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L’expo Monet, la presse et son guano (zaz)

Publie le jeudi 27 janvier 2011 par Open-Publishing
12 commentaires

Avertissement

Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière de faire délibérément décalée, qui ambitionne par un éclairage oblique à plus de perspicacité dans le traitement des questions politiques.

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Réf. anté

Subject : France. L’épidémie de gastro culturelle continue à sévir : Monet (zaz)

http://ocsena.ouvaton.org/article.p...

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Introduction : L’expo Monet au Grand Palais a fait 1 million de visiteurs et rapporté deux millions d’euros, bravo ! : louanges donc comme d’hab de toute la presse de merde unanime

Pour relativiser en effet cet important événement médiatique, qui au blabla devient insupportable et complètement nul à chier, il convient de supputer qu’une expo Mickey Mouse de qualité écraserait à coup sûr massivement ce record.

Anti-anti-thèse : Mais arrête donc pauvre pingouin pommé de t’insurger contre ce premier propos !

On ne t’a pas soutenu du tout que Monet c’était du laid ou que Monet était mauvais.

En vérité nous-même aimons beaucoup Monet et on te reconnaît évidemment le droit de l’aimer toi-même et d’y aller aussi.

Notre critique de l’expo de Monet au grand Palais ne concerne donc pas Monet, ni la qualité de l’expo par ceux qui l’ont imaginée, gérée, organisée.

La critique ici de Monet ne soupçonne pas, non plus, comme tu as pu le croire en premier, la culture en France d’être véritablement complot organisé, finalisé, foncièrement mal intentionné.

Monet est beau ok, son expo est belle ok, et la culture en général est une affaire belle à voir, longtemps et savamment nourrie, soignée, bichonnée. Dont acte !

Donc du côté de la main droite, la culture est impeccable.

Du côté de la main gauche en revanche, nous allons soutenir pour notre part qu’elle te flatte suspectement l’oeillus, le nazus et même peut-être franchement l’anus.

Notre démonstration exacte est qu’au delà de ce que nous en connaissons et en croyons, la culture a une dimension de leurre, de piège à cons, d’onguent malin pour te réduire à platitude et à niveau de pensée nulle.

Mais nous sentons bien qu’il va falloir encore argumenter et que tu en redemandes.

La culture en France ce n’est plus l’acropole c’est le cirque barnum

Sous prétexte, comme l’ont exprimé Platon, Kant, Hegel et d’autres que l’art est le "lieu" évident du beau, du bien, du vrai, du souffle et de l’esprit, sous le prétexte qu’il est possible appel de l’indicible infini, nous nous sommes très justement toujours exaltés sur tout le Yin en abrégeant le yang.

L’art véhicule en même temps une face planquée, qui est le lieu cosy de la cuistrerie, du conformisme, de l’exclusion sociale et de la solidarité oligarchique. Sans oublier toutes les formes misérables de la spéculation financière et morale.

L’artiste (et son cultureux amoureux) est toujours à deux pas du beau, du vieux-beau, de l’escroc.

L’artistique est un leurre c’est l’opium du peuple.

Culture à la française et principe de précaution

Il y a dans la culture en France une forme de débilité collective. La culture est devenue l’alzheimer du pays, sa vache folle.

Il devient urgent dans ces conditions, pour sauver ce qui peut l’être encore, de créer à côté du ministère de la culture, un désespéré ministère de l’intellectualité.

"L’émotion et les hautes valeurs de l’art"

Le gros intérêt d’une expo artistique par rapport à une expo bêtement mathématique ou même philosophique, c’est qu’il suffit pour l’artistique d’un bagage verbal de trois ou quatre mots : "Ah" ! "Ah que c’est beau" ! et "C’est absolument merveilleux" ! Ce truc mondain est imparable dans tous les cénacles.

Voyez Sarko lui-même, il a commencé par le démonstratif d’abord : "Travailler plus pour gagner plus".

Rapidement il a vu qu’il était plus peinard et prenait moins de risques dans l’expressif pur. Pour le crime, la gabegie, Roissy, la SNCF, l’assassinat de Français ou même l’attentat d’hier en Russie, il est extraordinaire dans la menace, l’indignation et l’émotion. Sarko incontestablement est un très grand artiste.

Conclusion : Le leurre à peine voilé de la culture

Le consciencieux travail étatique pour l’expression laudative culturelle, puisque le laudatif est l’essentiel du culturel, est en définitive une bonne opération de lissage politique et conformiste de la société.

