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De plus en plus de stations-service sont à sec

Publie le mardi 19 octobre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Plusieurs milliers de stations-service étaient en rupture de stock de carburant lundi, l’approvisionnement est inégal

La situation était particulièrement difficile en Normandie et dans l’Ouest du pays et les distributeurs indépendants évoquent une "situation préoccupante" en zones rurales.

Alors que les 12 raffineries ont reconduit la grève et que les réserves de pétrole ont été entamées, le ministère de l’Intérieur a activé le centre interministériel de crise.

La France a commencé à puiser dans ses stocks pétroliers pour pallier les perturbations dans l’approvisionnement en carburant provoquées par les grèves dans les raffineries et les terminaux pétroliers, a déclaré lundi un responsable de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Le ministère de l’Intérieur a fait état lundi soir de "tensions d’approvisionnement" de stations-service dans plusieurs départements du pays et annoncé la mise en route d’un "plan d’acheminement" de carburants vers les départements concernés dès mardi.

Plus de 2.000 stations-services à sec lundi

Plusieurs milliers de stations-services sur les 12.500 que compte la France étaient touchées par la pénurie de carburant lundi.

La grande distribution faisait état de 1.000 à 1.500 stations "en rupture d’un produit ou totalement à sec" sur un réseau de 4.800 pompes. De leur côté, les distributeurs indépendants de carburant, qui revendiquent un réseau de 3.500 stations, comptaient environ un millier de stations touchées. Du côté des compagnies pétrolières, le groupe Total faisait état lundi soir de "650 stations en rupture de plusieurs produits" sur son réseau de 4.000.

En agrégeant les chiffres de Total, des indépendants et des grandes surfaces, le nombre de stations touchées par un manque de carburant dépasse les 2.600 stations. L’Union française de l’industrie pétrolière (Ufip) s’en tient cependant à un "chiffre global de 1.000 à 1.500 stations" touchées tout en refusant "d’entrer dans une bataille de chiffres dont on ne sortira pas".

Selon la grande distribution, c’est le grand Ouest de la France qui souffre le plus, en raison du blocage des dépôts de Donges (Loire-Atlantique) et de La Rochelle (Charente-Maritime). Enfin, dans le réseau des indépendants, les points rouges se trouvent en Normandie, Champagne, Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA), Rhône Alpes et Midi-Pyrénées, Auvergne et Limousin.

Légère hausse du prix à la pompe

Les prix à la pompe ont légèrement augmenté la semaine dernière en France, le litre de gasoil retrouvant son plus haut niveau depuis fin juin, selon les chiffres de la Direction générale de l’Énergie et du Climat (DGEC) publiés lundi soir.

Le prix du gasoil a progressé de 0,69% pour atteindre 1,1692 euro le litre vendredi en moyenne en France. Le super sans-plomb 95 a augmenté de 1,34% à 1,3544 euro par litre et le super sans-plomb 98 a grimpé de 1,41% à 1,3867 euro le litre.

Sur les deux dernières semaines, le prix du gazole, carburant le plus vendu en France (75% de la consommation), a progressé de 2,61% et s’établissait vendredi 15 octobre à son plus haut niveau depuis trois mois et demi.

Le ministère de l’Economie a annoncé lundi avoir demandé à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de réaliser des contrôles pour prévenir des hausses de prix des carburants non justifiées en marge de la grève dans les raffineries.

Un centre de crise pour éviter à tout prix la pénurie

"Présidé par le ministre de l’Intérieur" Brice Hortefeux, le centre interministériel de crise mis en place lundi "aura pour mission de coordonner l’action des différents services de l’Etat visant à assurer la pérennité du ravitaillement en carburant", a indiqué son ministère. Chacun des ministères concernés, notamment l’Economie, l’Energie, l’Ecologie et l’Intérieur sera représenté dans ce centre.

