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Palestine : Hamas, "Elezioni ? D’abord l’unité"

Publie le vendredi 19 novembre 2004 par Open-Publishing


Hamas et la Jihad islamique demandent un accord "national" avant les élections,
sinon ils les boycotteront. Après la fusillade de dimanche à Gaza qui a effleuré Abu
Mazen, le bras de fer entre Dahlan et Musa Arafat

de MICHELE GIORGIO

"Ce sont des mercenaires, nos forces de sécurité connaissent les noms de ceux
qui ont tiré et tué dimanche soir (à Gaza city), nous les prendrons", a assuré hier
au micro de la télévision satellitaire arabe Al-Arabiya l’ex-ministre Mohammed
Dahlan, aujourd’hui "homme fort" de Gaza et principal allié du nouveau leader
de l’Olp Mahmud Abbas (Abu Mazen). Dahlan, après s’être rendu au chevet de Yasser
Arafat mourant dans un hôpital militaire parisien, parle déjà en ministre de
la sécurité intérieure, il considère avoir récupéré la crédibilité et le respect
des Palestiniens qu’il avait perdus quand en juillet dernier il attisa une révolte
construite sur le papier contre le président palestinien.

Si d’un côté Dahlan affiche une sécurité, de l’autre dimanche soir, il ne peut pas ne pas avoir compris que son rival le plus acharné, le général Musa Arafat (neveu du raïs disparu), chef de l’istighbarat (intelligence militaire) ne resterait pas inactif, attendant d’être défait de sa tâche, une fois Abu Mazen devenu, comme tout le monde s’y attend, président de l’Autorité nationale palestinienne. Hier, à Gaza, ils étaient bien rares ceux qui avaient un doute sur le commanditaire du blitz contre la tente de deuil pour Yasser Arafat. Mis en cause, Musa Arafat n’a pas réagi, finissant par confirmer les soupçons de tout un chacun. Parmi les chefs des services de sécurité, c’est certajnement lui qui risque le plus dans le cas d’une victoire de Abu Mazen aux présidentielles de janvier et de la formation probable d’un nouveau gouvernement. "Il a envoyé un message très clair : je ne me mets pas de côté et il vous faudra compter avec moi", nous a expliqué une source autorisée de Al-Fatah qui nous a demandé l’anonymat.

Avec Dahlan comme ministre de la sécurité intérieure, Musa Arafat n’est pas le seul à être destiné à sortir de la scène mais c’est aussi le cas d’autres membres qui étaient liés au président Arafat. La mise en oeuvre du processus de réforme dont on parle beaucoup depuis des mois servira aussi à effacer des programmes de la nouvelle direction politique cet appareil de pouvoir et de contrôle qui s’appuyait directement sur le raïs.

Par ailleurs, Dahlan continue de travailler à son plan de sécurité avec les financements des services secrets britanniques, ses sponsor, qui n’ont pas cessé de l’aider même pas quand il s’est retrouvé sans plus aucune charge officielle de l’Anp. En attendant, Abu Mazen qui, selon le ministre des affaires étrangères Nabil Shaath, jouirait du consensus de tout Al-Fatah, a déjà commis une première erreur grave qui révèle sa médiocre capacité à lire la situation sur le terrain. Il est clair que dans une phase aussi délicate, il n’aurait pas dû se faire voir constamment en public avec Mohammed Dahlan, en vertu du fait que son fidèle allié est en lutte pour le pouvoir à Gaza et donc sujet aux représailles de ses adversaires. Le leader de l’Olp a poursuivi hier sa mission à Gaza en convoquant une réunion extraordinaire des responsables des services de sécurité tandis qu’il a eu dans la soirée des entretiens avec les principales forces politiques locales sur l’après Arafat et sur les préparatifs de janvier 2005. Abu Mazen doit en outre tenir compte d’une première défaite politique qui pourrait influencer les futurs rapports entre les organisations palestiniennes.

Des membres des mouvements islamistes Hamas et Jihad ont dit qu’ils boycotteraient les élections présidentielles prévues le 9 janvier. Un porte paroel du Hamas a dit que les élections ont été annoncées sans qu’aucune consultation n’ait été mise en route. Le Hamas insiste afin que soit d’abord constituée une direction politique unifiée comprenant toutes les différentes organisations palestiniennes. Un porte parole du Jihad islamique, Nafez Azzam, a motivé la décision de boycott des élections en affirmant que son mouvement "a ses priorités pour récupérer les terres occupées par Israël : pour nous une politique de résistance est essentielle". Abu Mazen, mais aussi le premier ministre Abu Ala, ont manqué l’occasion d’impliquer de manière stable Hamas et le Jihad dans le processus politique et de limiter les activités armées de ces deux organisations. De plus, le leader de l’Olp et le premier ministre ont dû avaler un faux-pas des Etats-Unis. Le Secrétaire d’état Colin powelle a d’abord annoncé sa visite dans les Territoires occupés pour le 23 novembre pour confirmer ensuite qu’il voulait démissionner. La "nouvelle ligne" des Usa dans le conflit israélo-palestinien est d’envoyer au Moyen-Orient un Secrétaire d’état qui est en train de perdre son pouvoir et qui quittera bientôt la scène. En attendant, treize factions palestiniennes, des plus modérées aux plus outrancières, se réuniront d’ici fin novembre au Caire pour discuter des prochaines élections et des conditions minimales pour qu’elles puissent se réaliser.

Traduit de l’italien par Karl & Rosa de Bellaciao

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/16-Novembre-2004/art29.html