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AREVA doit demeurer une entreprise publique

Publie le vendredi 3 décembre 2004 par Open-Publishing

La création d’AREVA sous le gouvernement Jospin, était censée garantir une propriété publique majoritaire de l’entreprise. Les annonces récentes du ministère de l’Economie et de la direction d’AREVA, tournent le dos à ce principe.

En prévoyant une cession de 35 à 40 % des parts du CEA et une augmentation du capital, ouverte aux salariés du groupe à l’échelle mondiale, le seuil de 51 % de propriété publique ne sera pas tenu Il n’y a pas aujourd’hui de projets industriels qui nécessiteraient une introduction d’une partie quelconque du capital en Bourse. En effet, tous les projets d’investissements d’AREVA sont couverts par ses fonds propres et sa capacité d’autofinancement au fur et à mesure de leur réalisation.

C’est le cas de l’usine d’enrichissement du Tricastin. Il n’est pas prévu d’autres investissements industriels lourds nécessitant instantanément d’importantes liquidités : EPR est financé par les clients finlandais et français, la perspective de vente d’autres tranches pré-financées à la Chine notamment, n’exige pas un financement immédiat. AREVA ne fait, par ailleurs, aucune annonce concernant le développement ou le renforcement de ses autres activités tant dans la transmission et la distribution (AREVA T & D) que pour la connectique (FCI).

La privatisation annoncée relève donc avant tout d’une vision libérale et de l’incapacité de l’État à honorer ses obligations. Initialement prévue comme mode de financement des démantèlements des installations du CEA (agissant sous le contrôle de l’Etat), la réservation de 15 % du capital d’AREVA cessible à cette fin est la seule logique apparente, mais contestable, du projet gouvernemental. A défaut d’une politique fiscale, conduisant à doter le CEA des moyens de ses charges et missions, le gouvernement a choisi en l’amplifiant, par son annonce récente, le dépeçage de la propriété industrielle publique au prix de risques incalculables.

Placer le nucléaire sous le contrôle dominant des marchés financiers, conduit à une dégradation des conditions de travail et de sûreté-sécurité dans les installations du cycle nucléaire d’AREVA. Cela va accroître le dumping social à l’œuvre, menacer l’acceptabilité sociale et environnementale du nucléaire du fait des risques induits. Ce pilotage par la Bourse, met à bas le concept de responsabilité sociale de l’entreprise et son engagement de développement durable. Déjà les critères de gestion dictés par la seule rentabilité immédiate qui s’appliquent trop souvent dans les secteurs d’AREVA, se traduisent par la délocalisation d’activités, des suppressions d’emplois, des politiques salariales atones, la liquidation des activités, entreprises ou établissements jugés les moins rentables. La Cgt combat et refuse cette logique capitalistique qui conduit à la destruction.

La Cgt se prononce contre la privatisation et plaide au contraire pour une maîtrise publique et citoyenne de la politique énergétique et des industries qui y concourent au travers d’un renforcement du pôle public énergétique.

La Cgt a décidé de rencontrer les pouvoirs publics, de s’adresser aux salariés et aux citoyens de notre pays. L’indépendance énergétique de la France, et au delà de l’Europe même, la dimension stratégique d’AREVA, les enjeux sociaux et de sûreté l’imposent.

http://www.cgt.fr/internet/html/lire/?id_doc=1987