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MISE EN GARDE À LA JEUNESSE

Publie le mercredi 10 novembre 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

de Patrick MIGNARD

« LE TEMPS DE VIVRE ET DE MOURIR »

Un ami, plus âgé que moi, et à la retraite depuis plus longtemps, m’a dit :

« Mis à part des cas particuliers, le temps de la retraite est, en général, divisé en deux : une période durant laquelle, encore en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels, on peut mener une vie libre, active et enrichissante, une deuxième période durant laquelle se dégrade l’organisme, apparaissent les maladies qui annoncent la fin…. Profite au maximum de la première ! ».

Cette affirmation n’est pas le produit d’une recherche scientifique poussée, mais simplement le constat de ce qu’est la vie. Une simple observation sur deux générations permet de le confirmer.

Ce constat est difficile à admettre pour les jeunes – et c’est naturel – qui ont tendance à relativiser une période qui leur paraît – et on leur souhaite – lointaine. C’est pourtant extraordinairement important d’en prendre conscience pour ne pas gâcher des années précieuses de sa vie.

Tout cela pour en venir à quoi me direz vous ?

Simplement pour éclairer sous un angle plus humain, plus commun diront certains, toute la question des retraites.

A y regarder de près, c’est toute – ou du moins une bonne partie - de cette première partie du temps de la retraite que la réforme sarkozyste va nous confisquer.

Imaginez un peu.

Travailler jusqu’à 65, 67 voire bientôt – vu la tendance - 70 ans ! Travailler, pour beaucoup, ou faire des petits boulots, inintéressants et mal payés car le marché de la force de travail exclut d’entrée les « vieux »… Que va-t-il vous rester pour vivre ? Pour vous reposer de votre « vie active » ? Les rhumatismes, l’arthrose,… dans le meilleur des cas,…- imaginez le pire - vont vous empoisonner le peu qui vous restera à vivre pleinement.

Le reste du temps, qu’il va vous rester de vie, sera la « seconde période »… Celle où l’on décline peu à peu,… celle que l’on passe à l’hôpital (s’il existe encore ), celle des traitements, des potions, des médicaments, des examens médicaux,… Tout cela de moins en moins remboursé par une Sécurité Sociale qui aura disparu – remplacée par les groupes d’assurance privés – pesant de plus en plus lourd financièrement dans le budget familial.

Sachant que vous aurez passé une bonne partie de votre vie en « non activité » (études) et/ou « chômage », « recherche d’emploi »…, vous serez loin d’avoir une « retraite décente ». Vous aurez alors à faire le choix tragique : manger ou vous soigner. Et ne comptez pas sur vos enfants pour vous aider,… ils seront dans une situation économique aussi précaire que vous, et avec un avenir encore plus sombre.

La période des « vieux » en forme, actifs, aidant pour des travaux, pour la garde des petits enfants, ayant les, ou quelques, moyens financiers pour aider leurs enfants,…cette époque sera terminée.

Nous allons vers une société de vieux pauvres et de jeunes pauvres. Une paupérisation généralisée du plus grand nombre.

Cette situation, imposée par une classe politique cupide, parasite, complice des grands intérêts financiers – nous l’avons vue à l’œuvre durant la crise financière – nous condamne, et les jeunes plus particulièrement, à un avenir de galère, de privation et de souffrance.

Le combat mené par nos prédécesseurs pour un abaissement constant de l’âge de la retraite était juste et pertinent, c’était un bien précieux, inestimable, qu’il fallait à tout prix défendre.

Demain il restera la simple question : existe-t-il une vie avant la mort ?

novembre 2010

Patrick MIGNARD

Voir aussi :

« GENERATIONS SACRIFIEES »

« VIE ACTIVE ET DUREE DE VIE »

Messages

  • Ne parlons pas encore au passé,pas de defaitisme,il faut se battre jusqu’au bout et vite, l’impossible peut encore arriver.
    "vieillir ,c’est renoncer à ses utopies"
    Alors au boulot les meninges tout est bon pour bloquer le systeme.

    • Les vieilles formes de luttes (manifs, pétitions et autres démonstrations folkloriques) sont mortes,... comme sont mortes les vieilles organisations syndicales et politiques qui ne se nourrissent que de ces spectacles dont nous sommes les acteurs contraints et passifs.

      Réinventons de nouvelles stratégies qui montrent concrètement qu’un monde nouveau est possible.

    • les manifestations qui bloquent l’économie (rues commercantes et les manifestants ne consomment pas ces jours là)ne sont pas sans effet !!!

    • Certes mais effets limités, spectaculaires, sans conséquences pratiques à moyen et long terme,... on succombe là aussi à l’"effet spectacle" de nos propres actions... la preuve, on se précipite devant la télé pour voir "ce que ça donne",... mais ensuite ? Rien !

    • bon texte auquel il manque une donnée trés importante :

      NOUS NE SOMMES PAS EGAUX DANS LES TEMPS DE RETRAITE.

      Certains seront morts ou invalides bien avant l’arrivé de ce "beau jour"
      Beaucoup décompensent des maladies dés le début de la retraite.
      Combien de fort macons, aux bout de 6 mois, se retrouvent avec de gros PB cardiaques, de dos en vrac.
      On pourrais parler, parceque connu statistiquement, d’aides soignantes ou autres personnel de santé, aussi le dos en vrac, invalidés dés le début de la retraite.
      Doit on redire que les conditions de travail sont , trés dégradés, même si un certains nombres de postes à risques sont sous traités aux............sans papiers et autres sans trop de droit.

    • bien dit, merci pour ces précisions !

    • Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain .

      bien sur nous avons besoin de moyens nouveau et efficace pour faire adevenir une parole .

      je ne me prononcerai pas pour les organisation syndicales , mais pour les politiques elles sont bien vivantes .

      Elles puisent leur substance dans le quotidien ronronnant de la société .

      je ne saurais dire ce qu’elles retirent de la phase contestataire dont nous ne sommes nullement les acteurs contraint et passif . Là serait poussé a l’excés le syndrome du larbin où nous irions jusqu’à manifester pour leur faire plaisir .

      mais la nécessite de créer d’autre formes est évidente .