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Béthune : L’union locale CGT s’inquiète du sort des usagers SNCF

Publie le jeudi 20 janvier 2011 par Open-Publishing
4 commentaires

L’Union locale CGT soutenait, mardi, la journée d’action des associations d’usagers. Henri Tobo et Ludovic Guyot, de la CGT des cheminots et secrétaire d’exploitation pour la région Nord - Pas-de-Calais, tiennent à revenir sur les problèmes rencontrés dernièrement sur la ligne TER Saint-Pol - Béthune - Lille, dûs notamment aux intempéries.

1 La « gestion à risques » privilégiée.- « Ça ne nous surprend pas, les choses sont récurrentes », entame Henri Tobo, en évoquant les retards et les suppressions de trains sur cette ligne TER Lille - Béthune - Saint-Pol, en particulier dues aux intempéries, dernièrement. « La neige est révélatrice des conséquences qu’il peut y avoir. » La CGT veut dénoncer la « gestion à risques délibérée » que privilégie la SNCF. « Tant que les problèmes ne sont pas arrivés, il n’y a pas de solutions cherchées. Lors d’une soirée sur les services publics au foyer Albert, c’est ce qui avait déjà été pointé du doigt. » Henri Tobo ajoutera : « À l’heure où l’on nous parle de développement durable, on devrait cajoler le transport ferroviaire. » Et ce n’est pas le sentiment qu’il a actuellement. « Il y a contradiction entre la volonté de développer et la situation d’aujourd’hui. » 2 « L’éclatement des responsabilités ».- Pour Ludovic Guyot, agent de circulation à la SNCF de profession, les problèmes rencontrés dernièrement avec les chutes de neige ont plusieurs explications. Notamment l’éclatement des responsabilités. « Dans un passé pas si lointain que ça, les moyens humains étaient tous regroupés. il y avait encore un pôle de remplacement, ainsi qu’une réserve, qui s’occupait par exemple du déblayage.

Aujourd’hui, personne n’est vraiment responsable de cette tâche, donc ça n’est pas fait. Et si un conducteur est malade, personne n’est chargé de le remplacer. » 3 Suppression de postes aux guichets.- Des quatre agents aux guichets en gare de Béthune, il n’en reste plus que deux. « Un plan est en cours, indique Ludovic Guyot. Six postes ont sauté en 2010 et 20 autres doivent l’être en 2011. » Cinq à Lille-Flandres, quatre à Lille-Europe, trois à Dunkerque, un à Douai, ainsi qu’à Arras, Lens et Valenciennes. La boutique SNCF de Noyelles-Godault est par ailleurs fermée.

« L’objectif de la direction est de parvenir à faire passer la part de vente aux guichets de 36 % à 15 % », expliquent les deux hommes.

La pétition intersyndicale qu’ils s’engagent à faire circuler comporte notamment une revendication portant sur ce point précis.

4 « Encouragement à la fraude ».- Moins de guichets ouverts, plus d’attente... « Tout le monde ne possède pas forcément de carte bleue, notamment les jeunes. Or, si les guichets sont saturés, comment font-ils ? Ils montent dans le train sans billet », résume Ludovic Guyot. Lequel évoque les résultats d’une campagne sur la fraude effectuée en 2009 : « La perte nationale est estimée à 200 millions d’euros. Ils espèrent compenser cela avec une baisse de moyens humains ! » 5 Une passerelle qui n’appartient à personne ?- C’est ce qu’en déduisent les deux hommes. Cette passerelle située au-dessus des voies « est devenue la patate chaude que tout le monde se refile », analyse Henri Tobo. « Depuis tout le temps qu’on en parle, rien n’est fait. On veut des choses concrètes aujourd’hui, pas pour demain ou dans plusieurs années ! » •

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Bethune/actualite/Secteur_Bethune/2011/01/20/article_l-union-locale-cgt-s-inquiete-du-sort-de.shtml

Messages

  • Il y a effectivement de quoi s’inquiéter !

    La situation des usagers devient catastrophique, parallèlement à celle faite aux agents SNCF.

    Certains trains sont, de façon récurrente, en retard de plusieurs heures ce qui a pour conséquence de rater les correspondances et foutre une pagaïe monstre sur le réseau.

    Les usagers en supportent les conséquences ainsi que les agents SNCF, sans arrêt surchargés de travail, vu qu’il y a moins de salariés.

    Que dire de tout ce qui est passé au privé ?

