Le chiffre : 59 % des Français pour une poursuite du mouvement.

Le chiffre : 59 % des Français > pour une poursuite du mouvement. Et 62 % souhaitent que Nicolas Sarkozy fasse une pause dans la conduite de ses réformes l’année prochaine, selon un sondage BVA.

« Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui joue avec le feu. Je
[le] supplie d’être moins arrogant et moins irresponsable ». Nicolas Dupont-Aignan, député ex-UMP de l’Essonne, et président de Debout la République.

« Les vacances n’arrêteront rien ! »

Clémence Maulat, Toulouse, Union lycéenne 31

« Aujourd’hui nous serons encore tous mobilisés. Chaque lycée tiendra son assemblée générale pour décider de la suite du mouvement. Nous expliquons aux lycéens en quoi cette réforme va précariser l’avenir notamment pour l’emploi des jeunes. Ni le vote du Sénat, ni les vacances scolaires n’arrêteront notre mobilisation. On a bien vu par le passé avec le CPE qu’une loi votée pouvait ne pas être appliquée. C’est dans cette optique que nous poursuivons le mouvement

Bien sûr ce sera plus difficile de réunir les lycéens à cause des vacances. Nous ne prévoyons d’ailleurs pas de manifestation cette semaine mais nous multiplierons les actions coup-de-poing en occupant des lieux stratégiques notamment. Chaque lycéen pourra donner des idées de mode d’action afin de faire vivre le mouvement au-delà des vacances. »

« On fera tout pour durer »

Éric Ferrères, secrétaire fédéral cgt cheminots

« La position des cheminots est claire : ne pas lâcher même après le vote du Sénat. Nous avons bien compris que nous étions dans un bras de fer : c’est le gouvernement par son entêtement qui oblige les salariés à poursuivre le mouvement. La mobilisation reste interprofessionnelle et unitaire. Les cheminots prendront toute leur place mais que leur place. C’est chaque assemblée générale de se déterminer sur la suite du mouvement mais avec 28 % de grévistes au neuvième jour de grève personne ne parle d’essoufflement. Nous n’avons pas de stratégie de blocage pour les départs en vacances de Toussaint mais nous allons réfléchir aux différentes modalités d’actions afin de nous inscrire dans la durée. Le vote solennel de la loi doit avoir lieu aux alentours du 27 octobre, notre mobilisation ira au-delà si nécessaire. On fera tout pour durer car nous sommes persuadés que l’on peut encore gagner ! »

« On va vers un blocus du pays »

Jacques Aso, Villemur-sur-Tarn, ancien Molex.

Sur le plan des retraites je pense qu’on ne doit pas demander à des ouvriers de travailler jusqu’à des âges avancés, il faut prendre en compte la pénibilité du travail. Pour moi la vraie solution serait de préserver les emplois en protégeant les industries françaises de la délocalisation. Le gouvernement prend une solution de facilité. Je suis personnellement toujours en recherche d’emploi et pour moi, avant de travailler plus longtemps, j’aimerais avant tout travailler aujourd’hui. En ce qui concerne les perturbations liées aux différents mouvements, je suis désolé, mais puisque le gouvernement n’a pas l’intention de céder à la pression pourtant énorme de la rue, je pense que nous allons tout droit vers un blocus général du pays. Après le plan retraite, quelles nouvelles réformes va-t-on nous imposer ? Et pourquoi pas un plan restrictif de notre régime social… ?

Recueilli par Roger Larroque

« Les blocages vont se multiplier »

Patrice Clos, Paris, secrétaire général adjoint de FO-Transports

Même si la réforme des retraites est votée au Sénat et que les vacances de Toussaint commencent ce vendredi, le mouvement ne s’essoufflera pas. D’abord parce que tout le monde ne va pas être en vacances ; ensuite parce que la profession est très mobilisée, que ce soit ceux qui travaillent dans le transport de marchandises ou ceux qui travaillent dans le transport de voyageurs. Nous allons tout faire pour que le mouvement se poursuive ; pas question de laisser tomber, de se démobiliser. Même si les principales actions ont été conduites jusqu’à présent majoritairement dans le Nord et dans l’Ouest, nous allons agir sur tout le territoire et multiplier les blocages, que ce soit le blocage des dépôts d’essence ou le blocage des plateformes de stockage de la grande distribution. Nous ferons aussi des opérations escargots. Enfin, nous allons essayer d’unifier nos actions avec les transports aériens et maritimes.

Recueilli par Ph. R.

http://www.ladepeche.fr/article/2010/10/21/932277-Conflit-des-retraites-le-pari-de-Sarkozy.html