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Réponse au droit de grève en Espagne : L’état d’urgence et la cour martiale !

Publie le samedi 4 décembre 2010 par Open-Publishing
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de Philippe MEONI

Suite à l’extension du plan au plan de rigueur du gouvernement Espagnol, annoncé mercredi et jeudi, les contrôleurs aériens ont déclenché une grève surprise nationale, bloquant ainsi près de 600 000 passagers dans les aéroports.

Ne tolérant aucun chantage, le gouvernement Zapatero a menacé les grévistes de poursuites pénales s’ils ne reprenaient pas leur poste samedi matin au plus tard.

Samedi matin, seul 20% des effectifs avaient repris le travail. Zapatero a de nouveau menacé de décréter l’état d’urgence dans la matinée si la grève ne cessait pas.

Vers 14h, confronté à la poursuite du mouvement, le porte parole du gouvernement Espagnol décrète l’état d’urgence, réquisitionne tous les fonctionnaires à leur poste, annonçant que toute désobéissance sera traduite devant les tribunaux militaire, tel que le prévoit la constitution Espagnole.

Le recours à la force militaire dans un conflit social est considéré, par la presse et l’opposition, comme inédit en 35 ans de démocratie et s’interroge sur l’ampleur de la réponse à un simple conflit social et sur ce qui adviendrait, dans le futur, du droit de grève en Espagne.

L’opposition (Partido Popular) quant à lui accuse le gouvernement d’irresponsabilité d’avoir promulgué de nouvelles mesures de rigueur juste avant la période du "pont de l’inmaculée", l’une des fêtes les plus importantes d’Espagne, soulignant que le gouvernement ne pouvait ignorer les réactions sociales suite à de telles annonces...

Philippe MEONI - En direct de Zaragoza, Espagne

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