Une réunion s’est tenue lundi matin pendant plus d’une heure à l’Elysée autour du président Nicolas Sarkozy. Y assistaient notamment les ministres du Travail Eric Woerth, de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, des Transports Dominique Bussereau, de l’Intérieur Brice Hortefeux, de l’Education nationale et aussi porte-parole du gouvernement Luc Chatel. "Nous avons essentiellement parlé des questions d’approvisionnement en carburant", a affirmé un des ministres.

Les forces de l’ordre débloquent des dépôts

Les forces de l’ordre ont débloqué lundi le dépôt de carburant BP Mobil à Frontignan, près de Sète (Hérault) en intervenant par une seconde entrée de ce dépôt pétrolier qui alimente le Languedoc-Roussillon. L’opération s’est déroulée sans incident vers 15h, environ une heure après la venue du préfet Claude Baland sur les lieux.

A Brest, des policiers avaient débloqué à la mi-journée l’accès du dépôt pétrolier du port, bloqué depuis 4h du matin par des manifestants.

Quatre nouveaux dépôts pétroliers bloqués
Au moins quatre nouveaux dépôts pétroliers ont été bloqués lundi matin dans la région ouest suite à des actions menées par des routiers ou grévistes opposés à la réforme des retraites. Les dépôts pétroliers de Basse-Normandie, à Caen et Ouistreham, ont été bloqués comme celui de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours.

Mais si un dépôt de carburant restait bloqué lundi en fin de journée à Caen, un autre a été débloqué à Ouistreham (Calvados) sur invitation des forces de l’ordre, selon un photographe de l’AFP et les gendarmes.

Au Mans (Sarthe), où les routiers avaient établi des barrages filtrants dès 22h00 dimanche sur les accès à la zone industrielle sud, le secteur était toujours bloqué lundi matin par une centaine de manifestants, tous syndicats confondus, selon l’AFP. Les camions sont stoppés à l’aide de herses artisanales et contraints de se garer en bordure de route. L’embouteillage bloque l’accès au dépôt pétrolier du Mans.

A Lorient (Morbihan), environ 30 manifestants ont bloqué vers 3h30 un rond-point donnant accès à la zone portuaire d’où ils ont été délogés par la police une heure plus tard. Vers 6h30, les manifestants, qui ont reçu le renfort des dockers, bloquaient à nouveau les accès à la zone portuaire. En revanche, le dépôt pétrolier était sous le contrôle des forces de l’ordre.

Dans le Rhône, une "trentaine de routiers" ont bloqué pendant plus de 2 heures le dépôt de carburant de Saint-Priest dans la nuit de dimanche à lundi pour protester contre le projet de réforme des retraites, a indiqué un représentant CFDT.

Dans le sud, dans l’Hérault, le dépôt de carburant de Frontignan, près de Sète, était bloqué lundi matin par des cheminots et des routiers. Par ailleurs, le terminal pétrolier de Port-la-Nouvelle (Aude) était bloqué lundi matin par des militants de la CFDT et de la CGT qui empêchaient les camions de venir se ravitailler, selon la CFDT routiers.

Les chauffeurs routiers, qui n’ont pas le droit de prendre leur camion sans avoir auparavant déposé un préavis de grève, pouvaient contourner l’obstacle en utilisant leur propre voiture pour immobiliser les camions.

Selon Maxime Dumont, secrétaire général de la CFDT-routes, environ 1.500 militants menaient lundi des "actions tous azimuts" dans "18 régions".

Les transporteurs de fonds commençaient également à se mobiliser, notamment à Chambéry.

Les 12 raffineries du pays à l’arrêt

Les douze raffineries françaises, perturbées depuis plusieurs jours par les mouvements de protestation contre la réforme des retraites, étaient à l’arrêt lundi.

Le gouvernement, qui a promis d’empêcher tout blocage du pays, a commencé à procéder à des réquisitions de salariés sur certains sites, comme à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne).

Des mesures dénoncées par le syndicat CGT du groupe Total qui stigmatise dans un communiqué le recours à "la manière forte".

