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La France n’en fini pas de se muséifier…

Publie le samedi 12 février 2011 par Open-Publishing

La France n’en fini pas de se muséifier…
et pas encore assez fatiguée d’être gouvernée par des cons ?

Pierre Haski dans l’édito de « Rue89 », intitulé : « Les leçons de l’Egypte : les despotes tremblent, partout, » affirme que : « … ils (les réseaux sociaux) ont permis à une génération de s’inventer un espace de liberté virtuelle qu’elle n’a eu de cesse de vouloir faire passer dans le monde réel… Et de faire la liaison avec les exclus du système, comme Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur de légumes qui s’est immolé le 17 décembre à Sidi Bouzid ».

D’abord Mohammed Bouazizi, ne vendait pas que des légumes, il vendait aussi des fruits, c’était un marchand ambulant. D’autre part, les réseaux sociaux qui auraient permis à une génération de s’inventer un espace de liberté virtuelle, etc., si comme Mohamed Bouazizi, (et malgré *ses diplômes) elle avait eu à sa charge une grande partie des membres de sa famille (le chômage faisant rage en Tunisie – ainsi que dans tout le Maghreb et au Proche-Orient – et sachant que les plus touchés (à plus de 45 %) sont majoritairement des jeunes), les réseaux sociaux espace de liberté virtuelle et tout ça… ce n’était pas réellement le cas pour Mohamed Bouazizi, car pour surfer sur le net il faut à la fois du temps et de l’argent ;
et comme vous pourrez le lire plus bas dans un article, Chahid Slimani, – au chapitre V – qu’il a intitulé, « La leçon tunisienne », fait cette mise en garde : « …Les dirigeants arabes vont la retenir à l’envers. Fous et ivres de leur domination et pouvoir brutal, ils vont donc s’attaquer avec violence et férocité aux utilisateurs d’Internet, aux blogs et aux pages facebook qui dérangent. Internet fait trembler désormais tous les « châteaux de pouvoir ». … ».
Comme vous le savez maintenant, malgré l’intervention des dirigeants arabes pour censurer les réseaux d’Internet, une évidence : rien ni personne ne peut endiguer la colère d’un peuple ! A bon entendeur…
*il est diplômé de l’université de Mahdia et chômeur comme des millions de diplômés maghrébins et arabes.

la Hogra الحكرة(l’injustice, Dolm الظلم en arabe) :

Avec beaucoup de dignité, Chahid Slimani, écrit (le 15 janvier 2011) un article sur son blog, intitulé : « Jeu de pouvoir. Acte II - La leçon tunisienne : le Colibri peut vaincre la vipère », dans lequel il décrit les raisons qui ont poussé au suicide Mohamed Bouazizi. Pourquoi fut-il acculé en passant outre l’interdit culturel de s’immoler par le feu ? Plus loin Chahid Slimani écrit : « … Le suicide étant interdit en Islam, qu’un jeune homme décide de franchir ce pas d’une manière aussi spectaculaire, malgré le poids, pour ne pas dire le fardeau d’une certaine culture, c’est le signe non seulement du désespoir, mais du séisme qui se prépare au Maghreb et partout dans le monde arabe. Ritualiser le suicide comme moyen de protestation sociale est le tournant qui va changer la face du monde arabe…. » et conclue son article par : « Merci à Mohamed Bouazizi et au peuple tunisien pour cette mémorable leçon. Demain est un autre jour non seulement pour les tunisiens, mais pour tous les arabes… »

Qu’il me soit permis d’ajouter, une éternelle reconnaissance aux centaines de morts, Tunisien(ne)s, Egyptien(ne)s – ainsi qu’aux milliers de victimes aussi bien au Maghreb qu’au Proche-Orient – , aux milliers de blessés (généralement des jeunes) exécutés par les forces de l’ordre, ( milices privées et autres tueurs professionnels, dont certains venus tout droit d’Afrique du Sud (1) qui permirent aux peuples du monde entier d’ouvrir enfin les yeux. Merci.

En ce qui concerne le volet stratégique (bien que ces deux révolutions soient éminemment stratégiques, et à plusieurs niveaux) vous pouvez lire deux article incontournables sur le sujet ; le premier est paru le 23 janvier 2011, sur le blog de Manuel de Diéguez et s’intitule : « Le réveil démocratique des peuples arabes et la chute d’Israël dans la bio-génétique », qui détaille l’impasse de l’ultranationalisme israélien et les complicités internationales qui censurent et font l’impasse sur l’information.
Le second, signé Noam Chomsky, est paru le 9 février 2011 sur le site « Le Grand Soir » et s’intitule : « Conférence au Z Media Institute – La sauvagerie de l’impérialisme étatsunien – 3 », dont voici un (court) extrait de ce long article : « … Ils pourraient donc attaquer, il pourrait y avoir une guerre, et les deux se détruiront mutuellement. Cela pourrait arriver sans tarder. Les États ne se conduisent pas nécessairement de façon rationnelle, et Israël devient très irrationnel, paranoïaque, et ultranationaliste. Prenez le cas de l’attaque contre la flottille. C’est un acte complètement irrationnel. Ils pouvaient neutraliser les bateaux s’ils l’avaient voulu. Attaquer un bateau à pavillon turc et tuer des Turcs c’est à peu près la chose la plus folle qu’ils puissent faire d’un point de vue stratégique. La Turquie est depuis 1958 leur allié de prédilection dans la région. Attaquer votre meilleur allié dans la région sans aucune raison est complètement fou. Et ce n’est pas la première fois. Un peu auparavant Israël avait délibérément humilié l’ambassadeur turc d’une façon qui n’a pas, je crois, de précédent dans l’histoire de la diplomatie. Tout cela est plutôt irrationnel. … »

Et la France dans tout ça ?

