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Aurore Martin, militante de Batasuna a pris le maquis

Publie le mardi 21 décembre 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Nous ne sommes pas dans les années 40 et l’ époque noire et brune de la collaboration. Pourtant une jeune Française Basque, Aurore Martin est obligée de se cacher pour ne pas être livrée à un gouvernement étranger. Aurore l’a annoncé dans la presse : elle va se cacher comme avant elle les résistants au nazisme avaient du le faire dans la France occupée.

Nous sommes dans un pays ou en théorie le droit à l’expression de ses idées politiques sont garantis par la constitution.

Nous sommes dans un pays pris en otage par une clique de plus en plus fascisante, de plus en plus décidée à faire taire toute opposition, de plus en plus déterminée à criminaliser ceux et celles qui osent exprimer leurs convictions politiques.

Nous sommes dans un pays qui a vassalisé à ce point la justice qu’elle est devenue la courroie de transmission du pouvoir dont elle applique avec zèle les décisions politiques.

Nous sommes dans une Europe faite pour les puissants contre les citoyens. Une Europe de la finance qui ne reculera devant aucuns moyens même les plus dégueulasses pour faire taire toute opposition politique.

En cette année 2010 finissante la clique Sarkozy à décidé de livrer au gouvernement Espagnol une jeune Française, une militante politique membre d’un parti - Batasuna - tout ce qu’il y a de plus légal. Elle milite pour l’autodétermination du peuple Basque. C’est légal parfaitement légal... Du moins ça l’ était jusqu’à ce que le gouvernement ne décide que c’est un crime.

Nous ne sommes pas l’ époque de l’occupation, mais une jeune femme est obligée de se cacher pour se protéger et défendre ses convictions politiques. « Je n’ai pas l’intention de me soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l’exécution de mon mandat d’arrêt européen (...). Je n’ai pas d’autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique au sein de Batasuna. J’ai donc décidé d’arrêter mon contrôle judiciaire et de ne plus me montrer publiquement » a déclaré celle qui devient un symbole en devenant la première personne à prendre le maquis dans une France de plus en plus rance.

Aurore Martin est la première, sûrement pas la dernière de ceux et celles qui devront passer à la clandestinité dans un pays qui a décidé de tuer toute contestation qu’elle soit syndicale ou politique. Le capitalisme est malade et Sarkozy est près à sacrifier quelques manants au dieu marché. Et tant pis si il y a du sang et des larmes. Tant pis si pour satisfaire son dieu païen il piétine les valeurs de la France qu’il ne connait d’ailleurs pas.

2011 arrive, une jeune femme se bat au pays Basque pour sa liberté... Hortefeux le multi récidiviste deux fois condamné en 2010 est ministre de l’intérieur. Circulez y rien à voir !

Carland

Messages

  • Plusieurs articles ont été publiés sur BC concernant Aurore Martin.
    Pourtant sur un site comme BC, ils semblent n’avoir suscité aucune réaction !

    Pourtant le cas "Aurore Martin" dépasse largement les limites du problème basque.

    C’est un basculement très important : désormais, non seulement on peut extrader un(e) ressortissant(e) français à qui rien ne peut être reproché sur le territoire français mais on peut le faire même si ce qui lui est reproché dans un autre pays européen n’est pas répréhensible au regard des lois françaises, même s’il y a risque d’une peine très lourde (12 ans) devant une juridiction d’exception

    Les autorités espagnoles lui reprochent sa participation à des conférences de presse, un article paru dans le quotidien basque Gara et d’avoir été un temps salariée du Parti communiste des Terres basques. Parti depuis mis aussi hors-la-loi ; ce qui n’était pas le cas dans la période où Aurore Martin en était la salariée.

    La LDH, FIDH et AEDH ont fortement protesté et dénoncent ce qu’elles considèrent comme « une entente entre Etats pour museler des opposants politiques ».

    http://www.ldh-france.org/Aurore-Ma...

    Il est temps d’ouvrir les yeux !

  • AURORE MARTIN FAIT PARVENIR AU JPB UN COURRIER DANS LEQUEL ELLE EXPLIQUE LES RAISONS QUI L’ONT POUSSEE A SE CACHER

    Le coup de massue est tombé !

