Dans Marianne, Jean-françois KAHN n’a pas raison !!!

Avec stupéfaction je lis dans Marianne l’article de Jean-François affirmant l’idée que Sarko peut encore gagner la Présidentielle à cause de l’irréalisme de la gauche et particulièrement de la gauche de la gauche. Ce jugement d’un journaliste de talent, proche du Modem, m’interroge et me navre..

M’interroge ! En effet le manque d’alternative réelle aujourd’hui pour sortir de la crise est un frein à la mobilisation populaire contre le capitalisme. Kahn souhaite qu’il faut mobiliser 60% du peuple pour changer les choses et résoudre les problèmes qui se posent au pays, cette affirmation s’appuie sur le fait que l’électorat de gauche ne rassemble pour lui que 44% du peuple(il oublie entre autres les 50% de français qui ne votent plus). Rassembler tous les opposant à l’UMP, y compris le Modem-Villepin- Dupont-Aignan et autres centristes écologistes ,ne peut produire une alternative réelle qui ne sera qu’un compromis pour mieux gérer le capitalisme. Kahn n’est pas de gauche, par contre son frère l’est. Kahn, très médiatisé, exprime une variante centre-gauche du capitalisme favorisant les PME-PMI, il dit des choses justes sur le capitalisme financier et sur la démocratie bourgeoise , en cela il peut être un allié du mouvement populaire. Il est pour la retraite à 62 ans et plus mais en même temps il comprend que les travailleurs qui font des boulots pénibles puissent parti plus tôt.Sa contradiction principale repose sur le fait qu’il ne veut pas remettre en cause la société capitaliste et il propose des solutions pour la sauver nihilistes et sans possibilité réelle de rendre les exploiteurs plus raisonnables. Son rejet du marxisme l’empêche de comprendre ou de faire semblant de ne pas comprendre la logique du profit inéluctable, au détriment du peuple travailleur,qui pousse le capital à s’accumuler dans les mains de quelques uns comme nous le voyons aujourd’hui dans la brutale actualité de la crise. Ce journaliste , dans une pseudo-retraite , m’interroge chaque fois que je le lis dans Marianne. Son antisarkozisme intelligent et brillant est très souvent intéressant mais il me laisse sur ma faim par son anticommunisme et son antisocialisme marqués par rapport à des personnalités qui ne représentent qu’eux-même. Il oublie trop souvent le peuple lui-même qui est le vecteur essentiel du déroulementr historique dans ses erreurs de vote comme en 2007 ou en 1981 avec des soi_-disants "réformateurs" (Mitterrand-Sarkozy) qui ne réforment rien pour les pauvres et les exploités mais réforment plutôt pour les riches pour qu’ils soient encore plus riches.
Kahn reste un journaliste bourgeois éclairé et ses idées ne changeront pas vraiment la société...

Me navre...Car sa plume acérée pourrait aider le peuple à se libérer du carcan du capitalisme pour enfin construire une société nouvelle répondant aux désirs de 80% de la population. Sa charge permanente contre l’UMP-PS, assez bien vu, est digne des chansonniers de Paris-Première et les phrases qu’il aligne avec talent dans Marianne me font souvent sourire de plaisir. Sa grande culture livresque, son amour de Victor-Hugo m’a renforcé dans l’idée de lire avec passion nos grands écrivains du 18ème et 19ème siècle. Et sa bonhomie médiatique non arrogante face aux défenseurs du libéralisme et du capitalisme me séduit souvent. Pourtant je reste sur mes gardes de révolutionnaire et j’attends de voir si dans la situation historique que nous vivons il sera un allié du peuple ou de sa classe d’origine...

Jean-François Kahn doit rester lui-même mais il doit s’interroger sur le pourquoi du verbe "navrer" qui se définit dans "causer une grande peine,une vive affliction". Je souhaite qu’il aille au bout de sa critique du capitalisme actuel sans toutefois renier sa défense des PME-PMI que nous souhaitons maintenir et développer sous forme coopératives avec la fin programmé du capitalisme mondialisé et financier. Il doit essayer de renforcer son amitié pour le peuple de gauche et les petites gens à la peine dans les quartiers populaires. Sa critique des puissants est utile, mais ils ne sont puissants que par la passivité momentanée des dominés conscients ou inconscients. Sa connivence plus ou moins marquée avec Bayrou le dénature dans sa soif de justice et contre la pensée unique des médias bourgeois.

Cela étant dit, je continuerai à le lire avec intérêt et plaisir tout en gardant ma liberté de jugement.

Bernard SARTON , section d’Aubagne

P.S. Sarko, au contraire de ce qu’il explique, ne peut que disparaître honteusement du poste qu’il occupe. Il est indigne de cette fonction et même ses partisans s’en aperçoivent....