Si j’en crois certains site dont « Passerellesud-news » (il ne sera pas accessible pour le moment, du moins jusqu’au 13 février 2011, fin de journée précise même la rédaction), comme je ne regarde pas la boite à images et que pour être réellement informé (l’info la vraie, celle qui fait la différence) je lis beaucoup et m’informe grâce à Internet, la propagande trop peu pour moi !
donc pour résumé le spectacle lamentable du menteur à talonnettes, voici ce qu’ils écrivent sur ce sujet (je suis à peu près d’accord sur les grandes lignes) :
« …- Sur l’intervention récente du président (en tout cas pas le mien !)
« Homme et femmes politiques sont comme englobés dans une représentation de la parole publique, de la parole officielle, de la parole de pouvoir qui n’aurait plus pour référence l’autorité publique et ses arguments, mais « la télé », c’est-à-dire le modèle publicitaire. Même le plus vertueux des politiques, quand il passe à *TF1, est utilisé par la chaîne dans son deal avec les annonceurs (Ndlr : temps de cerveau disponible). A son corps défendant, il contribue à assouplir les cerveaux pour l’avantage d’une lessive ou d’une marque automobile. Le téléspectateur le sait, le sent. La quasi-disparition des débats politiques au profit d’émissions people, évidemment plus propices à l’assouplissement neuronal, manifeste combien le critère publicitaire sait désormais tordre à son profit l’ensemble des champs de la parole publique. Le téléspectateur observe en continu cet abaissement du débat politique, son obscène asservissement à la farandole des marchandises. Les petites magouilles et les petites tambouilles dont une partie du personnel politique sait aussi se rendre coupable, le citoyen trouvait à les gérer politiquement, par exemple en les punissant de son vote. Mais que faire de cette dérision structurelle posée sur une parole qui se prétend d’intérêt public et se place sous le tutorat des marchands de yoghourts ? Certains chefs politiques s’en trouvent bien et n’hésitent pas à passer leur message politique au mixeur de la communication publicitaire. Mais ceux qui ne l’ont pas tenté eux aussi sont dans la glu. Pour tous ou contre tous, l’hégémonie du marché sur la production des représentations contamine les formes et l’usage du langage, portant le doute sur ses fonctions d’espace commun, gratuit et fiable de la communication entre les humains. … » *il s’agit très certainement de « télébouygues/ TF1 » ?

Savoir qu’il faudra endurer encore quinze ou seize mois ces escrocs, est-ce tenable ?
ne vaudrait-il pas mieux s’en débarrasser rapidement ?
Les Tunisien(ne)s et les Egyptien(ne)s ont ouvert la voie, alors allons-y directement…

NOTES

1) vous pouvez lire sur le site « Le Monde diplomatique » l’excellent et long article d’Olivier Piot, daté du mercredi 19 janvier 2011 et intitulé : « Lettre de Tunisie, La semaine qui a fait tomber Ben Ali », où malgré des risques insensés, il a grâce à l’appui de militants syndicaux et de bénévoles – se faisant passer pour un instit. en vacances –, rapporté le témoignage d’évènements parfois sanglants et toujours violents envers le peuple tunisien, dont voici un court extrait (il s’agit du quartier où vivait Mohamed Bouazizi) : « … A l’écart, le quartier populaire d’Ennour Gharbi a tout d’un bidonville. Façades délabrées, poubelles dans les rues, enfants qui courent entre les sacs plastiques. C’est le quartier où vivait Mohamed Bouazizi. Ses trois sœurs, sa mère, son oncle et deux de ses trois frères y habitent une maison modeste. Après des discussions discrètes, çà et là, en surveillant sans cesse ces visages qui pourraient être ceux de policiers en civil, Zied, un garçon de 25 ans, décide de m’aider. En empruntant de longs détours dans le quartier, il me guide jusqu’à la maison. Une pièce unique, coussins au sol. Leïla, la plus grande des sœurs de Mohamed, me tire par la manche. « Mohamed n’est pas mort pour rien, lâche-t-elle, les yeux mouillés. Regardez ce qui se passe dans le pays. C’est du jamais vu ! » Pendant trois quarts d’heure, les sœurs et la mère de Mohamed me racontent son histoire, leur histoire. Puis, avec l’oncle, installé ici depuis la mort du père de famille, voilà quinze ans, nous allons en voiture sur la tombe du défunt, située à 20 kilomètres au nord de Sidi Bouzid.… ».
Les tueurs professionnels qui exécutèrent froidement les jeunes manifestants tunisiens, sont des Sud-africains blancs !

PS : le voyage de Fillon en Arabie saoudite et ses justifications sont à vomir. Minable !