    Me voilà amenée à vous écrire une lettre d’un genre particulier.
    Je m’adresse à vous tous aujourd’hui pour vous exprimer toute mon indignation, mon inquiétude, ma peur, mais aussi toute ma détermination et ma volonté de me battre.

    Il est l’heure de défendre nos droits civils et politiques avec force, ce précédent ne laisse rien présager de bon.

    L’inacceptable est-il acceptable ? Bien sur que non ! Cependant l’histoire du Pays Basque nous a souvent démontré que l’inacceptable était possible : les extraditions, les multiples mandats d’arrêt européens délivrés à des dizaines de militants politiques (Segi, Askatasuna, Udalbiltza…), l’existence des législations et tribunaux d’exceptions à Paris et Madrid, la pratique de la torture dans les commissariats et casernes espagnoles, les partis politiques interdits, deux quotidiens fermés et ses journalistes torturés et incarcérés, les arrestations massives, la disparition et la mort de Jon Anza… Tout cela existe, cette répression est normalisée, c’est le lot quotidien du Pays Basque, des Basques. Cela est possible car les principales formations politiques en France et en Espagne, avec la complicité de leurs relais locaux, le permettent, le défendent et pour certains le laissent faire par leur silence coupable. Il est temps de prendre vos responsabilités !

    Je n’ai pas été surprise par le verdict de la Cour de Cassation. Nous le savions depuis longtemps, dans les affaires basques, les justices espagnole et française sont là pour appliquer des décisions politiques. Depuis mon incarcération à Seysse, les dés étaient jetés, le reste n’était que de la mise en scène, une belle mascarade. Tout cela pour arriver à leur fin, l’illégalisation de fait de Batasuna par l’Etat français, de toute la gauche abertzale, et plus s’ils le jugent nécessaire. Une illégalisation sournoise menée main dans la main avec l’Espagne.

    Une preuve de plus que l’Etat français est un acteur majeur et direct du conflit politique basque. En acceptant ce MAE, Paris ne fait que renforcer ses choix politiques : la répression et la négation du Pays Basque ; une négation qui est à l’origine de ce conflit. Il n’y aura pas de solution juste donc définitive tant que la France ne reconnaîtra pas l’existence politique du Pays Basque nord.

    Ce nouveau saut répressif a lieu au moment où la gauche abertzale multiplie ses efforts en faveur d’un processus démocratique de résolution de ce conflit. Mon Mandat d’Arrêt Européen et le maintien dans l’illégalité de la gauche abertzale sont des obstacles à sa mise en place. Tous les acteurs du conflit doivent pouvoir participer à ce processus en toute normalité ; dans ce sens, la gauche abertzale doit être légalisée sur l’ensemble du Pays Basque et toutes les poursuites judiciaires à son encontre stoppées.

    Malgré cette répression, ces provocations, Batasuna réaffirme son engagement en faveur de ce processus démocratique. Dans ce sens, nous mettrons tout en œuvre pour qu’il puisse aller jusqu’à son terme.

    Je n’ai pas l’intention de me soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l’exécution de mon Mandat d’Arrêt Européen. Depuis quelques jours, ma vie a quelque peu changé. En effet, mon activité politique est interdite en France, en Espagne et en Pays Basque. Je n’ai pas d’autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique au sein de Batasuna. J’ai donc décidé d’arrêter mon contrôle judiciaire et de ne plus me montrer publiquement. Je suis en Pays Basque, parmi vous, grâce à vous, grâce aux nombreux amis et soutiens qui m’ont accueillie et ouvert leurs portes. En Pays Basque, il y a une valeur qu’on ne nous enlèvera jamais, c’est celle de la solidarité.

    Merci à tous, proches, amis, militants, élus… pour tout le travail accompli. Sans vous tous, cela ne serait pas possible. Continuons ce travail, rassemblons-nous, créons entre tous un rempart contre la répression, créons les conditions de la résolution de ce conflit, créons les conditions de la reconnaissance politique du Pays Basque nord.

    Pour terminer cette lettre je vous demande d’avoir une pensée pour les militants incarcérés ou réfugiés, et leurs familles, qui, comme moi, vont passer les fêtes de fin d’année loin de leurs proches. "