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Lettre d’un « pédophile » à M. Sarkozy

Publie le samedi 27 novembre 2010 par Open-Publishing
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« Nous sommes tous des « pédophiles », nous tous qui, dans les médias traditionnels ou sur les sites de journalisme citoyen, posons de légitimes questions sur ce que l’on nomme « l’affaire Karachi ».

Des questions d’autant plus légitimes qu’elles ne s’appuient pas sur des propos de comptoir, mais sur les déclarations de M. Charles Millon, ancien ministre de la Défense, au juge Renaud van Ruymbeke, de M. Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, au journal télévisé de TF1, et depuis hier, de M. Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République, sur le plateau de Public Sénat.

Des questions d’autant plus légitimes que vous avez, à plusieurs reprises, menti sur ce dossier, et notamment en réfutant l’existence des commissions sur les ventes d’armes et en niant l’existence de sociétés relais luxembourgeoises, Heine et Eurolux, dont vous aviez pourtant approuvé la création.

Pour toutes ces raisons, tous les journalistes, qu’ils soient professionnels ou amateurs, qu’ils appartiennent à la grande presse ou rédigent articles et commentaires sur les sites citoyens, sont dans leur rôle en enquêtant et, tout en respectant les présomptions d’innocence, en envisageant des hypothèses basées sur les déclarations connues et les faits avérés.

Des journalistes qu’au travers d’un scandaleux parallèle vous avez qualifiés de « pédophiles » dans l’un de ces dérapages qui ont largement plombé votre présidence.

Et c’est vous, Monsieur Sarkozy, vous qui, hier au Congrès des maires de France, avez parlé de « polémi-ques qui tirent tout vers le bas, qui avilissent tout », vous qui osez demander du respect pour tous les élus en amalgamant dans votre discours votre fonction dévaluée à celle des maires de France dont l’immense majorité, contrairement à vous, fait correctement son job sans jamais prêter le flanc à la critique.

Qui avilit tout, Monsieur Sarkozy ? Les commentateurs ou celui qui, par ses déclarations, ses attitudes, ses dérapages, ses mensonges répétés, ses manipulations grossières, ne cesse de tirer vers le bas la fonction présidentielle, et parfois au niveau le plus vil.

Traiter de « connards de Bretons » les employés d’un sémaphore qu’il vous ennuie de visiter, n’est-ce pas tirer la fonction vers le bas ?

Traiter vos collaborateurs, les parlementaires ou les membres du gouvernement d’« abrutis », de « connards » et autres « enc..... » comme le rapporte régulièrement la presse, n’est-ce pas tirer la fonction vers le bas ?

Asséner dans un Salon un « Casse-toi, pauv’ con ! » à un quidam, n’est-ce pas tirer la fonction vers le bas ?

Instrumentaliser les chefs d’Etat ou de gouvernement en leur prêtant, comme vous l’avez fait avec Angela Merkel à propos de l’affaire des Roms, des propos qu’ils n’ont pas tenus, n’est-ce pas tirer la fonction vers le bas ?

Instrumentaliser, à votre seul profit, la douleur des familles de victimes de Karachi pour enfumer l’opinion publique, n’est-ce pas tirer la fonction vers le bas ?

J’arrête là cette liste car les exemples, comme les feuilles mortes en ce mois de novembre, se ramassent à la pelle depuis votre entrée à l’Élysée.

Ministre de l’Intérieur, vous vous preniez pour Fouché, et vous n’étiez que Matamore.

Ministre des Finances, vous vous preniez pour Turgot, et vous n’étiez qu’un panier percé.

Président de la République, vous vous prenez tout à la fois pour Napoléon et pour Talleyrand et vous n’êtes qu’un chef de clan cynique et vulgaire, trop souvent la risée de la presse internationale au détriment du pays que vous êtes censé servir.

En définitive, vous n’êtes, Monsieur Sarkozy, qu’un nain politique, une grenouille qui a voulu se faire plus grosse que le bœuf et qui, bouffie d’orgueil, risque d’exploser à tout moment, victime de son ego hypertrophié et de comportement aberrants qui, en certaines occasions, confinent à la pathologie.

Á d’autres que vous, j’aurais conseillé de se retirer avant qu’il ne soit trop tard, mais cela serait évidemment sans effet. Votre destin est d’ailleurs en marche, et comme l’affirme Personne à Jack Beauregard, dans un western que vous connaissez certainement, « Votre nom sera gravé dans les livres d’histoire ». Sans doute pas en lettres d’or et pas au chapitre des héros français, mais au palmarès des plus calamiteux chefs d’État que notre pays ait porté à sa tête.

Je vous prie d’agréer, Monsieur Sarkozy, des salutations dont je vous laisse mesurer vous-même l’empressement à l’aune de ce qui précède.

Fergus, « Pédophile » citoyen.

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/lettre-d-un-pedophile-a-m-sarkozy-8491

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