Bref c’est seulement à présent qu’on comprend à Paris pourquoi les communards avaient brûlé les Tuileries.

 Bon Dieu mais qu’est-ce que tu peux haïr les expos !

 Pas du tout ! mais il est vrai nous commençons à haïr tous ces fayots de journaux !

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Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien.
Avec la participation active des Nosotros Incontrolados.

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Ocséna, Organisation contre le système-ENA et pour la démocratie avancée

 http://ocsena.ouvaton.org

Messages

  • Bravo les gars pour vos habituels persiflages TRES POSITIFS ! A l’inverse de certains autres sur ce site , qui se trompent souvent d’adversaires (peut-être volontairement , qui sait ?).

  • ’’Grande Culture avec un grand C, Grandes Ecoles que le monde entier nous envie, grand capital certes un peu médiocre, grand banditisme de classe, sociologique et moral, c’est ça au fond le grand paradigme politique à la française. Son avantage considérable c’est qu’il plaît énormément aux braves gens."

  • Grâce aux journaux, l’exposition Monet a cessé d’être Monet pour devenir mono : on veut dire, avec un big bravo, que c’est l’expo mono-neurone.

  • "Le racket de la rénovation) des monuments historiques"
    (Le Point.fr - Publié le 26/01/2011 à 20:21)

    "Après dix ans d’enquête, les dix principales entreprises de BTP ont été condamnées à une amende de 10 millions d’euros."

     ¤ Déjà on avait oublié de vous raconter ça.

  • En amont des lamentables journaux, force est de reconnaître aux services de presse bavasses des expos et des musées une très grande efficace. Trop !

     Que peut-on faire, on peut pas non plus les interdire.

     Non ! mais ça serait utile pour elle qu’on les balance tous à la SNCF !

  • Esprit critique ?

    Tu penses bien que si la culture développait un tant soit peu l’esprit critique, elle ne serait pas aussi bien vu par tous les cuistres et politiques.

  • Dans le support travaillé carrément presque jusqu’au sucé aux couilles de Monet, y a des apothéoses. Eblouis, nous avons lu cela même ci-après dans Médiapart, la chronique de Michel Boujut, je crois. Là c’est la conclusion. Boujut a des excuses, lui entre autres est journaliste.

    "Qu’aura-t-on appris devant les tableaux de Monet à l’issue cette immersion ? On sort du Grand Palais plus riche d’une expérience sensorielle à nulle autre pareille. Et donc mieux armé pour affronter nos indignations de chaque jour. Pour résister à la laideur et au mensonge. Beauté, révolte, soif de justice, tout se tient, n’est-il pas vrai ? "

    Ca nous plaît beaucoup. Presque toujours, les commentateurs font des grands artistes d’ardents et inspirés révolutionnaires. Tout le monde croit l’étrande phénomène sur parole. Le bourgeois révolutionnaire est un truc qui a toujours plu et bien marché auprès des cloportes que nous sommes et qui vont au cinéma.

    Faut-il préciser pour justifier cette vue sympathétique de l’artiste bourgeois, que nous vivons dans des sociétés elles-mêmes toujours bourgeoises.

    Cela dit, soyons pas salaud, Boujut, quand il fait pas le veau, est un très bon critique de cinéma.

  • Nous sommes convaincus à l’Ocséna de bien percevoir les évolutions futures et les ruptures.

    Nous sommes convaincus à cet égard que les gares seraient idéales pour faire demain de beaux musées et des expos. Nous voyons un très bel avenir à bien y regarder à la RMN-SNCF.

    Au point où elle est présentement tombée certes sur les rails, mais shootée avec un pub d’enfer du genre "La SNCF va de l’avant, la SNCF c’est la culture dans votre compartiment !", la SNCF peut se régénérer avec une vraie pêche et un chemin de fer.

  • La dimension touristique et économique de la culture doit être dite. Ce qui doit être dit aussi politiquement pour ménager l’incertain avenir, c’est que les battages franco-français incessants des services de presse et comm des musées doivent sans doute pour le moment cesser. Amplifiés jusqu’à l’absurde par les nullards journaux, ils ratent le but et font passer la France de la culture et les Français pour des crétins.

  • Oui je sais Fredo ! la presse est en soi très naturellement imbécile, y a pas de quoi en faire encore tout un fromage.

  • Finalement à force de pousser franchement la mémé dans les Nymphéas, les courges des journaux et des services de com du Grand Palais nous ont fortement convaincus que Monet, putain que c’est beau !

    Mais alors aussi, putain que c’est con !