    Par exemple le nettoyage des trains est quasiment inexistant, pas d’eau dans les robinets des toilettes, celles-ci pleines à raz bord d’excréments etc.

    La volonté de la direction de la SNCF est claire :

    Laisser pourrir la presque feue SNCF pour la vendre au privé.

    Biensûr, les passagers se plaignent, à juste titre, mais il faudrait un mouvement de ceux-ci conjoint à ceux des salariés.

    Bon voyage !

    Salve 007

  • Que la CGT s’inquiète du sort des voyageurs me semble sain puisqu’elle cherche à défendre les gens qui utilisent la SNCF .

    Mais je crois qu’il faut aller bien au delà et la centrale le peut puisque l’UL fait un compte-rendu précis de la situation à Béthune .

    Au delà donc c’est bien du sort de la SNCF dont il est question et de sa privatisation qui ne peut qu’engendrer des dysfonctionnements dans la machinerie .

    La défense des services publics est la première chose à défendre d’où dépendent tous les autres .

    Chaque entreprise d’état à privatiser subit le même sort , le désinvestissement de l’état , tant en potentiel humain qu’en termes financiers . Lorsqu’on arrive à un certain niveau de pagaille orchestrée on avance que la seule solution passe par la privatisation et la revente des bijoux de famille que la nation a payée au profit d’amis du pouvoir .

    Ce constat s’applique à tous les postes privatisés et à privatiser ,

    Une fois la chose accomplie , on ne fait qu’engranger des profits sans investir dans l’entreprise , puis , quelques 20 ou trente ans plus tard , lorsque tout est bloqué , on re-nationalise , de sorte que c’est l’usager qui remonte l’entreprise avec ses impôts ...

    Vieilles ficelles usées mais toujours inacceptables .

    Nous serions bien inspirés de nous investir plus en aidant les employés pour contrer ces hold-up consécutifs dont on connait par coeur les processus .

    Le vrai rôle des syndicats devrait selon moi d’alerter et de fédérer au sens large . Tout va y passer nous le savons : Sécu , Education nationale , Médecine ...

    Il y a une vraie guerre à mener par l’opposition et la CGT comme SUD ont un rôle à jouer , au delà donc de la défense des usagers qui est un faux problème .

  • Les Français, en votant SARKOSY à la présidentielle, ont clairement fait savoir qu’ ils voulaient moins de service public.
    Les cheminots, des fainéants privilégiés, les postiers pareils, la fonction publique en général, de même. Qu’ils disparaissent...et leurs emplois avec...
    En ce qui concerne les cheminots, dont plusieurs dizaines de millier d’emplois ont disparu ces dernières années, beaucoup de travaux ne sont plus effectués. Moins d’agents derrière les guichets pour satisfaire les usagers, moins de maintenance sur les machines, elles tombent plus souvent en panne (à noter que la maintenance, dans toutes les entreprises, est l’épine dans le pied du patron : pas de rentabilité à court terme), moins de maintenance sur les voies et les installations de signalisation ferroviaires, plus (+) de pannes de signaux et de voies en mauvais état, etc.
    Pour pallier le défaut d’entretien, le fameux PEPY qui passe son temps à s’excuser à la télé nationale sur les retards à répétition et à l’internationale du fait que les trains ont transporté des déportés, ceci pour pouvoir vendre des TGV ALSTOM aux USA, le fameux PEPY disais-je, nommé par SARKOSY à la tête (!) de la SNCF, fait réduire la vitesse des trains sur certaines lignes qui début 2000, pour certaines, ne dépasse pas celle en vigueur au début du siècle dernier.
    Maintenant, il met les collectivités locales (qui payent déjà les rames TER) devant leurs responsabilités. Si elles veulent des trains (Exemple : des TER) qu’elles payent les travaux de remise à niveau, sinon ces lignes ne seront plus exploitées.
    Depuis plusieurs années une nouvelle façon d’entretenir les voies est mise en action : la ligne est fermée à la circulation des trains, pendant plusieurs heures en pleine journée, de façon que des entreprises non formées à la sécurité ferroviaire puissent travailler.Cela se nomme le SPRC.
    Les usagers n’auront qu’à prendre le bus (quasiment 2 fois plus long). Sur ma région (Bx) 990 suppressions de TER pour la première partie de l’année. Les usagers apprennent à reprendre leur voiture pour aller travailler.
    Après tout, si PEPY était là pour nous faire préférer le train nous le saurions...