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Marc-0 Vichinsky

Publie le mardi 16 novembre 2004 par Open-Publishing

Il existe donc encore, Fogiel, dit « Marc-O », dont tout le monde parle, dit-on, dans le hall de deux maisons de télévision ? Il paraît. Est-ce pour exister qu’il prétend faire, de ses coups de dents et coups de langue alternés (aboyer au faible et lécher le fort, tu parles d’une trouvaille !...), un style ? Il paraît. Est-ce si tétanisant, un plateau de télé (ou si sécurisé) que nul de ses « invités » jamais ne lui y ait tiré les oreilles pour lui apprendre les bonnes manières ? Il paraît aussi...

Tout ceci fut vérifié à l’envi, dimanche, à l’encontre des rappeurs de La Rumeur. Poursuivi vendredi pour diffamation envers la police par son amer ministre d’alors, un certain Nicolas Sarkozy (voir Libération des 13-14 novembre), le prévenu Hamé était sorti serein du tribunal, très heureusement surpris par un procureur qui légitima partie de son propos et plaida implicitement sa relaxe. Mais tel qui rit vendredi...

Dimanche, il dut pleurer de rage et de regret, en se découvrant appelé par le petit Vichinsky (1) du service public à rendre d’autres comptes. Que la 17e chambre du tribunal correctionnel entende que soit légitimement fait état des « humiliations policières régulières » infligées aux jeunes des banlieues, c’en était trop pour Fogiel, qui somma les rappeurs de faire publique repentance pour tous les délinquants de toutes les cités.

De quoi il ressortit très vite que, dans le monde bien lisse et policé de Marc-Olivier Fogiel, tous les rappeurs violent les gamines dans les caves, tabassent les homos sur les parkings et profanent les cimetières (juifs). On connaît cette chanson, et, pour dire le vrai, que le bonimenteur Fogiel s’en fasse l’interprète participe de l’ordre des choses.

Plus surprenant est le grand cas fait par les gazettes de son nouvel assesseur Guy Carlier, censé, au cirque de ce plateau, faire le clown « de gauche » et tempérer l’enthousiaste niaiserie de son employeur. Dimanche, on découvrait Carlier. Il ne fit que se taire.

(1) Allégorique figure du stalinisme triomphant, Andrei Vichinsky porta l’accusation lors des sinistres procès de Moscou.

Par Pierre MARCELLE
http://www.liberation.fr/page.php?Article=254281