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OPERATION BARBOUZE DANS L’UNION EUROPEENNE

Publie le mardi 23 novembre 2010 par Open-Publishing
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Il y a une semaine Amnesty International publiait un rapport intitulé Europe : "Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret detention" concernant les détentions secrètes menées par la CIA avec la complicité de certains gouvernements européens. Ces détentions secrètes sont couplées à des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements.

La presse traditionnelle a passé ce rapport sous silence ou ne lui a accordé qu’un maigre entrefilet, pourtant ce rapport reprend les derniers éléments démontrant la complicité de ces Etats.

Pourtant, jusqu’à présent l’ Union Européenne n’a pas réussi à obliger ces états membres à se justifier quant aux atteintes aux droits humains dont-ils se sont rendus complices, alors que ces violations flagrantes aux droits élémentaires de l’Homme ont été perpétrés sur le sol européen, comme si l’Europe était devenue une zone de non droit où les barbouzes américaines avaient le droit de jouer à leurs petits jeux morbides, sans que personne jamais n’ai de compte à rendre à qui que ce soit.

Certaines de ces personnes kidnappées et maintenues secrètement en détention par la CIA, ne sont toujours pas réapparues et à l’heure de la parution de cet article, on est toujours sans nouvelles de ces disparus. D’autres anciens « kidnappés » ont tous affirmés avoir subi des tortures ou d’autres mauvais traitements.

Dans cette affaire, il est évident que le Parlement Européen doit exiger de toutes les instances européennes, Conseil de l’Europe, Union Européenne ainsi que des Nations Unies que la lumière soit faite sur cette affaire de détentions secrètes par la CIA, car il est évident que les états européens qui se sont rendus complices de la CIA ont l’obligation légale de répondre pleinement de leurs actes pour ces atteintes aux droits humains.

Déjà les premières enquêtes menées sur le sujet et des procédures judiciaires visant à établir les responsabilités individuelles ou celles d’états ont révélé la complicité de l’Allemagne, l’Italie, la Lituanie, La Macédoine, la Pologne, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Suède. Mais la barrière très pratique de la Raison d’Etat permettant d’utiliser le juridiquement très apprécié et de plus favorisant l’impunité, Secret Défense et Sécurité Nationale, notions très en vogue lorsque les dirigeants de nos gouvernements n’ont pas envie de parler de certaines choses qu’ils préfèrent nous cacher.

Mais certaines choses commencent à se savoir et les secrets profitent de certains vents favorables pour ne plus le rester.
Liste non exhaustive :

L’Allemagne s’est rendue complice de la détention secrète de Muhammad Zammar, interrogé par des agents allemands alors qu’il était maintenu en détention secrète en Syrie. Les responsables allemands ont reconnu le recours à la torture. M. Zammar n’a toujours pas obtenu justice, malgré la tenue d’une enquête parlementaire allemande.

L’Italie a inculpé des agents américains et italiens pour l’enlèvement d’Abou Omar à Milan et son transfert illégal vers l’Egypte, où il a été maintenu en détention secrète et torturé. Mais ces affaires, impliquant de hauts responsables américains et italiens ont été classées sans suite, en raison du ci-dessus déjà nommé Secret d’Etat ainsi que de l’immunité diplomatique. A l’heure actuelle le gouvernement Berlusconi continue d’utiliser le Secret d’Etat pour faire obstruction aux injonctions du Parquet.

La Lituanie a reconnu l’existence de deux prisons secrètes de la CIA sur son territoire. Une délégation du Comité Européen pour la prévention de la Torture s’est rendue sur place mi 2010. L’action en justice suit son cours.

La Macédoine a participé à la détention illégale, puis à la livraison orchestrée par la CIA vers l’Afghanistan du ressortissant allemand Khaled el Masri, qui a déposé une plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Une première dans l’histoire : c’est en effet la première fois que cette cour devra examiner la complicité de l’un des Etats membres du Conseil de l’Europe dans les programmes de la CIA.

Pologne : la police des frontières a révélé mi-2010 que sept avions de la CIA, transportant des « passagers » ont atterri à l’aéroport de Szymany, près du site d’une prison secrète à Stare Kiejkuty. En septembre 2010, Abd al Rahim al Nasiri s’est vu accordé par le bureau du procureur le statut de « victime », c’est qui est une première dans toute cette affaire.

La Roumanie a hébergé une prison secrète, mais décline fermement toute implication et ce malgré que de nouveaux éléments mis à jour prouve sa participation à ce programme de la CIA.

La Suède est accusée de ne pas avoir enquêter comme il se devait sur sa complicité avec le programme de kidnapping de la CIA concernant Ahmed Agiza et Mohammed al Zari envoyés en Egypte, où ils ont été torturés. Malgré cela, ces hommes ont obtenu de la Suède des indemnisations, sans que celles-ci à l’heure actuelle soient pleines et entières.

Le Royaume-Uni a également mi-2010 reconnu l’implication de responsables britanniques dans le programme de la CIA. Le gouvernement a promis de diligenter une enquête sur ces responsables de mauvais traitements à des personnes qui auraient été détenues à l’étranger aux mains de services secrets étrangers. Le gouvernement britannique a également admis que les Etats-Unis avaient utilisé le territoire britannique pour ces opérations.

http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/report/european-governments-must-provide-justice-victims-cia-programmes-2010-11-15

Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret

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