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L’an passé Vivendi a "aidé" le FSE aujourd’hui Microsoft "aide" la FSU...

Publie le mardi 30 novembre 2004 par Open-Publishing
6 commentaires


La chute en l’enfer de la gauche "sociale" française ? (NdlR)

de Attac Ile-de-France Education

Bonjour à tous,

Nous nous battons depuis de nombreuses années contre les interventions des entreprises
dans les écoles (publicité, commerce, idéologie) contraires à la neutralité scolaire.
Nous avons dénoncé de nombreux agissements notamment celui du Ministère de l’EN
qui affichait une publicité pour la firme Morgan sur son site et dans les lieux
publics dans le cadre d’une campagne scolaire dite pédagogique (qui s’est révélée
inefficace sauf peut-être pour les profits de Morgan).

Nous nous interrogions alors fort logiquement et légitimement sur la volonté du
Ministère (tant sous la gauche d’alors qu’actuellement sous la droite) de vouloir
faire cesser les agissements publicitaires, commerciaux et idéologiques de ces
entreprises dans les écoles.

Aujourd’hui notre interrogation et notre surprise sont encore plus grandes et notre dépit très profond. Notamment en regard de la publicité pour Microsoft en dos de couverture dans le n°99 de novembre 2004 du magazine « Pour », mensuel de la FSU.

Il ne s’agit pas d’une publicité pour un simple logiciel mais pour un « développement », une publicité largement teintée de privatisation de l’enseignement !!!

Cette publicité est inacceptable :

La photo d’une classe de cinq jeunes élèves (collège) aux origines diverses debout dans un parc très arboré et face à une enseignante debout devant le mur d’une belle bâtisse en pierre de taille. Tout ce joli monde tient un bloc-note dans les mains. Sur chacun des élèves sont dessinés au feutre blanc des accessoires reflétant divers activités peintre avec le béret de Léonard de Vinci, sportif olympique médaillé, plongeuse sous-marine, musicien avec un saxophone, et cosmonaute.

Voilà pour le graphisme qui fleure bon les projets pédagogiques et les itinéraires de découverte en plein air.

Le texte maintenant, et là il est impossible de se tromper tellement c’est explicite :

En haut à droite en gros caractères :

« On imagine de grandes choses pour eux ».
suivit en caractère normaux de :

« Les enfants portent en eux tant de promesses qu’ils pourront devenir, un jour, ce qu’ils imaginent déjà. Ce sont ces rêves qui nous inspirent pour développer des logiciels qui facilitent l’_expression de tous les potentiels »

Qui est ce "on" ? et qui est ce "nous" ? rien d’autre que Microsoft dont l’adresse d’un site dédié apparaît.

Vous observerez par ailleurs la subtilité du mot « enfants » en lieu et place du mot « élèves » pourtant plus approprié dans ce contexte mais contraire au Code de bonne conduite qui a rendu, comme on le voit, si facile le contournement du principe de neutralité scolaire !

Et quel potentiel s’agit-il de développer ? Celui des enseignants comme en témoignage le slogan (protégé par des droits d’exploitation par le sigle « TM ») figurant en bas à droite :

« Votre potentiel, notre passion - MICROSOFT »

Voilà notre surprise.

Microsoft a passé un contrat scandaleux avec le Ministère de l’EN dans le cadre d’équipements des classes en logiciels. Des contrats comme sait en faire Microsoft afin de s’assurer l’exclusivité du "marché" que cette société a elle même créé au sein des écoles avec la bénédiction du MEN. De nombreux enseignants ont vu cela d’un très mauvais œil et certains, courageusement, refusent d’utiliser ces outils au risque d’être mal vus par leur hiérarchie...

La FSU est « Pour » comme l’indique le titre de son magazine ?
Selon la FSU, la multinationale de Bill Gates, Microsoft, est à même de « développer le potentiel des enseignants » ...

... et à quoi sert Éducation Nationale ?!

 Nous nous demandions pourquoi le SNES-FSU ne soutient toujours pas l’action d’Attac contre le « Code bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire ».

