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Silvio Berlusconi vainqueur au Sénat, attend le vote des députés

Publie le mardi 14 décembre 2010 par Open-Publishing
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par James Mackenzie

ROME (Reuters) - Silvio Berlusconi a franchi mardi au Sénat le premier obstacle à son maintien au pouvoir en Italie mais un vote plus serré est attendu à la mi-journée à la Chambre des députés sur une motion de censure déposée par l’opposition.

La majorité confortable dont dispose Berlusconi à la chambre haute ne laissait aucun doute sur l’issue d’un vote de confiance demandé par le gouvernement lui-même. Il a obtenu la confiance des sénateurs par 162 voix contre 135.

Une poignée de députés va maintenant décider du sort du président du Conseil italien. Si la censure est votée, il devra démissionner et le président Giorgio Napolitano devra soit confier la formation d’un nouveau gouvernement à une nouvelle personnalité - ou à Berlusconi lui-même -, soit convoquer des élections législatives anticipées.

En revanche, dans le cas contraire, "Il Cavaliere" confirmera qu’il reste, à 74 ans, d’une résistance à toute épreuve.

Le suspense devrait être levé vers 13h30.

Prié de dire s’il pensait gagner à la chambre basse, Berlusconi a répondu mardi aux journalistes : "Oui, je pense que oui."

La police a bloqué les accès au centre de Rome dans la matinée pour détourner d’éventuelles manifestations, notamment d’étudiants.

Par le passé, Berlusconi a su déjouer les pronostics et renverser des situations compromises pour remporter trois législatives depuis sa première victoire, en 1994.

Mais au terme d’une année marquée par des soupçons persistants de corruption et de conflits d’intérêts, des scandales de moeurs et un divorce politique spectaculaire avec son ex-allié Gianfranco Fini, il n’est plus assuré d’une majorité automatique au Parlement.

La motion de censure à la Chambre des députés a été déposée par la gauche et les députés qui ont suivi Fini dans sa défection.

Président de la Chambre des députés, Fini a créé sa propre formation politique, Futur et liberté pour l’Italie (FLI), en entraînant dans son sillage une quarantaine de parlementaires.

Avec 630 députés, Berlusconi doit en théorie obtenir la confiance de 316 élus. Dans les faits, le seuil pourrait être réduit du fait d’abstentions ou d’absences de députés au moment du vote. Certains observateurs estiment que la balance pourrait pencher d’un côté ou de l’autre à une ou deux voix près.

"L’impression est que, malgré tout, Berlusconi semble en position de sortir vainqueur du vote, certes avec une courte majorité. La question demeure de savoir ce qu’il souhaite faire de ce vote", écrit Stefano Folli, l’un des éditorialistes les plus respectés d’Italie, dans le quotidien des milieux d’affaires, Il Sole 24 Ore.

LE SPECTRE DE LA CRISE POUR ÉVITER LA CHUTE

Le chef du gouvernement en a appelé lundi à la responsabilité des parlementaires italiens, les prévenant qu’ils mettraient la stabilité du pays en péril s’ils faisaient chuter son gouvernement en pleine crise des dettes souveraines dans la zone euro. La dette italienne représente 120% de son PIB, l’un des taux les plus élevés au monde.

Il a aussi tendu la main aux transfuges de Fini et aux élus du centre en promettant d’ouvrir son gouvernement à une large coalition modérée.

Cette offre fait suite à des semaines d’une intense campagne de lobbying menée par le camp Berlusconi auprès de députés jugés indécis, centristes ou alliés à Gianfranco Fini, pour les convaincre de ne pas faire chuter le gouvernement.

Même s’il en sort vainqueur, certains se demandent quelle sera la marge de manoeuvre du président du Conseil après ce double vote parlementaire.

"Quel que soit le résultat d’un vote que vous avez acheté, une chose est claire : vous n’avez pas la majorité politique pour gouverner", a lancé mardi à Berlusconi l’ancien magistrat Antonio di Pietro, du Parti des Valeurs, dans l’enceinte du Parlement.

Pour Roberto Maroni, ministre de l’Intérieur et membre de la Ligue du Nord, "soit les conditions sont réunies pour poursuivre l’action gouvernementale avec une majorité solide, soit il est préférable d’aller à des élections".

Henri-Pierre André, Bertrand Boucey et Clément Guillou pour le service français

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE6BD09Q20101214?pageNumber=3&virtualBrandChannel=0

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