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Contre la hausse des tarifs de l’eau à Amiens-Métropole

Publie le samedi 18 décembre 2010 par Open-Publishing

Il est très difficile de savoir exactement le prix de l’eau et la façon dont il est déterminé. La plupart des sondages montrent que les usagers se plaignent de cet état de fait. Il y a indéniablement une opacité au sujet des tarifs de l’eau.
Au passage je tiens à signaler qu’il y a très probablement une erreur, je l’espère en tout cas, dans le prix qui nous est donné pour la redevance annuelle de l’assainissement non collectif qui serait de 0,28 plutôt que de 28 euros par m3.

Je vais tenter ici de faire l’analyse du prix de l’eau et, à partir de cette analyse, faire des propositions.

Depuis les années 1990 le prix de l’eau ne fait qu’augmenter, ce qui conduit les usagers à se poser des questions sur son prix.
1° remarque, tout cela est bien difficile à comprendre. Il y avait 6 tarifs qui se cumulent, depuis 2010, il y en a 7. Et cet argent va à des organismes différents sans compter les délégataires privés.
2° remarque, le traitement de l’eau, sa purification revient plus cher que l’eau elle-même.

Ensuite si on prend tarif par tarif, tout augmente. Il ne s’agit pas seulement de savoir d’une année sur l’autre où tout paraît négligeable mais aussi entre 2008, année où nous avons été élus (l’année de référence donc) et l’année 2011 dont il est question aujourd’hui.
Le tarif du m3 d’eau non traitée augmente et passe de 0,76 euros à 0,77. Cela fait peu au premier abord, 1,36 % sur un an mais cela représente 2,7 % entre 2008 et 2011.
La part fixe, l’abonnement donc, augmente de 1 % entre 2010 et 2011 mais il augmente de 13,5 % entre 2008 et 2011. L’abonnement, c’est justement là-dessus que l’usager n’a aucune prise. Il peut éventuellement économiser l’eau en limitant sa consommation mais il ne peut intervenir sur l’abonnement. Cela s’appelle une rente. Personne ne peut résilier son abonnement à l’eau. L’usager est captif et ne peut rien faire. En face les organismes peuvent toucher cette rente sans rien faire. Le système encourage l’immobilisme.
La part de l’assainissement augmente de 1 % entre 2010 et 2011 mais elle augmente de 9,7 % entre 2008 et 2011.
Cette part ne va pas cesser de croître à l’avenir. L’agence nationale de sécurité sanitaire des aliments a constaté que chaque personne absorbe par jour 3 fois plus d’arsenic que la dose virtuellement sûre. Et 30 % de cette arsenic ingéré vient de l’eau. Cet arsenic vient des fongicides, insecticides dont il est un des composants (canard enchaîné du 8 décembre 2010)
C’est une course sans fin. Plus on pollue, plus on doit traiter l’eau et plus cela va revenir cher à l’usager.
Globalement la facture augmente de 1,7 % entre 2010 et 2011 mais la hausse est de 7,23 % entre 2008 et 2011. Alors que 64 % des Français n’ont eu aucune augmentation de salaire depuis 3 ans.

Comment peut-on éviter l’augmentation que l’on nous propose aujourd’hui ?

1)Appliquer le principe du pollueur-payeur. Ceux qui polluent le plus ne sont pas les ménages. Ce sont les industriels et les agriculteurs. En plus ce sont eux qui utilisent l’eau et dans des quantités si grandes qu’elles ne sont pas comparables à celles des ménages. Ceux qui polluent le moins et qui consomment le moins la ressource paient de manière inversement proportionnelle le traitement et la consommation de l’eau. C’est une injustice.

2)Réduire de manière drastique les fuites d’eau. Il serait bon d’avoir un rapport officiel sur l’état du réseau. Lors du conseil d’amiens métropole de juin dernier, nous avons eu un échange à ce sujet. Les chiffres évoquaient 30 % de perte d’eau. On m’a répondu que l’on était plutôt entre 20 et 22 %. J’ai proposé que l’on fasse des embauches pour réparer et surveiller le réseau. Vous m’avez répondu, monsieur le président, que cela allait alourdir la facture de l’usager. Or, que fait-on dans le cas présent ? On augmente les tarifs sans pour autant vouloir régler ce problème des fuites d’eau. Au bout du compte qui paie les pertes en eau ? C’est bien l’usager qui paie les équipements de captage et leur entretien. Donc c’est lui qui paie une partie des pertes. Le reste est gâché gratuitement, c’est absurde...

3)Aujourd’hui, le tarif de l’eau est dégressif. Plus on consomme, moins le prix de l’eau est élevé. C’est un principe qui vient du XIX° siècle. On voulait encourager l’usager à utiliser l’eau des nouveaux réseaux de distribution plutôt que d’utiliser celle des rivières. On commençait aussi à transformer l’eau en une marchandise comme les autres au lieu de la considérer comme un bien commun de l’humanité.
On pourrait inverser cette logique. Une révolution au sens propre du terme. Au lieu de pratiquer un tarif dégressif, on pourrait pratiquer un tarif progressif. Ainsi, comme l’eau est une ressource vitale, comme l’air, on pourrait faire un tarif très faible pour les 40 premiers m3 d’eau. Ensuite, au-delà, de 1500 m3 on pourrait fortement augmenter les tarifs. Cela compensera une partie des baisses de tarifs mais cela encouragera les plus gros consommateurs à limiter leur usage. Il n’est pas normal qu’une entreprise paie l’eau moins cher qu’un particulier juste parce qu’elle consomme énormément. Cela encourage le gaspillage.
Donc la coupe est pleine. Nous votons contre les augmentations de tarifs proposées aujourd’hui.

CONTRE 2 : M.-H LOEW et C. MAISSE

Pour voir les graphiques illustrant le propos et le blog :http://cedric.maisse.over-blog.fr/a...

INTERVENTION QUE GILLES DEMAILLY A INTERROMPUE. IL NE RESPECTE PAS LES USAGES INDISPENSABLES DE LA DÉMOCRATIE. ON RESPECTE ET ON ECOUTE LA PAROLE DE L’AUTRE MÊME SI CELA NE FAIT PAS PLAISIR. ET APRÈS, ON PEUT RÉPONDRE. GILLES DEMAILLY NE RESPECTE PAS MON TRAVAIL TOUT CELA PARCE QU’IL EST PRESSÉ QUE LE CONSEIL SE FINISSE. CE N’EST PAS CORRECT, NI DEMOCRATIQUE...LE BUT EST DE ME RENDRE INAUDIBLE ET INCOHÉRENT. CETTE ATTITUDE EST INADMISSIBLE D’AUTANT PLUS QUE C’EST UNE TENTATIVE D’INTIMIDATION...