Accueil > L’ESSENTIEL ET LE DERISOIRE

L’ESSENTIEL ET LE DERISOIRE

Publie le samedi 27 novembre 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

de Patrick MIGNARD

L’ESSENTIEL ET LE DERISOIRE

Week end du 27-28 novembre 2004 : deux évènements, deux modes de traitement par les médias qui en disent long sur le fonctionnement de notre société.

Le « congrés » de l’UMP, servant en fait de prétexte au sacre d’un petit politicien arriviste, rassemblant à grand frais (5 millions d’Euros, soit sept fois plus que l’aide accordée à la Guadeloupe sinistrée par les inondations) des centaines de « godillots », parmi lesquels des personnages publics traînant des casseroles et en délicatesse avec la justice,... et même pour quelques uns des condamnations en bonne et due forme.

Question idées et réflexions : le néant... Tout dans le spectacle et les paillettes. Question média et transmission au « bon peuple » : le maximum. Le spectacle risquant d’être trop court, les médias nous ont infligé une bonne semaine de mise en condition... un suspense, comme ils disent, sur une caricature de désignation soit disante démocratique.

L’Université d’automne de la Ligue des Droits de l’Homme. Manifestation au budget plus que serré.

Question idées et réflexions : sur le thème l’ « Universalité de Droits de l’Homme », elle regroupe des philosophes, des militants associatifs... autrement dit des gens comme vous et moi... des gens sans importance.
Question média : rien, ou presque... juste un enregistrement fait par France Culture qui sera retransmis... en été. Présentation : rien.

Deux évènements, deux traitements à l’image de ce qu’est notre société.

Sans commentaires.

Messages

  • Bien vu, Patrick ! Effectivement, la bétise est à la mode et les médias aiment la mettre en exergue, sans doute pour appliquer la célèbre locution : BIS REPETITA PLACENT "Les choses répétées, redemandées, plaisent"... La répétition de la bétise fait que, tôt ou tard, elle finit par séduire les esprits que l’on aura rendus disponibles. Le vide idéologique est le nouvel opium du peuple, une drogue que le cerveau synthétise tout seul pour peu qu’on le stimule régulièrement en ce sens. Tandis qu’en poésie on ne se répète pas : Bis repetita non placent.

    La société du spectacle préfère de loin Michaël Youn à d’illustres inconnus au discours flamboyant. Le débat est le talon d’Achille du ploutocrate, à la fois régisseur et producteur de ce grand carnaval débilisant qu’entretiennent les médias. Etant donné que c’est lui qui tire les ficelles, c’est difficile de lui reprocher de ne pas tendre le baton pour se faire battre.

    Mais on peut toujours se consoler en se disant que le néant est arrivé à son sommet et qu’il ne va pas tarder à décliner. Pendant ce temps là, la reflexion poursuit son petit bonhomme de chemin loin des projecteurs et c’est bien comme ça, car ça lui évite de se faire détourner par les médiarques dont il n’y a rien à attendre.

    De plus, juste une parenthèse : l’ump ultra libérale dépense 5 millions pour son grand raout, ça peut choquer, mais ça ne surprend pas. En revanche, que dire d’un FSE qui se fait épingler par la cour des comptes pour un bénéfice de 560000 € ? Pas grand chose, sinon que la logique de ces grands rassemblements, qu’ils soient de gauche ou de droite, est à peu près la même, faire de l’événementiel pour mieux dégager un bénéfice en terme d’image et de pognon sur le dos des militants transformés en spectateurs pour l’occasion. Un autre monde est possible loin des chimères du monde marchand.

    • "le néant est arrivé à son sommet ? Il ne va pas tarder à décliner ?"

      Rien n’est moins sûr, hélas. L’apathie est pour le moins inquiétante. Les petits hommes et les petites femmes grises sont souvent décomplexés quand ils sont mis devant leur propre veulerie ; un paquet la REVENDIQUE...

      L’Allemagne en est à 5 millions de chômeurs. Tu te souviens de ce qui s’est passé à 6, il y a 70 ans ?