 Nous nous demandions pourquoi le SNES-FSU persiste toujours à trouver ce texte très efficace alors que c’est ce même texte qui a fait dire au Ministère de l’EN que le jeu du CIC, « les Masters de l’économie », pouvait avoir lieu dans les écoles puisqu’il ne contrevenait pas à la neutralité commerciale nouvellement édictée par ce « Code de bonne conduite ».

 Nous nous le demandons d’autant plus aujourd’hui que le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise a déclaré ce jeu-concours illégal et condamné le Lycée Auguste Blanqui de St-Ouen (93) pour avoir autorisé ce jeu-concours en contravention avec la neutralité scolaire en s’appuyant sur cette notion précisée par les circulaires qui ont précédé le « Code de bonne conduite » et en écartant soigneusement la notion de « neutralité commerciale de l’école » formulée par ce dernier.

 Nous nous interrogeons également sur l’absence de publicité que le SNES-FSU aurait dû pourtant faire autour de ce procès très important gagné par un enseignant de philosophie courageux, Gilbert Molinier, après quatre ans de procédure.

 Nous nous interrogeons enfin sur cette persistance à ignorer les faits on ne peut plus clairs à charge contre le « Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire ».

Nous souhaitons vivement avoir des réponses sur tous ces points de la part des responsables de ce syndicat.

Dans cette attente,
Cordialement
Le Collectif Attac Ile-de-France Education

Messages

  • La FSU n’a pas non plus réagi avec une grande détermination face à la mesure de suppression de gratuité de 900 000 enseignants et des artistes au 1er septembre.

    Si le SNUIPP a lancé une pétition, au texte d’ailleurs ambigu, le SNES n’a pas réagi et refuse de répondre, alors que des centaines d’enseignants ont demandé une riposte syndicale.

    Ce qui peut intéresser ATTAC est la suite :

    Le Louvre vient d’accorder la gratuité aux 130 000 salariés de la mutinationale TOTAL.

    Une prof, qui vient de déchirer sa carte du SNES...

    • Bien sur, bien sur. Vous pourriez peut etre lire la revue du SNES où on y parle abondamment des logiciels libres, il y a meme une association pour cela.

      Bien sur la logique d’ATTAC est la meme que celle des gauchistes demain on rasera gratis

      André Massol
      mel amcmassol@wanadoo.fr

    • ATTAC "gauchiste" ???

      Ca va beaucoup plaire à Nikonoff, qui vilipende les "gauchistes", et à George qui répète à l’envi qu’elle n’est pas revolutionnaire !

      C’est plutôt la pugnacité anti-capitaliste qui manquerait à ATTAC, qui préfère combattre le "néolibéralisme"...même si ce texte d’ATTAC a le mérite de mettre au clair les pratiques peu ragoûtantes de la FSU.

      Rémi

    • Au lieu de venir nous parler des "logiciels libres" (sic), pourquoi notre ami André ne nous répond-t-il pas ?

      Pourquoi le SNES défend-il aussi peu les personnels ?

      Pendant des décennies le Louvre a permis aux enseignants d’entrer gratuitement au musée.
      Il y avait pour cela des raisons qui ne relevaient pas de la gestion d’épicerie thatchérienne, mais de la nécessité d’avoir les enseignants les plus cultivés possibles.

    • Bonjour,

      Si la revue du SNES parlait jusque là abondamment (et de façon très claire et précise) des logiciels libres, on peut se poser la question de sa nouvelle position au vu de la double page consacrée à l’utilisation en classe de Powerpoint (de la suite bureatique MSOffice) et Frontpage (pour faire des pages web, lui aussi un logiciel propriétaire) dans son dernier numéro. Les "alternatives" libres sont à peine évoquées alors qu’elles sont au moins aussi bonnes. La question qui se pose maintenant est de savoir si la "liberté logicielle" est soluble dans la publicité de Microsoft...

  • En effet, on se pose des questions, hors et parmi les adhérents du SNES puisque l’US mag a fait paraître une pub pour MIcrosoft et cet article à la gloire des outils de cette société . Le prochain n° de l’US (l’Université syndicaliste, bulletin du SNES) devrait publier un encart explicatif sur ce qu’on doit bien appeler un dérapage grave qui peut entacher la confiance dans la philosophie même d’un syndicat. Nous, enseignants conscients, nous voulons une réponse.