiques. »

Yann BESSOULE.

(1) OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Économiques.

(2) La seule fois qu’ils ont été utilisés, c’était en août 2005, dans le cadre de l’ouragan Katrina qui a frappé la Nouvelle-Orléans.

5 millions de tonnes dans des cuves de sel

Actuellement, le CPSSP a sous sa responsabilité directe 12,5 millions de tonnes, entreposés dans 120 dépôts sur tout le territoire français (Saint-Brieuc, Douarnenez, Lorient, Vern-sur-Seiche en Bretagne).

Et à Manosque. Le site de Manosque, géré par la société Géosel, est un peu particulier, spectaculaire, même si on ne voit rien… Les carburants sont entreposés dans 26 cuves souterraines, d’une capacité globale de 7,5 millions de m3, reliées à trois raffineries, au port pétrolier de Lavera (Marseille), et à un réseau de pipelines. Chaque cuve a une capacité de 100 000 m3 à 500 000 m3, un diamètre de 60 à 80 mètres et une profondeur de 350 à 1 000 mètres. Leur originalité ? Elles sont directement creusées… dans le sel.

http://www.ouest-france.fr/actu/act...

Messages