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Quand il s’agit d’Israël la liberté d’expression fait débat en France

Publie le mercredi 26 janvier 2011 par Open-Publishing
5 commentaires

Une excellente analyse, par Julien Salingue, sur le site Acrimed, de la censure de l’information en France, dès lors que sont en jeux les intérêts de l’état d’Israël et ceux des organisations qui soutiennent sa politique actuelle :

http://www.acrimed.org/article3522.html

Extraits :

L’annulation de la Conférence sur le BDS à ENS n’a été signalée par une dépêche de l’AFP que 5 jours après.
“La dépêche AFP, largement reprise, est un modèle de bricolage et d’approximations journalistiques.
... L’AFP a donc choisi de reprendre, pour présenter l’objet d’une conférence, les termes de son plus farouche détracteur, Richard Prasquier. Etonnant…

...

 Pourquoi ne pas avoir contacté Valérie Pécresse, le rectorat de Paris, BHL et Alain Finkielkraut, qui, d’après le CRIF, seraient intervenus pour faire annuler la conférence ?
 Pourquoi ne pas avoir contacté d’autres « associations juives » que le CRIF ?
 Pourquoi ne pas s’être penché sur les conférences organisées à l’ENS par le passé, afin de vérifier si les motifs invoqués dans le cas qui nous préoccupe ont déjà justifié des annulations de ce type ?
Certains auraient pu constater, en poussant l’investigation jusque sur un site aussi confidentiel que Facebook, qu’au moins une conférence récemment organisée à l’ENS semble démontrer que les explications fournies par sa directrice ne sont probablement pas aussi honnêtes qu’elles peuvent en avoir l’air.

...

Le même problème se pose concernant l’information sur le rassemblement le 18 janvier au Panthéon, au cours duquel plusieurs des personnalités qui devaient intervenir dans les locaux de la rue d’Ulm ont pris la parole :

... la quasi-totalité des quotidiens a « oublié » de rendre compte de cette initiative, que ce soit dans leur version papier ou sur leur site. Une dépêche AFP a pourtant été publiée le soir même : « Manifestation à Paris après l’annulation d’une conférence d’Hessel à l’ENS ». Curieusement, elle n’a été reprise nulle part.

...

C’est ainsi que l’article de Libération cité plus haut a été publié dans la rubrique… « Culture ».

C’est ainsi, surtout, qu’après une évocation très factuelle (et très approximative) de l’annulation et de ses motifs, l’événement a été « transféré » dans les pages « débats » de différents journaux, notamment Le Monde et Libération.

Le quotidien dirigé par Laurent Joffrin a publié, le 18 janvier, une tribune signée par de prestigieux « anciens » de l’ENS, dont Alain Badiou, Etienne Balibar et Jacques Rancière : « Pourquoi a-t-on annulé la conférence d’Hessel à l’ENS ? ».

Dans son édition datée du 25 janvier, Le Monde publie à son tour un « point de vue », celui de Stéphane Hessel et Régis Debray : « Une censure indigne ». Les auteurs des textes y condamnent sans ambiguité la décision de la direction de l’Ecole.
Mais leur « point de vue » n’engage évidemment pas les deux quotidiens. Il est soumis au « débat ».

Plus intéressant encore, Libération publie deux tribunes le 21 janvier : « Ce que nous voulions dire à l’ENS », par Benoîst Hurel et Patrick Henriot, du Syndicat de la Magistrature, et « Monsieur Hessel est obsédé par Israël », par Richard Prasquier, du CRIF. Les deux « points de vue » sont ainsi invités à s’exprimer. Tout semble logique. Ou presque.

Depuis quand Libération, Le Monde et les autres considèrent-ils que la liberté d’expression fait « débat » ?

On ne peut que s’interroger sur le crédit dont peuvent bénéficier ces médias qui – il faut le redire – ne défendent la liberté d’expression que lorsqu’elle se confond avec la liberté de la presse, le plus souvent la leur.

Chacun pour soi ?

Messages

  • Mon avis est un peu divergent : la censure en France est encore bien plus terrible que ça, puisqu’elle concerne non seulement les questions politiques autour de la politique israelienne et du soutien à cette politique, mais aussi l’ensemble de toutes les questions sociales et politiques de la planète ! Pas une qui ne soit déviée, manipulée, déformée sciemment, afin d’orienter dans un sens forcé la pensée et les actes des personnes vivant ici.

  • Ce ne sont pas des dérives médiatiques mais le fonctionnement normal de la presse capitaliste.

    Une presse capitaliste ou le mensonge et la désinformation sont des armes pour défendre les intérêts de ces groupes capitalistes, qu’il soit israéliens ou tunisiens. CQFD

  • Une précision de taille : être juif c’est être adepte de la religion judaïque, on peut donc être juif de n’importe quelle nationalité.

    Il n’est donc pas nécessaire ou obligatoire d’être israélien pour être un bon juif.

    Si pour être un bon chrétien il faut être Papiste, pour être un bon musulman il faut être Saoudi (Arabie saoudite), pour être bon bouddhiste il faut être Indien, .... on n’est pas sorti de l’auberge.

    Il ne faut surtout pas confondre nationalité et spiritualité.

    Il n’existe pas de race juive, les juifs sont d’origine cananéenne, tout comme les palestiniens.

    La descendants des fameuses 12 tribus d’Israël ont été en majorité christianisé et islamisé.

    L’être humain a tout intérêt à faire passer l’humanisme, la tolérance, la justice et l’amour de la vérité avant toute considération étroitement nationaliste, historique ou religieuse.

    L’État israélien n’est pas au service des juifs d’Israël mais au service du grand capital américain et occidental.

    Israël est considéré par tout le monde comme le 52ème Etat américain (voire le nombre faramineux de veto utilisé par les USA au conseil de sécurité de l’ONU).

    Les citoyens israéliens, juifs non juifs, religieux, laïques, athées ont intérêt à prendre en charge leur destinée et rompre avec l’impérialisme US.

    Un État israélien est possible et viable, au moyen orient, à la condition de se fondre dans la grande histoire de cette grande région.

  • Il vous manquerait, comme dans l’article de référence (acrimed), de souligner que les autorités avaient annoncé pour motif de ne pas pouvoir assurer la sécurité de la manifestation. Paradoxalement, dans la même période, Alliot-Marie proposait son aide à Ben Ali pour maitriser ses manifestants. Au surplus, durant le colloque sur l’islamisme du mois passé, les autorités ont bien consenti à redoubler d’effort afin que la manifestation puisse avoir lieu (avec un service d’ordre pro-israélien) sans débordement.