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Constitution de l’UE : la droite souhaite vivement un oui du PS

Publie le dimanche 5 décembre 2004 par Open-Publishing


La droite souhaite vivement un oui socialiste au traité constitutionnel européen, même si certains dans ses rangs ne seraient pas fâchés d’un affaiblissement du principal parti d’opposition dans ce débat crucial.

Si l’on excepte les souverainistes, UMP comme UDF, quasi unanimes, prévoient que le oui sortira des urnes socialistes le 1er décembre et en tout état de cause, l’espèrent.

"Tous les Européens y ont intérêt", dit le secrétaire d’Etat Laurent Hénart (UMP). "Expliquer les bienfaits d’une constitution européenne est un travail pédagogique assez compliqué pour qu’on y ajoute pas un affrontement gauche-droite".

Un non du PS serait "un très mauvais coup pour l’Europe", pour le ministre UMP Renaud Dutreil.

"Je ne peux imaginer que la France, pays fondateur, remette en cause la construction de l’union", résume le député UMP Claude Goasguen.

"Si la constitution était rejetée par un vote français, ce serait une remise en cause de l’Europe que nous souhaitons construire", note la députée européenne UDF Marielle de Sarnez, qui espère non seulement un oui PS, mais "un bon score" de ce oui.

Car un refus du parti de François Hollande hypothèquerait le référendum national promis par le président de la République.

Officiellement, l’enjeu du 1er décembre est évoqué avec de longues pincettes. "Délicat de commenter" cette opération d’un parti politique, dit le porte-parole gouvernemental Jean-François Copé.

A l’Elysée, on glisse sobrement qu’il n’est pas question "d’interférer dans une procédure qu’on respecte, mais qui est totalement interne" au PS.

Ses résultats seront pourtant scrutés à la loupe. D’abord parce que Chirac "joue très gros dans cette affaire : pas moins que son image dans l’histoire", tranche un UMP.

"Celui qui porterait la responsabilité serait celui qui a appelé au vote, le chef de l’Etat", renchérit Benoist Apparu, responsable fédéral UMP de la Marne, proche de Xavier Darcos.

"Ce serait une claque gigantesque pour lui, tant au niveau international qu’intérieur", dit Bernard Lehideux, député européen UDF, relevant que "la France a été éduquée, avec de Gaulle, dans l’idée que les référendums engagent. Impensable que celui sur l’Europe puisse être négatif et qu’on passe ensuite tranquillement à autre chose...".

"Pour nous, ce débat est un enjeu européen. Au PS, c’est un enjeu de parti", dit Brice Hortefeux, député UMP européen selon qui la "frilosité européenne n’a jamais servi ceux qui la prônent".

Par ailleurs, "le rôle d’un responsable est de conduire ses troupes, pas de trottiner derrière", note ce proche de Nicolas Sarkozy. "C’est ce qu’avait fait Jacques Chirac au moment de Maastricht", en défendant un oui qui était loin de faire l’unanimité au sein de son parti le RPR.

Certains notent cependant qu’un non du PS pourrait servir la droite en bridant les chances de ce parti en 2007. "Ca le ringardiserait, il n’apparaîtrait plus comme pouvant incarner l’avenir", note le sénateur UMP Philippe Dominati.

Mais Laurent Hénart met en garde les "apprentis sorciers" qui miseraient sur un non pour provoquer un éclatement du PS ou une mise à l’écart de ses principaux présidentiables. Il les compare "à ceux qui misaient sur un renforcement du FN pour faire gagner la gauche. Ca donne le 21 avril : la politique du pire ne marche jamais".

Le souverainiste UMP Nicolas Dupont-Aignan est donc bien seul quand il souhaite un non socialiste à même de "décomplexer les électeurs de droite refusant tout bas cette Europe-là".

Et s’il était malgré tout exaucé ? "Le gouvernement mettrait les bouchées doubles pour le oui" au référendum national, conclut M. Copé.

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