Les syndicats du secteur haussent le ton
Pour Charles Foulard, coordonnateur CGT du groupe Total, le but des grévistes n’est plus de faire la jonction jusqu’à une journée d’action programmée mardi mais d’aller "jusqu’au bout". "Il y a un durcissement", a-t-il dit à Reuters. "On est parti et on ne s’arrêtera pas. On n’a pas arrêté 12 raffineries pour faire un baroud d’honneur jusqu’à la journée du 19. On va continuer jusqu’à ce que le gouvernement retire son projet de loi." "Le mouvement va s’accentuer et s’étendre", a-t-il ajouté, prenant appui sur l’entrée des routiers dans le mouvement.

Repères : le pétrole, du bateau à la pompe

Raffinerie

Une raffinerie transforme du pétrole brut transporté essentiellement par oléoducs ou navires pétroliers en produits raffinés comme l’essence ou le gazole.

La France possède 12 raffineries dont 6 appartiennent à Total, 2 à Exxon Mobil, 1 à Ineos, 2 à Petroplus et 1 à LyondellBasell. Elles produisent surtout de l’essence alors que le pays connait depuis une vingtaine d’années une diésélisation du parc automobile, conduisant à exporter de l’essence et importer du gazole. Chacune possède un ou plusieurs dépôts sur place pour stocker les produits raffinés.

Dépôts pétroliers

Les carburants sont ensuite transportés par voie fluviale, oléoducs ou camions dans des dépôts pétroliers pour y être stockés avant d’approvisionner les stations-service. La France compte quelque 160 dépôts répartis sur tout le territoire qui correspondent à environ deux semaines de consommation.

Stations-service

La France totalise 12.500 stations-service dont 40% appartiennent aux grandes surfaces. Total en possède environ 4.000 sous les enseignes Total, Elf et Elan ; Carrefour, 1000 ; Esso, filiale d’Exxon Mobil, 700 ; Delek qui vient de racheter le réseau de BP en France, 400.

Les stocks stratégiques

Ils sont composés en France à hauteur de 60% de produits raffinés et 40% de pétrole brut sont constitués pour faire face à une rupture grave des approvisionnements et correspondent à environ 3 mois de consommation.

Ils ne peuvent être utilisés qu’à la demande du gouvernement après accord de l’Agence internationale de l’énergie. Leur dernière utilisation remonte à 2005 après le passage de l’ouragan Katrina aux Etats-Unis.

http://info.france2.fr/france/de-plus-en-plus-de-stations-service-sont-a-sec-65353586.html

Messages

  • Mardi 19 octobre 2010 :

    3.500 stations-service sont à sec.

    Lisez cet article :

    La France au bord de la rupture.

    « Cette réforme est essentielle, la France s’y est engagée, la France la mettra en œuvre ». La parole ne peut pas venir de plus haut. Elle est signée Nicolas Sarkozy. Après François Fillon, dimanche soir, le chef de l’Etat a donc porté l’estocade, hier soir, à cette France qui défilera aujourd’hui pour la sixième fois depuis le mois de Septembre.

    Attention à la panne d’essence.

    Face à cette posture inflexible, le conflit sur les retraites, lui, est monté d’un cran hier. Les routiers sont passés à l’offensive avec des opérations escargots et des blocages de dépôts pétroliers, ravivant la crainte d’une pénurie d’essence avec 3500 stations-service à sec.

    http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/article/3997196/La-France-au-bord-de-la-rupture.html

  • "Après la manifestation, nous appelons les gens à nous rejoindre" et à converger vers le dépôt pour "renforcer" le blocus, a déclaré Jérôme Juste, secrétaire général de la fédération FO Transports de la Gironde, qui s’exprimait pour le compte de l’intersyndicale CGT-FO-Sud-FSU et CNT.

    http://www.romandie.com/ats/news/101019084725.fmrx7w7f.asp

     On ne lâche rien !

     On bloque tout !

     Plus aucun camion citerne ne doit rouler !