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Les cantonales, répétition générale avant 2012

Publie le jeudi 13 janvier 2011 par Open-Publishing
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Par Jean-Baptiste Garat, Nicolas Barotte

INFOGRAPHIE - La gauche sait qu’elle devra gagner la bataille de la participation sur les intercommunalités.

Dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2012,les cantonales des 20 et 27 mars 2011, qui verront le renouvellement de la moitié des élus départementaux, auront valeur de galop d’essai pour les formations politiques. Le PS ne s’y trompe pas : « C’est le début d’une séquence électorale qui nous amène à l’élection présidentielle, estime le secrétaire national aux élections, Christophe Borgel. Il ne faut pas rater ce premier rendez-vous. »

Pour le réussir, la gauche sait qu’elle devra, plus encore que l’UMP, gagner la bataille de la participation, alors même que les cantonales sont découplées de toute autre élection. Une voie possible est de tenter de nationaliser le scrutin. « Les cantonales sont les élections locales par excellence. Mais la part nationale dans la campagne devrait plutôt jouer en notre faveur. Les électeurs qui se déplaceront pour voter ne devraient pas être très favorables à Nicolas Sarkozy », pronostique Borgel. « Nous allons mobiliser les Français, qu’ils votent ou pas, en menant campagne jusque dans les cantons non renouvelables », promet la présidente du conseil général de la Haute-Vienne, Marie-Françoise Pérol-Dumont.

Deux nouvelles présidences semblent à la portée de la gauche. L’Aveyron, où la droite n’a que deux sièges d’avance, et la Côte-d’Or, où le patron des députés Nouveau Centre, François Sauvadet, ne dispose que d’une voix de majorité. Dans les Pyrénées-Atlantiques et le Jura, la présidence n’est à droite qu’au profit du doyen d’âge. Le Rhône (avec 1 siège de majorité pour la droite), la Loire, l’Aveyron, la Vienne et les Hautes-Alpes (2 sièges), la Charente-Maritime (3 sièges) pourraient également tomber dans l’escarcelle de la gauche. En cas de vague rose, la Sarthe, département de François Fillon, pourrait également basculer.

Espoirs de l’UMP

Autant de victoires qui renforceraient l’emprise des socialistes et de leurs alliés sur les départements. Déjà à la tête de 58 des 100 départements, la gauche peut espérer « passer la barre des 60 », selon le président de l’Association des départements de France, le socialiste Claudy Lebreton.

À l’UMP, à l’inverse, on s’attend à des « résultats équilibrés », selon l’expression d’Alain Marleix. « Équilibrés », mais pas sans espoirs de conquête. Le secrétaire national aux élections au sein du parti majoritaire estime que deux départements en particulier sont « à portée de la droite et du centre » : le Val-d’Oise, où la gauche est minoritaire depuis une partielle en 2009, est une cible de choix. Pour le président PS du conseil général, Didier Arnal, la partie sera d’autant plus difficile que 12 des 19 cantons en jeu en 2011 sont détenus par la gauche. Autre espoir avoué pour l’UMP : la Seine-et-Marne, où la majorité du président socialiste, Vincent Eblé, est de 23 sièges, contre 20 à la droite. « Trois cantons au moins sont prenables », assure un élu UMP local. La droite lorgne aussi une poignée de départements où la majorité de gauche est serrée : la Corrèze et l’Allier (1 siège de majorité), l’Ain et les Deux-Sèvres (3 sièges), le Vaucluse (4 sièges), les Pyrénées-Orientales (5 sièges). Et la gauche est nerveuse dans la Somme, malgré ses quatre sièges d’avance.

L’UMP a fait le choix de partir tôt. Au 1er octobre, le parti avait bouclé 85 % de ses investitures, alors que le PS et ses alliés entament seulement leurs tractations au niveau local. « Nous travaillons département par département dans une logique de rassemblement », explique Christophe Borgel. Une nouvelle fois, c’est avec les Verts que les négociations sont les plus âpres : ils réclament un siège au minimum par département. Mais, rue de Solferino, on ne désespère pas de ces alliés : « L’enjeu pour les Verts est d’acquérir une culture majoritaire et de gouvernement, explique un cadre socialiste. Il ne suffit pas d’avoir un quant à soi. Il faut savoir convaincre. »

Ces élections seront observées de près dans les états-majors. Parce qu’elles seront la dernière confrontation avec les urnes avant la présidentielle. Mais aussi parce qu’elles conditionnent le résultat des sénatoriales de septembre 2011. Les conseillers généraux ne représentent que 2,6 % du corps électoral des sénateurs, bien loin des grands électeurs délégués par les communes qui en représentent 95 %. « Mais si la gauche devait encore confirmer son emprise sur les départements, beaucoup d’élus municipaux, qui nous sont plutôt favorables d’habitude, pourraient réviser leur position, s’alarme un sénateur UMP. Travailler pendant des années avec une intercommunalité, un conseil général et un conseil régional de gauche en ferait réfléchir plus d’un. » La gauche a besoin d’emporter 21 sièges au Sénat pour espérer en prendre la présidence .

http://www.lefigaro.fr/politique/2010/10/14/01002-20101014ARTFIG00758-les-cantonales-repetition-generale-avant-2012.php

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